GLDF | Revue : Points de Vue Initiatiques | 3T/1989 |
Les chemins de la Fraternité...............Suite : 11éme orateur Michel BaratJe remercie le
Grand Maître Léo Nja Kwa et s'il disait, il y a quelques instants, que la
fraternité est fragile et qu'elle était sur deux pieds, qu'il sache que la
fraternité qui est ici construite, si elle a des pieds en Amérique et des
pieds en Europe, elle a aussi des pieds en Afrique. Je donne maintenant
la parole au Grand Maître du Grand Rite Equatorial du Gabon, notre frère
Emmanuel Méfane. Emmanuel MéfaneTrès Respectable Grand Maître de la Grande Loge de France,Très Respectables Grands Maîtres des Obédiences amies, et vous tous mes frères et mes sœurs, Je voudrais tout
d'abord Très Respectable Grand Maître de la Grande Loge de France, vous
remercier vous-même ainsi que le Conseil Fédéral pour m'avoir permis d'être
associé à la réflexion de cette après-midi. Réflexion dont le thème essentiel a
été la fraternité. En tant qu'Africain, il m'est certainement difficile de
définir la fraternité comme l'ont fait les intervenants français, tout
simplement parce qu'ils maîtrisent mieux leur langue et qu'ils ont su placer
dans le cadre de leur Histoire les vocables «Fraternité, Liberté et Egalité». Je disais leur Histoire
mais en principe, je devrais dire l'Histoire du monde, parce qu'en fait,
l'Histoire de la Révolution Française, l'Histoire de la France et de cette
période n'appartient plus seulement aux Français et aux Françaises mais à toute
l'humanité compte tenu de la valeur qui a été donnée au contexte «Liberté
Egalité et Fraternité». Je voudrais donc me réjouir qu'un tel thème ait été
choisi et ceux qui m'ont précédé ici ont su poser les principes de fond qui
guident notre pensée commune et qui définissent plus correctement une valeur
beaucoup plus humaine le concept de la Fraternité. Nous africains,
nous concevons différemment la fraternité. Nous l'appelons certainement de
tous nos voeux en ces temps difficiles où justement, les plus nantis habités
par l'égoïsme, ne savent plus partager, ne connaissent plus les valeurs
profondes que l'humanité s'est données dès sa naissance. Nous voyons que ce
monde a besoin d'être solidaire comme le disait Valéry «dans ce monde fini,
nous sommes tous solidaires». Et je crois qu'il ne faut pas dissocier la
fraternité de la solidarité. Vous Français, en cette période, vous êtes à la
veille de deux grands événements. D'abord, le Bicentenaire de la Révolution
Française, ensuite l'avènement de l'Europe nouvelle. Cette Europe qui va se
faire d'abord sur le plan profane et certainement sur le plan maçonnique et
j'en veux pour preuve la présence ici à ces Rencontres de Strasbourg des
délégations de nos frères Suisses, Belges, Allemands, Portuguais... Je crois
qu'il s'agit là, dans cette union de l'Europe, de quelque chose qui doit nous
inspirer, nous Africains, parce que, dans ce monde difficile, c'est dans cette
formule seule que réside notre propre survie. Et je l'ai dit, je ne veux pas
définir la fraternité, mais je voudrais tout simplement dire, en tant que
maçon, comme l'avait écrit Victor Hugo, «que dans ce monde moderne brisé, le
miroir de la vérité s'est brisé» et je crois que notre devoir, en tant que
Francs-Maçons, est justement de ramasser les débris de ce miroir brisé, de le
reconstituer et de pouvoir lire à l'intérieur la fraternité, la solidarité et
l'amour. |
P074-K | L'EDIFICE - contact@ledifice.net | \ |