GLDF | Revue : Points de Vue Initiatiques | 2T/1984 |
Les
Trois Grandes Lumières
de la Franc-Maçonnerie (*) Je voudrais tout
d'abord pour commencer cette conférence, rappeler l'énoncé des deux
premiers
articles de la Déclaration de Principes de la Grande Loge de France, en
date du
5 mars 1955 : "Article
Premier : La Grande Loge de France travaille à la Gloire du Grand
Architecte de
l'Univers. Article Deuxième :
Conformément aux traditions de l'Ordre, trois grandes lumières sont
placées
sur l'autel des loges : l'Equerre, le Compas et un Livre de la Loi
Sacrée. Les
obligations des Maçons sont prêtées sur ces Trois Grandes Lumières". Chacun peut, je
pense, à la lecture de ces deux premiers articles, prendre conscience
de
l'importance capitale de ces trois grandes lumières dans la démarche
initiatique
de la Franc-Maçonnerie. Dans la Déclaration
de Principes, elles viennent juste derrière la mention du Grand
Architecte de
l'Univers, véritable clef de voûte de toute la symbolique maçonnique.
Principe
fondamental qui donne à l'initiation son caractère traditionnel.
L'invocation
au Grand Architecte de l'Univers apparaît comme indispensable pour
qu'il y ait
véritablement communication du sacré, mise en relation entre ce
Principe
d'Ordre et le candidat qui contracte une alliance librement consentie,
au point
culminant de la cérémonie d'initiation, lorsque le récipiendaire va
prêter
serment. C'est pourquoi, la
Grande Loge de France, rappelle avant toute chose, dans sa Déclaration
de
Principes qu'elle "travaille à la Gloire du Grand Architecte de
l'Univers". Une fois ce
principe fondamental énoncé, nous allons très rapidement comprendre
l'importance et la place des Trois Grandes Lumières. L'article 2 nous
apporte
trois précisions qu'il importe ici de rappeler brièvement : Premièrement : il
lie les Trois Grandes Lumières à la Tradition de l'Ordre et précise
leur place
dans la Loge : sur l'autel, à cet endroit qui est l'un des plus
remarquables du
point de vue de la "géographie symbolique" de la Loge, là où nous
accomplissons lors de l'ouverture et de la fermeture des travaux des
gestes
rituels d'une très haute signification, mais aussi parce que c'est 1à,
que nous
nous lions à l'Ordre. Deuxièmement : les
Trois Grandes Lumières se composent de deux catégories d'objets :
l'Equerre et
le Compas, puis le Volume de la Loi Sacrée. L'Equerre et le Compas qui
sont les
outils nécessaires à toute construction. Outils qui nous ont été
transmis par
les maçons opératifs constructeurs d'édifices sacrés, au Moyen Age.
Mais bien
que l'Ordre maçonnique soit aujourd'hui totalement spéculatif,
l'Equerre et le
Compas conservent pour nous toute leur efficacité, car nous aussi nous
construisons un Temple, un Temple de pierres vivantes qui doivent être
harmonieusement assemblées et disposées selon les règles de la Sagesse,
avec l'Energie
de la Force et le souci de la Beauté. Chaque franc-maçon est donc
invité, à
l'aide de l'Equerre et du Compas, à s'améliorer progressivement, à
passer de
l'état de chaos à celui de l'ordre, à devenir une pierre aux
proportions telles
qu'elle puisse s'intégrer dans l'édifice commun, sans jamais pour
autant perdre
sa propre identité, de la même façon que dans les édifices anciens les
compagnons- tailleurs de pierre inscrivaient dans leur oeuvre, leur
marque
distinctive. Car la Franc-Maçonnerie est — ou devrait être — ce lieu
privilégié
où la personnalité peut véritablement s'épanouir en harmonie avec les
autres,
et la Loge ne peut en aucun cas ressembler à je ne sais quelle société
profane
où les hommes s'assemblent par grégarisme. Le deuxième objet
lié au couple Equerre-Compas c'est le Volume de la Loi Sacrée. Au Rite
Ecossais
ancien et accepté, dans ce Temple de la Grande Loge de France où vous
êtes cet
après-midi, le Volume de la Loi Sacrée c'est la Bible — Ancien et
Nouveau
Testament —, Bible que nous avons coutume d'ouvrir au Prologue de
l'Evangile
selon Saint Jean. Il y a donc, comme
vous le voyez, Trois Grandes Lumières et non pas deux, car les outils
de la
construction, l'Equerre et le Compas, doivent travailler en vue d'une
finalité, conformément à un ordre, à une Loi Morale, étant entendu que
le mot
morale n'a, ici, rien à voir avec la morale sociale. Sans ce Volume de
la Loi
Sacrée l’œuvre de construction ne serait pas reliée au Principe qui lui
donne
son sens et sa finalité initiatiques. Troisièmement :
l'article 2 nous dit que les obligations du franc-maçon sont prêtées
sur les
Trois Grandes Lumières. Il y a là, je crois une affirmation tout à
fait
essentielle. L'obligation, c'est ce moment décisif, ce moment capital
où va se
nouer l'alliance entre l'Ordre et le nouvel initié. Cette prise
d'Obligation
réintègre celui qui entre dans la Loge, dans l'espace et le temps
sacralisé de
la Loge ouverte, mais aussi dans la Tradition ici représentée par le
Volume de
la Loi Sacrée. Lors de cette prise d'Obligation, les Trois Grandes
Lumières
"concentrent" en elles, toute la Tradition à laquelle le profane va
se lier à l'Ordre pour devenir franc-maçon. Aussi loin que nous
remontions dans le temps, en gardant les pieds sur terre,
c'est-à-dire texte à
l'appui, nous pouvons dire qu'il y a sous une forme implicite ou
explicite,
présence des Trois Grandes Lumières. Les Manuscrits
des Anciens Devoirs, qu'il
s'agisse du Régius de 1390, du Cooke de 1410 ou ceux plus
tardifs d'Edimbourg
de 1696 ou Dumfrier de 1710, montrent bien que nos ancêtres
les maçons
opératifs et ceux qui parmi eux étaient des
acceptés, prêtaient leurs
Obligations à l'aide des outils du Métier
représentant la connaissance et la
transmission de cette connaissance, dans le secret de l'initiation et
juraient
obéissance et fidélité à Dieu et à
la Sainte Eglise, en présence de tout ou
partie du Livre Sacré. N'oublions pas, en effet, que la
Franc-Maçonnerie est
fille de la Chrétienté et que toutes les anciennes
corporations de métier
avaient une règle qui énonçait en préambule
la fidélité à Dieu et à l'Eglise. En ce qui concerne
la présence du Livre, il est probable qu'avant le XVIe/XVII° siècle
nous
n'avions qu'un fragment de la Bible, l'un des récits évangéliques par
exemple.
L'usage intégral de la Bible ne commence vraiment qu'avec la
Réformation de
l'Eglise au XVI° siècle. Le texte de Samuel Prichard "Masonry
Dissected" de 1730 atteste la présence de la Bible, dans les Loges
spéculatives anglaises de l'époque. Nous reviendrons
sur toutes les questions posées par la présence du Volume de la Loi
Sacrée sur
l'autel des Loges. J'en viens
maintenant, si vous le voulez bien, à la signification symbolique de
l'Equerre
et du Compas. Je ne ferais qu'évoquer la signification symbolique de
ces deux
outils, car la véritable compréhension du symbole repose avant tout sur
le
vécu, dans le cadre du rituel de Loge. Je n'affirme rien,
car on ne peut nommer le symbole dans son essence sans courir le risque
de le
transformer en un signe sans vie, ou au mieux en une belle allégorie.
Il n'y a
plus alors, de symbole, mais seulement un signe, ce qui est
fondamentalement
différent. Il faut également éviter de séparer, d'isoler, ce qui n'a
de sens
que dans le cadre d'une vision globale. Les symboles ne parlent qu'à
celui qui
les perçoit dans leur unité, qu'à celui qui lève un coin du voile sur
le très
complexe réseau de relations analogiques qu'ils entretiennent entre
eux. C'est
alors seulement qu'ils sont, pour reprendre l'expression de Goethe,
une
fenêtre ouverte sur l'ineffable réalité. Gardons nous également, par
une
utilisation répétée et par là trop souvent simpliste de priver nos
symboles de
toute force évocatrice, car ils deviendraient alors le tombeau de notre
mémoire. Si j'évoque ici séparément l'Equerre et le Compas, c'est
uniquement
pour mettre sur une voie, car à aucun moment je n'oublie qu'ils doivent
être
aussitôt réenvisagés dans leur relation réciproque. L'Equerre est un
instrument fixe qui donne un angle droit. Elle a pour propriété de
rendre les
corps carrés. Elle est, de tout temps utilisée par les tailleurs de
pierre.
Quelle peut-être la signification symbolique de l'Equerre pour un
franc-maçon
spéculatif aujourd'hui ? On peut je pense proposer deux niveaux de
réflexion : Le premier concerne
la forme de la loge elle-même, son espace géographique. Les limites de
la loge
sont tracées à l'aide de l'équerre et cette loge est elle-même
symboliquement
construite aux dimensions de l'univers. N'oublions pas en effet que
les
anciennes représentations cosmologiques représentaient la terre comme
un carré
et que dans cette perspective l'Equerre a une double signification :
elle est à
la fois le symbole de cette terre et l'outil qui sert à délimiter, à
marquer
l'espace terrestre. Il est utile, je crois, de rappeler ici que si ces
anciennes représentations cosmologiques de l'univers n'ont plus aucune
valeur
scientifique depuis longtemps, elles conservent néanmoins pour nous
toute leur
actualité symbolique si l'on veut bien réfléchir sur les conséquences
du rapport
analogique des dimensions de la loge comme carré long et de la terre
telle
qu'elle est figurée dans la géographie des anciens. L'Equerre est donc
à la fois pour nous, la matière et l'instrument ordonnateur de cette
matière.
Elle symbolise la nécessaire unité que l'on doit rechercher par delà
la
multiplicité des apparences et l'obligation faite au franc- maçon de
concilier
les contraires pour pouvoir construire selon les normes de l'Ordre
universel. Sans le travail de
l'Equerre il n'y a donc pas — symboliquement — de matière ordonnée,
donc pas de
vie possible selon l'être, car le chaos est toujours synonyme
d'indifférenciation et de mort. Ainsi le franc-maçon réaccomplit à
l'aide de
l'Equerre, le geste ordonnateur de Dieu qui dans le récit de la Genèse,
sépare
et met en place les éléments de l'univers, geste qui rend la vie
possible.
Cette action ne doit pas toutefois le conduire — du moins je l'espère —
à se
prendre lui-même pour Dieu ! Ainsi l'Equerre est
cet instrument qui harmonise les contraires, unissant le passif et
l'actif.
Voilà pourquoi nous disons qu'elle est symbole d'équité, de rectitude,
d'équilibre. C'est pourquoi aussi, elle est le signe du Maître de Loge,
car
c'est lui qui conduit le travail des ouvriers, de ces ouvriers qui ont
pour unique
ambition de contenir leurs passions pour s'édifier conformément aux
normes de
la sagesse. Le Compas est quant
à lui un instrument de mesure, permettant de tracer des cercles, de
mesurer,
de reporter. Alors que l'Equerre est fixe , il est lui — le Compas —
mobile. Il
est le symbole actif du potentiel créateur de la pensée et la Tradition
en fait
le symbole du Grand Architecte lui-même. Alors que l'équerre nous
renvoyait à
la matière et à l'objet, le compas nous renvoie au sujet et à l'esprit,
au dynamisme
créateur de la pensée. Toutefois, souvenons-nous qu'il convient de ne
pas
oublier la relation existant entre l'Equerre et le Compas. Si nous ne
perdons
pas de vue la relation réciproque de ces deux outils, nous voyons
qu'il y a
des limites à ne pas franchir. Le compas ouvert à plus de 90° devient
un
instrument instable et inopérant. Et il y a là une
leçon que nous devons méditer. Il doit toujours y avoir un équilibre de
relation entre l'Equerre et le Compas et cet équilibre nous indique les
bornes
que nous ne saurions franchir, limites au-delà desquelles nous sortons
de
l'initiation maçonnique proprement dite. La pluralité de sens de nos
symboles
ne nous autorise pas pour autant à nous lancer dans un
pseudo-ésotérisme, qui,
évacuant le sain garde-fou de la raison, ressemble en fait au délire
de la
pensée. Un texte de Bernard
Palissy tiré de son Dessin du Jardin Delectable, illustre les
mésaventures de
celui qui serait amené à considérer les outils en dehors de leurs
relations
réciproques : "Puisque nous
sommes sur le propos de la géométrie, il
advint la semaine passée, qu'estant en mon repos sur l'heure de minuit,
il
m'estoit avis que mes outils de géométrie s'estoient eslevez l'un
contre
l'autre et qu'ils se débatoyent à qui appartenoit l'honneur d'aller le
premier. Et estant en ce debat, le Compas disoit : "Il m'appartient
l'Honneur car c'est moy qui conduit et mesure toutes choses aussi,
quand on
veut reprouver un homme de sa despense superflue on l'admoneste de
vivre par
compas". La Reigle disoit au compas : "Tu ne sais pas ce que tu dis :
tu ne saurois rien faire qu'un rond seulement, mais moy, je conduis
toutes
choses directement et du long et de travers ; et en quelque sorte que
ce soit,
je fais mon cher droit devant moi. Ainsi, quand un homme est mal
vivant, on dit
qu'il vit dereiglement qui est autant à dire que, sans moi, il ne peut
vivre
droitement. Voilà pourquoi l'honneur m'appartient d'aller devant". Lors
l'Escarre dit : "C'est à moy à qui l'honneur appartient, car pour un
besoin, on trouvera deux reigles en moy ; aussi, c'est moy qui conduis
les
pierres angulaires et principales du coin, sans lesquelles nûl bâtiment
ne
pourroit tenir". Ce petit texte
illustre parfaitement les dangers qui nous guettent si nous séparons
l'Equerre
et le Compas, et l'impuissance, l'incapacité qui résulte de cette
séparation.
C'est pourquoi, d'ailleurs, tous les hommes ne sont pas initiables, car
tous ne
portent pas en eux cette indispensable "nostalgie" de l'Unité, sans
laquelle il n'y a pas, à mes yeux, de démarche initiatique possible. Retenons pour le
moment, qu'à l'image des autres hommes, l'initié n'étant ni ange ni
bête pour
reprendre l'expression de Pascal, il convient pour lui de s'édifier
entre
l'Equerre et le Compas. Car cette relation complémentaire qui unit
l'Equerre
et le Compas c'est bien celle qui unit le réel et la pensée, la matière
et
l'esprit, l'objet et le sujet. Puisque l'homme
n'est ni Dieu ni un pur esprit, le sujet ne peut se concevoir, se
penser
lui-même en dehors d'une relation avec l'objet. Voilà pourquoi le
symbolisme
maçonnique place le franc-maçon entre l'Equerre et le Compas, indiquant
du même
coup que le compas a besoin de l'équerre pour réaliser ce dont il est
potentiellement et virtuellement capable de même que l'équerre a besoin
du
compas pour travailler selon la règle de l'esprit. Ainsi donc je pense
que l'on
peut affirmer que l'équerre et le compas n'ont véritablement de sens
que dans
le cadre de leur relation réciproque. Venons-en
maintenant au Volume de la Loi Sacrée. Quelle est sa signification
dans le
cadre de l'initiation maçonnique ? Quelles sont les relations qu'il
entretient
avec les outils symboliques, l'Equerre et le Compas ? Voilà bien deux
questions
importantes. Mais je parlerai aussi du rapport entre les Trois Grandes
Lumières
et le Grand Architecte de l'Univers, car on ne peut les isoler du
Principe qui
leur donne tout leur sens. La présence du
Volume de la Loi Sacrée sur l'autel des Loges pose plusieurs types de
problèmes. Le premier d'entre eux peut se résumer par cette simple
question :
quel livre ? Il faut se souvenir, pour répondre à cette question, que
la
Franc-Maçonnerie n'est pas, Dieu merci, un bloc monolithique.
L'universalité
de l'Ordre n'est pas synonyme d'uniformité. J'en veux pour preuve,
l'existence
à travers le monde de plusieurs rites qui ont chacun leur légitimité
traditionnelle. En Franc-Maçonnerie universalité ne veut pas dire
uniformité,
pas plus que l'idée de diversité ne doit être confondue avec celle de
confusion. Si nous appliquons
ce qui vient d'être dit à la présence du Volume de la Loi Sacrée dans
la Loge
symbolique de tradition écossaise, nous pouvons dire que seule la Bible
doit
être présente comme Livre Sacré, sur l'autel des Serments. Il n'y a là
aucune
affirmation sectaire, et encore moins un quelconque mépris pour
d'autres
livres sacrés. La raison d'une telle affirmation se situe à un tout
autre
niveau. Je m'explique : le rite écossais ancien et accepté est très
marqué par
ses origines judéo-chrétiennes. Qu'il s'agisse des noms symboliques,
des noms
de certaines pièces du mobilier de la loge, de la référence à la
construction
du Temple de Salomon comme à celle de l'Évangile de Saint Jean, des
légendes
qui servent de cadre à la transmission de la connaissance initiatique,
tout
cela est assurément d'origine biblique. La Bible étant prise ici, non
pas comme
Parole de Dieu révélée, mais comme le Livre de la Loi Morale et le
Livre qui
contient l'essentiel des symboles du Rite. La présence de la Bible dans
la loge
écossaise, comme Volume de la Loi Sacrée, relève donc ici de la simple
logique.
Remarquons aussi que le développement au niveau mondial du rite
écossais ancien
et accepté, correspond grosso-modo à l'espace culturel d'origine
judéo-chrétien et il n'y a là, je pense, nul hasard. La Bible est ici,
le Volume de la Loi Sacrée, car il faut bien en dehors de tout critère
de foi
religieuse — ce qui est le cas à la Grande Loge de France — qu'il y ait
un
consensus culturel minimum dans lequel tous les hommes de l'esprit,
quelles que
soient leurs conceptions particulières, reconnaissent dans ce Livre, la
présence d'une Loi plus haute que toutes les autres lois. Tous les
hommes de
bien — en Occident — reconnaîtront je pense la vocation de la Bible à
exprimer
les valeurs du sacré, pour la simple raison que ce Livre est hautement
significatif, qu'on le lise comme Parole de Dieu ou comme Livre de
sagesse ou
d'histoire. On peut même dire qu'il est consubstantiel à la
civilisation
occidentale à laquelle nous appartenons. Dans la Franc-Maçonnerie
de tradition, le Volume de la Loi Sacrée a une double signification.
D'une
part, il est la référence de toute l'architecture symbolique, d'autre
part, il
exprime la Loi Morale qui s'offre comme étant la Règle de tous ceux qui
veulent
s'édifier selon l'Esprit par l'initiation. Cette Loi Morale
qui transcende l'homme n'est nulle part ailleurs mieux représentée que
par le
Volume de la Loi Sacrée. Ce sont ces deux raisons qui fondent sa
présence dans
la loge écossaise. C'est cette présence qui donne à la prise de serment
son
caractère indélébile, ce qui explique du même coup les terribles
châtiments
dont parlent presque tous les textes d'Obligations, châtiments auxquels
s'exposent le parjure. La rupture du serment est en effet un acte de
profanation
au niveau ontologique et a pour conséquence un véritable retranchement
du
sacré. La présence du
Volume de la Loi Sacrée lors de la prise d'Obligation (mais aussi
pendant tous
les travaux de loge) est une nécessité absolue, car il n'y a pas de
véritable initiation
sans communication du sacré sans mise en relation entre le Transcendant
et
l'Immanent sans alliance entre celui qui aspire A franc-maton et le
Principe
d'Ordre universel qu'exprime le Grand architecte
de l'Univers, sans volonté et s’intégrer dans cette Loi Morale exprimée
da ns
le volume de la Loi Sacrée. Où serait alors, la
Tradition de l'Ordre, le lien au Principe, la Loi Morale, si d'aventure
nous
disposions un simple livre blanc sur l'autel des Serments, ou même le
livre des
Constitutions d'Anderson ? Cette question
m'amène à vous parler maintenant de deux types de position que l'on
rencontre
dans la Franc-Maçonnerie, positions qui sont différentes de celles de
la
G.L.D.F. Et il importe de les étudier pour bien comprendre la position
de la Grande
Loge de France qui, tout en tenant fermement à l'invocation au Grand
Architecte de l'Univers et à la présence du Volume de la Loi Sacrée,
refuse
l'identification au Dieu révélé pour le Grand Architecte, et la
"Volonté
exprimée d'En-Haut" pour le Livre de la Loi Sacrée. La première
confusion consiste à identifier le symbolique au religieux. Pour des
raisons
historiques très complexes, que je ne peux pas analyser ici par manque
de
temps, la cassure entre le catholicisme romain et la Franc- Maçonnerie
en
France, essentiellement par la faute de l'Eglise romaine du XIXe siècle
a amené
le développement d'une Maçonnerie assez largement anti-cléricale quand
elle
n'était pas tout simplement anti-religieuse. Une Maçonnerie largement
ouverte
aux idées philosophiques positivistes, appelée à rapidement se séparer
de tout
ce qui pouvait être considéré comme une réminiscence suspecte d'un
passé
religieux détesté. Le Grand Architecte de l'Univers fit les frais de
l'opération et à partir de 1877 bon nombre de Loges françaises s'en
séparèrent.
Le Volume de la Loi Sacrée disparut lui aussi, car voyez-vous, le Grand
Architecte de l'Univers et le Volume de la Loi Sacrée, sont deux
inséparables.
L'un ne va pas sans l'autre. Cette situation, qui je le répète est le
point d'aboutissement
d'un mouvement qui parcourre le XIXe siècle, depuis le Concordat de
1802,
mouvement qu'il faut analyser, non dans un esprit de polémique mais
plutôt de
compréhension afin d'en tirer les leçons pour nous aujourd'hui, aboutit
à un
changement fondamental dans l'orientation d'un grand nombre de loges.
Elles
devinrent alors, ces loges, des sociétés axées sur la réflexion
politique, des
forces de proposition dans le domaine législatif, ce qui me semble
contraire à
la vocation traditionnelle de l'Ordre qui ne doit se préoccuper ni de
politique
ni de religion. Je crois de plus qu'en politique l'efficace est à
rechercher,
entre autre dans l'Unité de pensée et d'action. Or la loge — selon la
Tradition
— doit être le milieu le plus hétérogène qu'il soit, socialement,
politiquement, religieusement, philosophiquement, faute de quoi elle
ne peut
jouer son rôle de centre de l'union. Inutile de
rappeler également que la disparition des Trois Grandes Lumières,
entraîne dans
ce cas, une désagrégation lente mais certaine de la pratique du rituel,
pourtant indispensable pour accéder au contenu initiatique de l'ordre.
.,,..,.
. La deuxième
confusion réside dans l'identité entre le religieux et le symbolique.
Attitude
d'origine anglo-saxonne qui s'éclaire lorsque l'on remonte aux origines
de la
Maçonnerie spéculative, née au début du XVIIIe siècle en Angleterre.
Deux
courants s'opposent : celui de la première Grande Loge de Londres que
l'on
reconnaît avec les Constitutions d'Anderson de 1723. Celui dit des
Anciens qui
va se constituer en Grande Loge à partir de 1756. Le passage à une
Maçonnerie totalement spéculative au début du XVIIIe siècle pose aux
Maçons
londoniens plusieurs questions sur la conservation des traditions du
Métier
dans la situation nouvelle et la possibilité pour la Maçonnerie de
survivre au
métier opératif. Les Constitutions de James Anderson de 1723 vont
répondre à
ces questions et poser comme principe, dans cette Angleterre saignée
par les
conflits politiques et religieux, la nécessité pour la Maçonnerie de
jouer le
rôle de centre de l'union. La référence au Dieu de tel ou telle
religion
particulière va alors disparaître dans les Obligations du Franc-Maçon
pour
céder la place à l'énoncé d'une loi morale sur laquelle tous les hommes
qui
demandent l'initiation peuvent et doivent être d'accord : ce sera le
fameux
article 1 "Concernant Dieu et la Religion" : "Un maçon
est obligé, par son engagement d'obéir à la Loi Morale et, s'il
comprend bien
l'art, il ne sera jamais un athée stupide ni un libertin irreligieux.
Mais
quoique dans les temps anciens, les Maçons fussent obligés, dans
chaque pays
d'être de la religion de ce pays ou nation, quelle qu'elle fût,
aujourd'hui, il
a été considéré plus commode de les astreindre seulement. à cette
religion sur
laquelle tous les hommes sont d'accord, laissant à chacun ses propres
opinions,
c'est-à-dire d'être des hommes de bien et loyaux ou des hommes
d'honneur et de
probité, quelles que soient les dénominations ou croyances religieuses
qui
aident à les distinguer, par suite de quoi, la Maçonnerie devient le
centre de
l'Union et le Moyen de nouer une amitié fidèle parmi des personnes qui
auraient
pu rester à une perpétuelle distance". On le voit, il n'y
a plus de référence explicite au Dieu du christianisme, puisque c'est
de lui
dont il était question dans les Manuscrits des Anciens Devoirs. Seuls
ceux qui
refusent l'évidence rationnelle — pour le XVIII° siècle d'un ordre
universel,
"les athées stupides" et les libertins sont écartés de l'Ordre. Nous sommes assez
proche, somme toute du déisme philosophique, bien qu'Anderson et
Désaguliers
n'ont jamais été des déistes. N'oublions pas qu'ils étaient pasteurs et
que
comme tels, ils sont toujours restés attachés aux dogmes de la
religion
chrétienne, qui n'ont pas grand chose à voir avec le déisme
philosophique. Mais comme Maçons,
ils ont oeuvré pour l'alliance la plus large possible, au-delà des
croyances
particulières. Ceci apparaît dans l'édition de 1738 des Constitutions,
où l'on
parle du maçon comme devant être un bon noachite. Or l'alliance de
Dieu avec
Noé est l'alliance la plus universelle qui soit. Il suffit pour s'en
convaincre
de se reporter au chapitre 9 de la Genèse : verset 11 : "J'établis mon
alliance avec vous, il n'arrivera plus que toute chair soit retranchée
par les
eaux du déluge et il n'y aura plus de déluge". Puis il établit le
signe de cette alliance : verset 12 : "Dieu dit :
Voici le signe de l'alliance que je place entre moi et vous ainsi que
les êtres
vivants qui sont avec vous pour les générations à venir." L'alliance noachite
est si universelle qu'elle s'applique en fait à tous les êtres vivants,
humains
et autres qui vivent sur la terre. Anderson suggère donc que tout
homme, si il
est un homme juste, un homme d'honneur et de probité entre de fait dans
le
cadre de cette alliance universelle contractée entre Dieu et Noé. Car
c'est
bien parce qu'il est un homme juste que Noé est sauvé des eaux du
déluge. Ainsi vous le voyez
: nulle obligation de foi dans cet article Pr. Vous allez voir qu'il en
est
tout autrement avec la Constitution dite Ahiman Rezon, rédigée par
Laurence
Dermott qui sera Grand Maître de la Grande Loge dite des Anciens, après
1756.
Je cite : "Un
maçon
est obligé, de par sa tenue de croire fermement et d'adorer fidèlement
le Dieu
éternel aussi bien que les enseignements sacrés que les Dignitaires et
Pères de
l'Eglise ont rédigés et publiés pour l'usage des hommes sages, de
telle sorte
qu'aucun de ceux qui comprennent bien l'Art puissent possiblement
marcher sur
le sentier irréligieux du malheureux libertin ou être induit à suivre
les
arrogants professeurs d'athéisme ou de déisme, ni a être souillé par
les
erreurs grossières de l'aveugle superstition, mais qu'il puisse avoir
la
liberté d'embrasser la foi qu'il jugera convenable pourvu qu'en tous
instants
il témoigne du respect dû à son Créateur, et agisse dans le monde avec
honneur
et honnêteté, prenant pour règle permanente de ses actes le précepte
d'or qui
engage chacun à faire à autrui ce qu'il voudrait qu'on lui fit". On le voit les deux
textes s'opposent franchement. A une Maçonnerie — Centre de l'Union
basée sur
une alliance la plus universelle possible, on oppose une Maçonnerie
ouvertement
théiste qui exige le préalable de la foi, rejetant du même coup tous
les hommes
de l'esprit qui ne s'inscrivent pas dans une démarche de foi
religieuse. Si
l'on ne perd pas de vue ces deux textes, on comprendra du même coup
l'évolution
ultérieure, qui aboutit en 1929 à l'énoncé de règles terriblement
restrictives,
par la Grande Loge Unie d'Angleterre — entre temps auto-proclamée
Grande Loge
Mère du Monde — règles devant servir à la délivrance de patentes dites
de
"régularité". Comment en est-on
arrivé là ? Tout simplement par la Constitution d'une rigoureuse
orthodoxie
maçonnique qui va se développer à partir de l'acte d'union de 1813 qui
vit la
naissance de la Grande Loge Unie d'Angleterre. Les Modernes, le
courant
andersonien, animés qu'ils étaient par un profond désir d'unité, firent
de
telles concessions, qu'ils obtinrent une union au profit quasi exclusif
des
"Anciens", qui finirent par imposer, grâce à une habile politique,
leur point de vue sur à peu près tous les points. Dès lors on ira de
restriction en restriction. La Grande Loge à l'image de l'Angleterre
impériale
deviendra très victorienne. En 1929 paraît une nouvelle édition des
"landmarks" revus et corrigés devant servir à la reconnaissance des
Grandes Loges étrangères. Citons, dans le
cadre de notre travail les articles 2 et 3 : Article 2 : Que la
croyance au Grand Architecte de l'Univers et en sa Volonté révélée sont
les
conditions essentielles à l'admission des membres. Article 3 : Que
tous les initiés doivent prêter leur obligation sur le Livre de la Loi
Sacrée,
ou les yeux fixés sur ce Livre ouvert, par lequel est exprimée la
Révélation
d'En-Haut par laquelle la conscience de l'individu qu'on initie est
irrévocablement lié". Ce texte représente
même une régression considérable par rapport aux Constitutions Ahiman
Rezon de
la Grande Loge des Anciens. Comment situer
alors tous les hommes de foi, qui de par le monde se rattachent à des
religions
qui ne connaissent pas l'idée de révélation ? On voit donc, par
cette approche historique très approximative, par manque de temps, que
le rite
écossais ancien et accepté est doublement fidèle à la tradition
andersonienne. L'obligation de la
croyance en Dieu, telle qu'elle est définie par les textes anglais de
1929
n'existe pas dans les Constitutions d'Anderson. Et ce qui est
inacceptable ce
n'est pas l'affirmation d'une telle obligation, mais plutôt de
prétendre
qu'elle est le critère de la seule et unique Maçonnerie (celle qui est
admise
par les Anglais, naturellement !). La défense d'une
telle position peut aussi mener à l'énoncé de la thèse de la
"révélation
au-delà des croyances", thèse qui n'est pas sans soulever de nombreux
problèmes d'ordre théologique, que je ne vais pas débattre ici. S'il est exact que
la foi n'est pas la croyance, je crois qu'il y a quelque danger à
vouloir les
opposer systématiquement, et l'on risque de transformer la notion de
révélation en une idée générale et abstraite alors que la révélation
est au
contraire un processus concret inscrit dans une histoire, un temps et
un espace
déterminés. Ne risque-t-on pas non plus d'aboutir à l'idée que la
Maçonnerie
serait en quelque sorte une super-religion qui unifie ou qui prétend
unifier
toutes les religions particulières ? On tombe alors dans un syncrétisme
qui ne
peut en aucun cas satisfaire les croyants des différentes religions. La Franc-Maçonnerie
est un Ordre initiatique et n'a pas de ce fait à se préoccuper des
dogmes
religieux, qui ne sont pas de son domaine. Elle n'impose pas à ses
membres de
déclaration préalable de foi, car elle a pour unique préoccupation,
dans le
cadre de sa démarche de permettre à ses adeptes d'accéder au contenu
initiatique de l'Ordre par "la pratique scrupuleuse du rituel et du
symbolisme". Elle tient les différentes démarches religieuses dans un
même
respect, mais elle s'interdit toute ingérence dans ce domaine. Nous avons vu que
la double présence du symbole du Grand Architecte de l'Univers et des
Trois
Grandes Lumières, assure dans la Loge, la communication du sacré sans
laquelle
il n'y a pas d'initiation régulière. Nous savons
également que la Bible comme Volume de la Loi Sacrée est le témoin de
cette
Transcendance universelle, de cette Tradition, de cette Loi Morale qui
donne
son sens et sa finalité à l'initiation maçonnique. Puisque l'on parle
de cette Loi morale dans laquelle tous les hommes de bonne volonté qui
sont
initiables doivent se reconnaître, comment la caractériser ? Un premier principe
nous apprend que si nous construisons dans la séparation, nous
construisons en
vain, car la séparation nous pousse à travailler les uns contre les
autres.
Tout est alors promis au néant et à la mort. C'est bien ce que veut
nous dire
Saint Jean, dans sa première Epitre : "Celui qui aime son frère demeure
dans la Lumière et ne risque pas de tomber. Mais celui qui a de la
haine pour
son frère est dans les ténèbres : il marche dans les ténèbres et ne
sait où il
va, parce que les ténèbres ont rendu ses yeux aveugles". La Loi Morale que
"nous portons dans nos coeurs avec la voûte étoilée au-dessus de nos
têtes" pour reprendre l'expression de Kant c'est donc bien
fondamentalement la loi d'amour, sans laquelle il n'y a pas de
construction
possible en Franc-Maçonnerie. Cette loi d'amour par laquelle toute
chose
s'édifie en conformité avec le plan du grand Architecte de l'Univers,
cette loi
dont le Volume disposé sur l'autel de la loge est le symbole vivant,
doit être
le principe même de toute notre action. Ainsi compris, je
crois que le Volume de la Loi Sacrée demeure l'un des plus important
symboles
de cette Tradition maçonnique que chaque initié à le devoir de
transmettre. Il
est, avec l'Equerre et le Compas, le témoin de cette Lumière du Grand
Architecte de l'Univers avec lequel le maçon veut collaborer dans
l'oeuvre de
construction universelle. L'Equerre, le
Compas et le Volume de la Loi Sacrée, ne peuvent être séparés. Sans le
Livre,
pas d'obligation au caractère irrévocable, mais aussi pas de guide pour
les
outils de la construction. Pas de sens, pas de finalité à cette
construction.
Sans les outils, pas de rencontre possible entre le haut et le bas, le
Transcendant et l'Immanent. Pas d'équilibre entre méditation et action. Quelle peut être
alors, pour parler maintenant sur un plan plus général, la
signification des
Trois Grandes Lumières pour le franc-maçon en dehors de la loge ? D'emblée je disais
qu'elles nous invitent à prendre conscience de la triple dimension de
l'homme,
composé de corps, âme, esprit pour reprendre les termes de
l'anthropologie
biblique. Cette prise de conscience est lourde de conséquences. Elle nous permet
d'échapper à la tentation si moderne de réduire l'homme à
l'unidimensionnalité.
La réduction par les vus des besoins de l'homme à leur seule dimension
économique et sociale, l'acharnement à vouloir privatiser toute
expression de
la spiritualité, l'envahissement du politique dans tous les domaines
de la vie
humaine, conduisent les hommes à la perte de la liberté, à l'esclavage
idéologique, à la perte de la mémoire historique, à l'exaltation
toujours plus
effrénée de faux besoins matériels, comme unique objet, comme unique
sens de la
vie. Les doctrines
matérialistes du XXe siècle, sont à coup sûr, "l'opium du peuple" le
plus raffiné que l'esprit humain divisé contre lui-même, ait inventé
jusqu'à
présent. Il me plaît ici de
rappeler ces admirables paroles d'Henri de Lubac, car elles expriment
bien
l'état de délabrement spirituel dans lequel végète l'homme
d'aujourd'hui, après
avoir été enfermé dans la camisole de force du matérialisme :
"Qu'est-il
devenu cet homme, qui je vous le rappelle est celui d'aujourd'hui assez
largement.
Trop souvent hélas un être que l'ose appeler encore "être". Une chose
qui n'a plus de dedans, une cellule toute entière immergée dans une
masse en
devenir. Homme social et historique dont il ne reste rien qu'une pure
abstraction en dehors des rapports sociaux et de la situation dans la
durée par
quoi il se définit. Qu'on y cherche donc pas quelque retraite
inviolable, qu'on
y prétende pas découvrir quelque valeur imposant à tous le respect.
Rien
n'empêche en fait — et les idéologues toutes catégories ne s'en
privent pas —
de l'utiliser comme un matériel, comme un outil. Rien n'empêche même de
le
rejeter comme inutilisable. Il a beau se laisser concevoir sur des
types fort
différents, selon que prédomine tel ou tel système d'explication. Mais
sous ses
diversités l'on retrouve toujours le même caractère fondamental ou
plutôt l'on
constate la même absence. Cet homme est, à la lettre, dissous. En
réalité et
dans un tel cas, je n'hésiterais pas à dire qu'il n'y a plus d'homme
parce
qu'il n'y a plus rien qui dépasse l'homme". En face de cela la
Franc-Maçonnerie de tradition affirme que le Maçon est situé entre ciel
et
terre, entre l'Equerre et le Compas, entre l'ordre de la nature et
celui de
l'esprit. La présence des
Trois Grandes Lumières nous indique alors ce lieu vers lequel nous
devons
marcher, ce point au centre du cercle, qui renferme la Lumière, point
vers
lequel nous avançons progressivement par l'initiation, point qui réside
à
l'intérieur de nous-mêmes et qu'il convient de dégager la nuée
ténébreuse qui l'entoure
pour qu'il puisse réaliser les virtualités qui sont en lui. C'est cette Lumière
que nous cherchons dans l'initiation. C'est par cette recherche que
nous
passons de la matière à l'esprit. C'est par ce patient travail que
nous
devenons maître de nous-mêmes et que nous nous intégrons dans cet
ensemble
harmonieux qu'est le Temple maçonnique ayant accédé à la compréhension
de cette
Loi Universelle pour pouvoir agir ensuite en conformité avec cette Loi. REYNAUD Gérard (*) Conférence
prononcée par Gérard REYNAUD dans le cadre du Cercle
Condorcet-Brossolette, au
Grand Temple de la G.L.D.F. le samedi 21 janvier 1984. |
Au
sujet de ce article, un Frère nous fait
remarquer : Je me permets de vous
signaler un passage dans la planche qui se trouve à l’adresse http://www.ledifice.net/P053-2.html me
semble contenir une coquille : La
présence
du Volume de la Loi Sacrée lors de la prise d’Obligation (mais aussi
pendant tous les travaux de loge) est une nécessité absolue, car il n'y
a pas de véritable initiation sans communication du sacré sans mise en
relation entre le Transcendant et l'Immanent sans alliance entre celui
qui aspire A
franc-maton et le Principe d'Ordre universel qu'exprime
T P Puis
dans un Mail à
suivre il précise :
A
bien y regarder, il me semble que la coquille va un peu plus loin :
La présence du Volume
de la Loi Sacrée lors de la prise d'Obligation (mais aussi pendant tous
les travaux de loge) est une nécessité absolue, car il n'y a pas de
véritable initiation sans communication du sacré sans mise en relation
entre le Transcendant et l'Immanent sans alliance entre celui qui
aspire A
franc-maton et le Principe d'Ordre universel qu'exprime le
Grand architecte de l'Univers, sans volonté et s’intégrer dans cette
Loi Morale exprimée da ns le volume de la Loi Sacrée.
T P |
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