GLDF | Revue : Points de Vue Initiatiques | 1T/1971 |
DECLARATION DE PRINCIPE DE LA GRANDE LOGE DE FRANCE
(5
décembre 1955)
I - La Grande
Loge de France travaille à la
Gloire du Grand Architecte de l'Univers. Le premier
principe de la Grande Loge de
France PREMIERE PARTIE Histoire et SymbolismeLa
franc-maçonnerie
: initiation et tradition. Mais de quel genre ? Ni église, ni secte, ni parti politique, ni club, ni académie. Elle se donne pour école ; mieux : pour guide, pour maître. Car elle prétend éclairer l'aveugle et instruire l'ignorant. De quel genre, à son tour, est la science maçonnique ? Historiens et docteurs divergent dans leurs réponses. Mais la méthode maçonnique est évidente, elle suffit à définir son objet. Cette méthode est, en effet, symbolique, et l'exercice de la méthode symbolique procure l'expérience de la gnose. Or, l'acquisition de la gnose, c'est l'Initiation. Parce qu'elle recourt au symbolisme, la pédagogie maçonnique s'avère une mystagogie. Si la franc-maçonnerie est une société, cette société ressortit au genre initiatique. La franc-maçonnerie est un ordre. En
tant que
société, la franc-maçonnerie repose
sur des lois. En
tant que société
initiatique, ou ordre, la franc-maçonnerie ne
progresse, et n'accommode ses
lois, que dans le respect actif, c'est-à-dire la
continuité, de sa tradition
(1). Les
lois de la
franc-maçonnerie ne sauraient donc ignorer ou
renverser les landmarks les plus
certains, ses devoirs. Or,
les Old Charges
implicitement, et les premières constitutions de la
franc-maçonnerie spéculative
explicitement, affirment que le bon maçon, le vrai
maçon ne peut être athée. La
croyance en Dieu
paraît donc d'obligation pour tout membre de la
société dite franc-maçonnerie. Mais
que signifie
ici le mot « Dieu » ? La
Sainte
Trinité et la Sainte Eglise. Pour
les Old
Charges, qui disent le droit d'une confrérie catholique,
dont rien n'autorise à
soupçonner l'orthodoxie, « Dieu » est le
Dieu de la Bible, Créateur et
Providence. C'est la Sainte Trinité, à qui le
maçon opératif prête
allégeance
en même temps qu'à la Sainte Eglise Catholique. Les
Constitutions
de 1722 exhortent encore, cinq ans après la
fondation de la Grande Loge de
Londres, à honorer Dieu et la Sainte Eglise. «
Grand Architecte
de l'Univers » signifie donc ce Dieu-là, mais
connote plus particulièrement la
deuxième personne de la Sainte Trinité, le Fils
qui est Verbe et par qui toutes
choses ont été faites, de qui relève
la Sagesse, Jésus-Christ qui fut hissé au
pinacle du Temple saint. Une formule de serment, en usage chez les
opératifs et
passée çà et là dans la
maçonnerie spéculative, s'ouvre avec cette
formule
d'inspiration nicéenne : « Au nom du
Grand Architecte de l'Univers, qui est
Dieu ». Le
déisme
tactique de 1723. Le
Dieu d'Anderson
et de Désaguliers n'est point autre, et ils le
prêchent. Mais
dans la
première édition des premières
constitutions de la franc-maçonnerie
spéculative, ils requièrent du maçon
une croyance en Dieu si minimale qu'elle
semble arrêtée et imposée soit par le
déisme, soit par quelque tolérance
oecuménique : indifférentisme religieux ou
indifférentisme confessionnel (2). Christ
au Compas. Le Logos,
Verbe-Raison-Vie, tire le plan du Monde qu’il inspire
Référence : Bible moralisée, probablement rémoise, XIIP siècle. Il
s'agit en
réalité d'une tactique de deux pasteurs
antidéistes, pour décatholiciser la
confrérie maçonnique et lui épargner
d'être prise dans les luttes religieuses
contemporaines ; pour lutter en revanche contre l'athéisme
forcené des
Hell-fire clubs ; et, peut-être, pour faire franchir aux
libertins un premier
pas vers l'Evangile dont Anderson et Désaguliers n'ont
jamais oublié qu'ils
étaient les ministres. Dans
une
conjoncture différente, les versions continentales des
Constitutions de 1723
(document « suédois » et document
« d'Amsterdam ») maintiennent le
caractère
chrétien de la franc-maçonnerie,
infidèles à la lettre, mais
fidèles, sans
doute, à l'arrière-pensée des auteurs
de l'original. Après
Anderson,
en Grande-Bretagne et en France. Comment
va évoluer
le déisme tactique d'Anderson-Désaguliers ? En
Grande-Bretagne,
dans les deux directions que son ambiguïté
même lui ouvrait : la religion
naturelle qu'accentuera, dans la deuxième édition
des Constitutions (1738) une
référence au noachisme ; et le conformisme
religieux, anglican en l'espèce,
qu'encouragera la troisième édition (par John
Entik, 1756). L'empirisme
britannique gardera les contradictions, voire les
préviendra. Dès 1760 (cf. J.
and B. et Hiram) certaines loges diront « Grand Architecte de
l'Univers » au
lieu de « Dieu tout puissant ». Ce sera dans
l'intention qu'on vient de dire,
et non pas dans une intention d'ésotérisme. Même
après 1813,
et
l'apport des éléments symboliques
pré-andersoniens, qu'avaient conservés
ou
récupérés les Antients,
l'ésotérisme
maçonnique qu'on eût pu croire
réactivé,
demeurera lettre morte. La Constitution de la Grande Loge Unie (1815)
rejoint
Anderson, l'Anderson obvie du fameux article ter, et s'y tient. Seul
avantage :
le conformisme anglican s'inscrit moins dans les textes. Mais il est
ancré dans
la mentalité.
Le
Grand Homme, les outils de l’Architecte
et l’Ame Universelle
Référence : Albert le Grand, Philosophia naturalis, Bâle, 1650. Cette
perspective
britannique justifie et exige le conformisme religieux des
maçons appartenant
à d'autres religions que la religion catholique
anglicane, ou même que toute
confession chrétienne. En
France, où les
premières constitutions n'avaient pas de motif pour taire le
caractère chrétien
de la franc-maçonnerie, celui-ci allait de soi. Il allait
même si bien de soi
qu'il ne marquait guère plus qu'il ne choquait. La
même évolution
d'un déisme aussi ambigu que celui des constitutions
anglaises, quoique aucune
tactique n'eût imposé de le proclamer sur le
continent, la même évolution
s'observe : vers la religion naturelle et vers le conformisme
religieux,
catholique en l'espèce. Le
conformisme
catholique disparaîtra quasiment au XIXe siècle
pour des raisons historiques
claires : application des condamnations pontificales,
politisation de la
maçonnerie. Quant
au déisme, il
persistera, de plus en plus vague ou, si l'on veut, de plus en plus pur
en tant
que déisme. Le
Grand Orient de
France n'impose plus la croyance en Dieu à partir de 1877
seulement, et
nombreux sont les maçons qui y restent fidèles,
dans toutes les Obédiences. A
la limite, et comme il est normal quand il manque de racines
initiatiques, le
déisme devient athéisme. Il
advient que
cette perfection du déisme soit
réalisée chez des maçons britanniques
aussi,
mais l'avouer serait, chez eux, de mauvais ton. L'écossisme. La
franc-maçonnerie
française, cependant, n'est pas qu'un rameau, ni
même qu'un rejeton de la
maçonnerie anglaise, comme on vient de le supposer
jusqu'à présent. La
tradition
proprement française en maçonnerie (3),
c'est-à-dire la tradition de
l'écossisme souligne l'aspect initiatique —
essentiel — de l'ordre, et le
renforce. Car l'ésotérisme hermétique,
chevaleresque et magique frappe
davantage que celui de la maçonnerie opérative,
dont on sait peu. Ce
déisme de fait
des premières constitutions, l'écossisme le
métamorphosera en un gnosticisme,
et c'est encore sa volonté
d'ésotérisme, ici confondue avec une
fidélité
traditionnelle, qui lui inspirera de réimposer,
avec pleine signification, le
caractère chrétien de la
franc-maçonnerie. Non point par conformisme
religieux, mais parce que l'ésotérisme paraissait
exiger la base d'un
exotérisme correspondant, selon un schéma
classique, mais point si contraignant
qu'on le répète. Exemples
: le cas
du Régime écossais rectifié,
où l'on exige la profession de la religion
chrétienne (Code de 1778) et qui recèle une
doctrine ésotérique, de tradition
martinésiste (judéo-chrétienne) et
chevaleresque, sans doute plus élaborée
et
systématisée que dans aucun autre
régime ou rite maçonnique. Autre
exemple : le
grade de Rose-Croix (qui deviendra le 18e Degré du Rite
écossais ancien
accepté), très profondément
ésotérique, d'un ésotérisme
judéo-chrétien lui
aussi, où la Sainte Trinité est
invoquée et
Jésus de Nazareth au moins typifié. L'écossisme
n'insiste, danc certains cas, sur le caractère
chrétien de la franc-maçonnerie
qu'afin d'offrir un objet à la réflexion
initiatique, que pour disposer d'un
ensemble de symboles propres à médiatiser la
connaissance ésotérique. Les
notions
d'ésotérisme et d'universalisme sont connnexes.
Seul l'ésotérisme fonde un
universalisme authentique. L'exemple et l'enseignement de
Ramsey, qui ne
fabriqua aucun grade mais qui est un Père de
l'écossisme, comme on dit Père de
l'Eglise, aident à désigner la voie (4). Il
est vrai qu'en
1875, l'écossisme, à Lausanne, paraît
avoir rejoint l'Anderson légal et versé
dans le maçonnisme philosophique au détriment de
l'ésotérisme maçonnique. La
voie cependant
reste ouverte, où nous sommes engagés, bon
gré mal gré, et où il faut marcher,
sauf à nier notre situation et à renier notre
vocation. Car nous sommes situés
en écossisme et appelés à
l'initiation. Il
est juste et
réjouissant que le tracé historique,
débouchant sur l'implantation écossaise de
la Grande Loge de France, confirme l'examen philosophique au terme
duquel la
franc-maçonnerie se qualifie comme
société initiatique. Dans cette perspective,
posons le problème du Grand Architecte de l'Univers. Le
symbole du
Grand Architecte de l'Univers. On
a vu quel
respect de la jurisprudence obligeait la société
dite franc-maçonnerie à
maintenir l'exigence de croire en Dieu, et comment cette exigence s'est
analysée au cours de l'histoire. Mais
que signifie «
Dieu » pour une société
maçonnique fidèle à sa nature
initiatique, c'est-à-dire
éminemment pour la franc-maçonnerie
écossaise ? Parce
qu'elle est
initiatique (inversons le sens de notre raisonnement initial),
la société
maçonnique suit la méthode symbolique. Elle
interprètera donc symboliquement un
dogme, ou plutôt laissera la liberté
d'interprétation symbolique quant à toute
expression d'allure dogmatique. «
Tout vit en Trois, Tout jouit en Quatre »
Référence : Herbrandt Jamsthaler, Viatorium spagyricum. Das ist : Ein gebenedeyter spagyrischer Wegweiser, Francfort-sur-le-Main, 1625. D'où
l'interdiction
corollaire, et non moins statutaire au plan
ésotérique, de réduire
à un
concept unique, ou d'ailleurs à une juxtaposition, voire
à une coordination de
concepts, le symbole du Grand Architecte de l'Univers. Car cette
opération
aboutit à détruire le symbole en tant que tel,
donc à condamner la méthode
symbolique et à effacer, par conséquent, le
caractère initiatique, pourtant
essentiel, de la franc-maçonnerie. De
quoi le Grand
Architecte de l'Univers est-il le symbole ? Impossible, par
définition, de
répondre adéquatement. Le
passage du
polygone inscrit, au cercle exige un saut. L'imagination
seule, en
l'occurrence, peut effectuer ce saut. Car elle est la fonction
symbolique. Du
symbole est possible une approche esthétique ou
intellectuelle ou mystique, du
symbole ou plutôt de l'un ou l'autre de ses aspects qu'il
déborde.
L'appréhension du symbole en tant que tel,
génératrice de l'expérience gnostique,
est l'oeuvre de l'imagination, quels que soient ses états ;
expérience
ineffable tout à fait. Le Grand Architecte de l'Univers symbolise ad libitum : Dieu » ; le « Dieu » de telle, ou telle, ou telle religion ; — le « Dieu » des déistes ; le « Dieu » des théistes ; — le « Dieu » de toute philosophie qu'on voudra ; — l'Harmonie universelle, la Loi suprême, le triangle équilatéral, l'élan vital, le feu, la vie, la lettre G., ...que certains distinguent de « Dieu » comme des créatures du Créateur, et d'autres comme des énergies de leur source ; — tel aspect du « Dieu » des religions ou des philosophies : créateur, ordonnateur, démiurge. La qualité de géomètre paraît inhérente au symbole même du Grand Architecte de l'Univers. Dans
les Old
Charges, le Grand Architecte de l'Univers est
particulièrement Jésus-Christ,
Dieu Incarné. Approfondissons. Le Grand Architecte
de l'Univers symbolise le
Logos, la Sophia ; l'Homme total aussi (Adam Oadmon de la Kabbale).
Pourvu
qu'on les entende ésotériquement (ce qui n'est
pas le cas d'ordinaire et c'est
pourquoi la substitution, d'ailleurs anti-traditionnelle et
limitative, est
inacceptable), les invocations « A la Gloire de
l'Humanité » ou « A la Gloire
de la Franc-Maçonnerie Universelle » sont
synonymes en partie de l'expression
« A la Gloire du Grand Architecte de l'Univers ». Il
est du reste
habituel, dans les sociétés initiatiques, que le
héros mythique et rituel passe
au premier plan de la pensée et des images, tandis que le
Principe suprême
domine de très haut, de très loin en
apparence. Ainsi, de notre maître Hiram
et du Grand Architecte de l'Univers. Le
Grand Architecte de l’Univers est’il
Ecossais ?
Réf. Ketmia VERE (= Birkholz ? Proek ?) Der Compass der Weisen, Berlin et Leipzig 1779. Ce
phénomène peut
signifier sécularisation, profanation, et il serait alors
catastrophique. Mais
il est inévitable, car précisément la
franc-maçonnerie ne peut travailler à la
gloire du Grand Architecte de l'Univers que par Hiram, avec Hiram, en
tant
qu'Hiram. L'état de maçon tire sa
suprématie du fait que la
géométrie, qui est
son propre quand il est devenu maître, est l'attribut par
excellence du Grand
Architecte de l'Univers. L'homme ne doit et ne peut être
maçon que parce qu'il
a été créé par le Grand
Architecte de l'Univers, à son image. D'autre part, un
symbolisme privilégié et à double sens
unit Hiram et le Grand Architecte de
l'Univers.
Hiram
est le Grand
Architecte du Temple qui est symbole de l'Univers. Hiram et le
Grand
Architecte de l'Univers entretiennent des rapports
particuliers avec le
temple-univers qui symbolise aussi l'Humanité. Tout le sens,
toute la valeur de
l'élévation à la maîtrise
vient des rapports de soumission, d'imitation et
d'union où le récipiendaire entre avec Hiram et
le Grand Architecte de
l'Univers. Le
Grand Architecte
de l'Univers est le symbole essentiel, alpha et omega ; le lieu de tous
les
symboles. Il est la valeur dernière et le principe
premier. En lui le maçon
vit et se meut ; en lui il existe. Le symbolisme est un existentialismeDe
la liberté à la
transcendance, de l'homme au Grand Architecte de l'Univers, le rapport
ne
s'établit pas tant par une démarche
intellectuelle que par l'expérience
concrète de l'existant libre. Ce
rapport qui
procède d'un déchiffrement par l'existant et sur
lequel insiste mainte doctrine
contemporaine de philosophie et de théologie, c'est ce que
la franc-maçonnerie
écossaise nomme la voie, la méthode (au sens
large, étymologique) symbolique. L'absurde,
écrivait
Albert Camus, n'est pas dans l'homme, il n'est pas dans le monde, il
est dans
le rapport de l'homme au monde. Pour
nous le
rapport de l'homme au monde n'est pas l'absurde, mais le Grand
Architecte de
l'Univers. Quand nous disons Grand Architecte de l'Univers, nous disons
«
anti-absurde » nous disons « sens », nous
disons « principe d'ordre », en même
temps que — et d'où — principe de
l'ordre maçonnique ; nous trouvons le courage
de donner à la vie un sens. Car ce rapport, où la
transcendance s'expérimente,
donne un sens à notre existence, à l'existence
des autres et à l’existence du
monde. Qu'à
partir de
cette expérience du Grand Architecte de l'Univers,
certains déduisent des
conséquences philosophiques, que d'autres
déduisent des conséquences
théologiques ; que certains y éprouvent la
présence d'un Dieu personnel ou que
d'autres concluent à l'existence de ce Dieu, c'est affaire
individuelle,
affaire de raisonnement, et donc de langage. Chaque maçon a
le droit, et même
le devoir, de réfléchir sur son
expérience du Grand Architecte de l'Univers ;
et ainsi d'aborder la philosophie et la théologie, chacun en
son particulier. Mais,
en tant que
franc-maçon, son affirmation et sa glorification du Grand
Architecte de
l'Univers signifient précisément qu'il a choisi
d'exister authentiquement et
de travailler contre l'absurde, père du mensonge, selon le
plan qu'il décrypte
et parfait à la fois, en lui-même et dans le monde. Semblable
à l'âme
socratique, au nous, le Grand Architecte de l'Univers, auquel
réfère, dans le
grand livre du monde, la nature, contradictoire du hasard, est
appréhendé, par
excellence, grâce à la connaissance de soi, non
pas introspection psychologique
mais plongée, ou ascension,
métaphysique. Semblable à l'esprit
universel est
en effet « celui qui, de son compas, marqua les limites du
monde et régla au
dedans comme au dehors tout ce qui se voit et tout ce qui est
caché (7) ; celui
qui se tient devant le temple idéal, un bâton
d'arpenteur à la main. Tel
l'homme d'Ezéchiel, oui ; image de l'homme qui est son
image, dans le miroir
d'Hiram. * * * Ainsi
la tendance
rationaliste manifestée d'abord par le déisme
apparent des premières
constitutions de la franc-maçonnerie spéculative,
et la tendance ésotérique
manifestée par le recours au symbole du Grand Architecte de
l'Univers culminent
dans un existentialisme philosophique, un universalisme religieux et
une connaissance
gnostique qui fondent la double et seule intolérance
permise, et même commandée
aux francs- maçons : intolérance du dogmatisme
confessionnel et intolérance de
l'athéisme, stupide par définition. Pour
mémoire : Le problème du Volume de la Loi Sacrée est inséparable du problème du Grand Architecte de l'Univers. La solution doit, pour les francs- maçons écossais, en être cherchée selon la même ligne, que trace leur tradition et où l'on a cherché présentement celle du Grand Architecte de l'Univers. SECONDE PARTIE PREAMBULE Comme
toute société
initiatique la franc-maçonnerie travaille à la
gloire d'un Principe. Conformément
au
génie de son symbolisme, elle le désigne comme le
Grand Architecte de
l'Univers. Ce symbole est la clef de voûte de la
franc-maçonnerie. Conscients
de cette vérité, les francs-maçons
ouvrent et ferment leurs travaux en
invoquant le Grand Architecte de l'Univers. Ce que désigne
ce symbole, l'esprit
humain ne peut ni le comprendre, ni l'exprimer adéquatement
dans un autre
langage. Car le symbole, vivant et évolutif, sert de
médiateur entre le
perceptible et l'imperceptible, entre le physique et le
métaphysique, entre le
manifesté et le non-manifesté, finalement entre
le créé et le créateur.
COMMENTAIRE Le
Grand
Architecte de l'Univers est un symbole qui a valeur d'analogie. Dans la
mesure
où l'Univers peut être comparé
à un
édifice, c'est-à-dire à un ensemble
ordonné
ayant forme et finalité, il y aurait à l'origine
de cet
ordre un principe qui
serait à l'Univers ce que l'architecte est à
l'édifice. Nous sommes ici plus
près de l'idée d'un démiurge, artisan
oeuvrant sur
une matière informe selon
la devise « ordo ab chao que de l'idée d'un
créateur ex nihilo. «
A la Gloire du
Grand Architecte de l'Univers pourrait être
interprété ainsi : Dans la lutte de
l'ordre contre le désordre, de la forme vivante contre la
matière morte, du
sens contre l'absurde, de l'un contre le multiple, de l'être
contre le
non-être, qui se poursuit depuis l'origine de
l'univers et se manifeste dans
le travail de l'homme et dans ses efforts pour réaliser la
perfection dans
l'individu et dans la cité, le
franc-maçon s'est enrôlé. «
A la Gloire de
n'est pas une affirmation. On est en dehors de la sphère
proprement
intellectuelle du vrai et du faux. Il s'agit d'une
expérience, vécue par l'âme
tout entière et qui concerne le sentiment et l'action autant
que la pensée
théorique. Le symbole du Grand Architecte est une
façon d'exprimer une certaine
idée de la nature des choses, à savoir que la
conscience n'est pas une sorte
d'accident dans l'univers, un produit sans importance
spéciale de la chimie du
carbone. Ce qui représente pour l'homme une valeur :
Sagesse, Force, Beauté,
n'est pas sans rapport avec la raison d'être de l'univers
lui-même. Le
symbolisme maçonnique affirme implicitement que la
notion de Dieu n'est pas
dépourvue de signification. Quant à son mode
d'existence, la franc-maçonnerie
écossaise laisse chaque maçon libre de sa
croyance personnelle.http://www.ledifice.net/1004.html#CD-PVI Tout franc-maçon du rite écossais travaille « à la Gloire du Grand Architecte de l'Univers », du seul fait qu'il est capable de consacrer à une idée une partie de ses forces et de son temps et de lui sacrifier éventuellement son intérêt personnel et même sa vie. Ce faisant, par définition, il agit à la gloire du Principe inconnu d'où procèdent toute vérité et toute vie. Ainsi
que disait
Jules Lagneau : « En dehors de ces athées qui
nient Dieu parce qu'ils s'en font
une idée plus haute que leurs contemporains, il n'y a que
des athées pratiques,
dont l'athéisme consiste non pas à nier la
vérité de l'existence de Dieu, mais à
ne point réaliser Dieu dans leurs actes. » TROISIEME PARTIE DOCUMENTATION TEXTES
PHILOSOPHIQUES L'idée
de Grand
Architecte de l'Univers est difficile à comprendre et
à définir. En elle
viennent se rejoindre et parfois se fondre des caractères
issus, soit de la
tradition religieuse, soit de la tradition philosophique. C'est
pourquoi il
nous a semblé utile, voire nécessaire,
d'évoquer la Bible et des textes tirés
des grandes œuvres philosophiques de l'Antiquité,
du XVII' siècle et du XVIII'
siècle où nous rencontrons l'idée de
Dieu ou de l'Etre. On
peut penser que
l'idée de Dieu ou de l'Etre ne recouvre pas exactement
l'idée de Grand
Architecte de l'Univers, mais on peut la considérer comme
une « approche »
qu'il est utile, voire nécessaire, à tout
franc-maçon de connaître et de
méditer. Nous
nous sommes
volontairement limités à quelques textes qui nous
semblent significatifs. Mais
il va sans dire que cette liste n'est pas et ne veut pas être
limitative, et
que tout franc-maçon peut, et doit, la compléter
et l'enrichir. Nous
ne donnons ces
textes qu'à titre d'indication, voire d'incitation, car ils
ont pour nous,
francs-maçons du Rite écossais,
au-delà de leur valeur spécifiquement
religieuse ou philosophique, la plus haute valeur spirituelle. * LA
BIBLE. Genèse
I, 1. Si
l'on se réfère
aux anciennes versions de Genèse (récit de la
Création), nous voyons que le
verset 1 a été traduit de la manière
suivante : « Au commencement Dieu créa
les cieux et la terre » soit par une proposition
indépendante. Dans ce cas, il
s'agirait d'une création ex nihilo. Mais beaucoup de
traducteurs modernes et
anciens (parmi les anciens on peut citer Rashi et Ibn Esra)
considèrent le
verset 1 comme une proposition subordonnée à ce
qui suit. Cette
compréhension
est beaucoup plus conforme à la grammaire et à la
phraséologie hébraïque.
Breshit, dans la Bible, n'est jamais pris à la fois
absolument et
temporellement dans le sens de commencement. Ici, l'état
construit est donc
plus probable. Si
le verset 1 est
donc subordonné à ce qui suit. Deux traductions
sont possibles : —
Ibn Esra : « Au commencement que Dieu
créa le ciel et la terre, la terre était
« tohu-bohu A. —
Rashi « Au commencement que Dieu
créa et
que la terre était tohu- bohu et que l'esprit de Dieu...
alors Dieu dit... ».
Cette dernière compréhension est la meilleure :
le verset 1 étant pris comme
protase, il est préférable de prendre le 3 comme
apodose. Genèse
I, 1
n'exprimerait donc pas l'idée d'une création ex
nihilo mais l'organisation d'un
chaos. Dans les écrits sacrés juifs,
l'idée de création ex nihilo n'apparaît
que dans le 2' livre des Macchabées, VII, 28. De
plus, dans ce
contexte, tohu-bohu ne désigne pas à proprement
parler le néant, mais bien
plutôt un chaos liquide désigné
à la fin du verset 2 par le mot « Tahom
» qui
dans les textes bibliques désigne les eaux souterraines,
l'océan cosmique sur
lequel repose la terre. Comme dans les mythes babyloniens de
création,
l'ceuvre créatrice de Dieu apparaît donc dans un
certain ordre de la nature
exprimé dans Genèse I par la
séparation des eaux (apparition du firmament) et
dans Génèse VIII par le maintien du rythme des
jours et des saisons après le
déluge. L'idée d'un démiurge
organisateur d'un chaos préexistant et
non-créateur ex nihilo n'est donc pas
étrangère à la pensée
biblique. *
PLATON Les
savants disent
que le ciel et la terre, les dieux et les hommes sont unis ensemble par
l'amitié, la règle, la tempérance et
la justice et c'est pour cela qu'ils
donnent à tout cet univers le nom d'ordre et non de
désordre et de dérèglement.
Gorgias, 568 a. Ce
qui répand la
lumière de la Vérité sur les objets de
la connaissance et confère au sujet qui
connaît le pouvoir de connaître c'est
l'idée de Bien. Puisqu'elle est le
principe de la science et de la vérité, tu peux
la concevoir comme objet de
connaissance, mais si belles que soient ces deux choses, la Science et
la
Vérité, tu ne te tromperas pas en pensant que
l'idée du Bien en est distincte
et les surpasse en beauté. Comme dans le monde visible on a
raison de penser
que la lumière et la vue sont semblables au soleil mais tort
de croire qu'elles
sont le soleil, de même dans le monde intelligible il est
juste de penser que
la science et la vérité sont l'une et l'autre
semblables au Bien ; mais faut-il
croire que l'une ou l'autre soit le Bien ; la nature du Bien doit
être regardée
comme beaucoup plus précieuse. La République, 508
e - 509 b. Quant
au ciel
entier ou monde, il faut se poser la question qu'on doit se poser
dès le début
pour toute chose. A-t-il toujours existé, sans avoir aucun
commencement de
génération, ou est-il né et a-t-il eu
un commencement ?... Il
est né... ce qui
est né doit nécessairement sa naissance
à quelque cause.... —
A propos de
l'univers il faut examiner d'après lequel des deux
modèles son architecte l'a
construit, d'après le modèle immuable ou
d'après celui qui est né. Timée, 29 e. Celui
qui a formé
le devenir et l'univers a voulu que toutes choses fussent autant que
possible
semblables à lui-même. Que ce soit là
le principe le plus effectif du devenir
et de l'ordre du monde c'est l'opinion des hommes sages. Le
Dieu... prit
toute la masse des choses visibles qui n'était pas en repos,
mais se mouvait
sans règle et sans ordre et la fit passer du
désordre à l'ordre estimant que
l'ordre était préférable à
tous égards. Timée, 29 a. (Traduction
Chambry.) *
ARISTOTE Il
existe quelque
chose toujours mû par un mouvement sans arrêt,
mouvement qui est le mouvement
circulaire... ...I1
y a par suite
aussi quelque chose qui le meut et puisque ce qui est
à la fois
mobile et moteur n'est qu'un terme intermédiaire, on doit
supposer un extrême
qui soit moteur sans être mobile, être
éternel, substance et acte pur. Le
Premier Moteur
est un être nécessaire et en tant que
nécessaire son être est le Bien et c'est
de cette façon qu'il est principe... ...A
un tel
principe sont suspendus le Ciel et la Nature. Et ce principe est une
vie
comparable à la plus parfaite qu'il nous soit
donné à nous de vivre pour un
bref moment. Et
la vie aussi
appartient à Dieu car l'acte de l'intelligence est vie et
Dieu est cet acte
même ; et l'acte substistant en soi de Dieu est une vie
parfaite et éternelle.
Aussi appelons-nous Dieu un vivant éternel parfait ; la vie
et la durée
continue et éternelle appartiennent donc à Dieu
car c'est cela même qui est
Dieu. Métaphysique, (trad. J. Tricot). *
DESCARTES Par
le nom de Dieu,
j'entends une substance infinie, éternelle, immuable,
indépendante, toute
connaissante, toute puissante et par laquelle moi-même et
toutes les autres
choses qui sont, ont été
créées et produites. L'idée
de cet Etre
souverainement parfait et infini est entièrement vraie ; car
encore qu'on
puisse feindre qu'un tel être n'existe point, on peut feindre
néanmoins que son
idée ne représente rien de réel. Méditations
métaphysiques, III. *
MALEBRANCHE L'idée
de l'être
sans restriction, de l'infini, de la
généralité, n'est point
l'idée des
créatures ou l'essence qui leur convient mais
l'idée qui représente la Divinité
ou l'essence qui lui convient. Tous
les êtres
particuliers participent à l'être mais nul
être particulier ne l'égale. L'être
renferme toutes choses mais tous les êtres et
créés et possibles avec toute
leur multiplicité ne peuvent remplir la vaste
étendue de l'être. * * * Dieu
ou l'infini
n'est pas visible par une idée qui le représente.
L'Infini est à lui-même son
idée. Il n'a point d'Archétype. Il peut
être connu mais il ne peut être fait. * * * L'Infini
ne se peut
voir qu'en lui-même : car rien de fini ne peut
représenter l'infini. Si on
pense à Dieu il faut qu'il soit. On
ne peut voir
l'essence de l'infini sans son existence, l'idée de
l'être sans l'être ; car
l'Etre n'a point d'idée qui le représente. Il n'a
point d'archétype et il
renferme en lui l'archétype de tous les êtres. Entretiens
métaphysiques, II. *
SPINOZA Dieu
existe
nécessairement ; il est unique, il existe et agit par la
seule nécessité de sa
nature ; il est la cause libre de toutes choses ; toutes choses sont en
lui et
dépendent de lui, de telle sorte qu'elles ne peuvent
être, ni être conçues sans
lui ; enfin tout a été
prédéterminé par Dieu non pas en vertu
d'une volonté
libre ou d'un absolu bon plaisir mais en vertu de sa nature absolue ou
de son
infinie puissance. Ethique I, De Dieu, Appendice. J'entends
par Dieu
un être absolument infini, c'est-à-dire une
substance constituée par une
infinité d'attributs dont chacun exprime une essence
éternelle et infinie.
Ibid., Définition VI. *
LEIBNIZ Il
est vrai qu'en
Dieu est non seulement la source des existences mais encore celle des
essences
(en tant que réelles, ou de ce qu'il y a de réel
dans la possibilité). La
Monadologie, art. 43. Il
y a en Dieu la
Puissance qui est la source de tout, puis la Connaissance qui contient
le
détail des idées et enfin la Volonté
qui fait les changements ou production
selon le principe du meilleur. Ibid., art. 48. ...Nous
devons
remarquer une autre harmonie entre Dieu considéré
comme Architecte de la
machine de l'Univers et Dieu considéré comme
Monarque de la Cité divine des
Esprits. Ibid., art. 87. On
peut dire encore
que Dieu comme Architecte contente en tout Dieu comme
législateur. Ibid.,
art. 88. *
KANT La
raison humaine
ne contient pas seulement des idées mais des
idéaux... —
la vertu et la
sagesse humaine sont des idées. Mais le sage (du
stoïcien) est un idéal,
c'est-à-dire un homme qui n'existe que dans la
pensée mais qui correspond
pleinement à l'idée de sagesse. De même
que l'idée donne la règle, l'idéal
sert
en pareil cas de prototype à la détermination
complète de la copie et nous n'avons pour juger nos actions
d'autre règle que
la conduite de cet homme divin que nous portons en en nous et auquel
nous nous
comparons pour nous juger et pour nous corriger aussi, mais sans jamais
pouvoir
atteindre la perfection. L'idéal
de l'Etre
Suprême n'est autre chose qu'un principe
régulateur de la raison, principe qui
consiste à regarder toute liaison dans le monde comme
résultant d'une cause
nécessaire et absolument suffisante pour y fonder la
règle d'une unité
systématique et nécessaire suivant les lois
générales dans l'explication de
cette liaison ; il n'est pas l'affirmation d'une existence
nécessaire en soi. être originaire : « ens originarium être suprême : « ens summum » être des êtres : « ens entium L'Etre
Suprême
reste donc pour l'usage simplement spéculatif de la raison
un idéal mais
cependant un idéal sans défaut, un concept qui
termine et couronne toute la
connaissance humaine. L'objective réalité de ce
concept ne peut sans doute être
prouvée par ce moyen mais elle ne peut pas être
réfutée. Ce
qui fait toute
la diversité des choses, ce n'est qu'une manière
diverse de limiter le concept
de la réalité suprême qui est leur
substratum commun. Critique de la raison
pure, livre II, chapitre 3. *
VOLTAIRE Dialogue de Lucrèce et de Posidonius Posidonius. — Non, je n'ai pas recours à Dieu parce que je ne puis comprendre la nature, mais je comprends évidemment que la nature a besoin d'une intelligence suprême et cette seule raison me prouverait Dieu. Il y a un être intelligent et puissant qui donne le mouvement, la vie et la pensée. Lucrèce. — De quelque côté que je tourne mon esprit, je ne vois que l'incompréhensible. Posidonius. — C'est précisément parce que cet Etre suprême existe que sa nature doit être incompréhensible ; car s'il existe il doit y avoir l'infini entre lui et vous. Nous devons admettre qu'il est sans savoir ce qu'il est et comment il opère. Dialogues philosophiques. Dialogue
d'Evhemère et de Callicrate Evhemère. — Il y a un Etre nécessaire,
éternel,
source de tous les êtres : existera-t-il moins parce que nous
souffrons ?
Existera-t-il moins parce que je suis incapable d'expliquer pourquoi
nous
souffrons ? —
Cet Architecte de
l'Univers, si visible à notre esprit et en même
temps si incompréhensible...
quel est son séjour ? De quel ciel, de quel soleil
envoie-t-il ses éternels
secrets à toute la nature ? Je n'en sais rien ; mais je sais
que toute la
nature lui obéit. Dialogues philosophiques. * Les Devoirs de la Grande Loge de France : La Tradition. (1) Sur la franc-maçonnerie, société initiatique et traditionnelle, voir déjà Voie symbolique et connaissance initiatique », Points de Vue Initiatiques; n" 18-19, pp. 1-10 ; et surtout les chapitres de la présente série intitulés respectivement : « L'Initiation » et i< La Tradition ». (2) Et si Anderson avait voulu prescrire, en excluant l' « athée stupide », de tolérer l'athée intelligent ? Cette hypothèse, lancée par Charles Magnette à la fin du XIX' siècle, a connu quelque succès. Mais elle est imbécile et témoigne d'une telle ignorance de la biographie des rédacteurs des Constitutions de 1723, ainsi que de l'histoire des idées dans l'Angleterre du début du XVIII' siècle (Newton avait illustré le pouvoir de la raison, Hume n'était pas encore passé par là et la religion naturelle elle-même vénérait Dieu), qu'on est gêné de la voir encore reçue par des maçons aussi sincères que l'était son propagandiste. Si « atheist veut dire « blasphémateur », comme il se pourrait, l'athéisme, au sens courant, ne s'en trouve que plus absolument condamné : sa condamnation va, en quelque sorte, de soi. (3) Quel que soit le lieu d'apparition du grade de Maître Ecossais, dont certains fixent la naissance à Londres. (4) Sujet capital, au point que mieux vaut n'en pas dire un peu plus qui serait dérisoire. Remarquons un détail topique : le noachisme de James Anderson était exotérique, celui de Ramsey ésotérique. (5) Ce symbole, normal dans le contexte d'un symbolisme de construction, qui existait chez les maçons opératifs, Anderson l'a gardé dans la partie historique des Constitutions, dont voici les premiers mots : « Quand Dieu, le Grand Architecte de l'Univers... ”. Mais ce Dieu du déisme, qui est le Grand Architecte de l'Univers, n'offre pas au symbolisme la matière que lui offrait, ce Verbe « le Grand Architecte de l'Univers, qui est Dieu (6) On pourrait soutenir que ce landmark impose aussi cette croyance au plan exotérique. Mais une société initiatique a-t-elle le droit de légiférer au plan exotérique ? La réponse négative est certaine. Mais encore, une société initiatique a-t-elle le droit d'exiger que ses membres se soucient de l'exotérisme autrement que pour en extraire l'ésotérisme ? A cette question, qui a déjà surgi tout à l'heure, la réponse varie souvent. Il semble qu'elle puisse être négative. (7) Dante, Paradis, XIX, 40-42. lie PARTIE |
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