Obédience : NC | Bulletin de SUB ROSA : Une Parole Circule | 04/2010 |
Saint-Jean
: les
codes cachés
>La célébration de la Saint Jean d’été est fondée sur ce rappel que la lumière est arrivée à son apogée sur l’hémisphère nord de la planète et par conséquent elle offre une énergie généreuse. En arrosant ainsi les multiples couches de l’atmosphère et en diffusant ses rayons sur le règne végétal et sur le règne animal, cette lumière est structurellement génitrice de la vie. Plus précisément, ce cycle solsticial, entre l’été et l’hiver, évoque une polarité composée de deux points qui unissent la même force diffuse en garantissant l’épanouissement de toutes les formes actives du vivant. Pour perpétuer ce message, de nombreuses astuces et montages intellectuels ont permis à cette transmission millénaire d’arriver en ce jour, où nous sommes réunis, pour justement commémorer cette horloge céleste. Dans toutes les époques de l’humanité, ce cycle a été repéré et vénéré comme le principal symbole du mouvement perpétuel entre le sombre par les Ténèbres et la lumière par l’Illumination, selon un code binaire tendant vers cette fusion de la dualité des éléments dans leur complémentarité : – le jour et la nuit, – le chaud et le froid, – l’actif et le passif, – le plus et le moins, etc... Sans oublier le masculin et le féminin, avant de citer le Yin et le Yang dont l’ensemble se projette vers le vaste Univers. Le point commun à toutes ces bipolarités se résume par cette union dans l’équilibre des forces mises en mouvement. Faut-il y voir parfois un duel ou simplement un lien de cause à effet ? Les deux fêtes de Saint Jean (été et hiver) sont-elles reliées symboliquement et physiquement à l’image linéaire de la distance de l’Orient à l’Occident ? Et pour compléter ces deux questions, une troisième peut être soulevée en portant notre regard vers cette forme géométrique interrogative apparaissant à l’ Orient et suscitant la recherche de ce code caché du triangle ? Il faut aussi se rendre à l’évidence, cette tradition reçue en héritage a subi d’innombrables changements de noms, adaptée selon les points géographiques, sous des influences de multiples civilisations et leurs convictions ou croyances spirituelles et religieuses. A l’époque où la Franc-Maçonnerie était opérative, avec cette hiérarchie des métiers (avant le XVIIIe siècle), les travailleurs avaient l’habitudes de se réunir dans «les loges», plus pratiquement appelées «les - réfectoires» . Avec l’émancipation en «Ateliers spéculatifs» dans le courant des XVIIe et XVIIIe siècle, par l’abandon du travail manuel, les membres ont renforcé une «sacralisation» dans leurs lieux de réunions restés discrets, parfois dans une clandestinité salvatrice, et qui étaient souvent bien éloignés des églises ou des temples. C’est une directive inscrite dans les Rituels qui précisait que ces Loges se référaient soit à Saint-Jean, soit à Moïse, soit à Salomon, soit encore à l’Egypte par ses divinités et à bien d’autres encore, en utilisant principalement des modèles véhiculés en Occident. Peu importe donc la dénomination d’une loge, les solstices auront toujours lieu jusqu’à la fin du temps de vie de notre soleil. En relevant les symboles qui sont communs aux divers Rites, contenus dans les archives du temps, le TERNAIRE représente l’élément concomitant qui attache les polarités par un lien indéfectible. Ces remarques sont donc fondamentales et le Delta installé dans le Temple le démontre à l’évidence. Par le TROIS, le DEUX se régénère en la forme unique du UN. Devant la complexité de ce triangle enfoui dans cette évidence de nos consciences collectives, les ensembles TERNAIRES sont ces formes équilibrées où règne l’harmonie de ce Monde en relation directe avec l’Univers dont les correspondances ont existé de tout temps. Cette citation est toujours d’actualité : «Il est vrai, certain et sans mensonge, que tout ce qui est en bas est comme ce qui est en haut; La solution est cette évidence inscrite dans la pratique des Rituels où c’est par exemple Saint-Jean l’Elemosynaire** qui complète cette relation triangulaire. Dans certaines variantes des Rites, le troisième Saint-Jean a revêtu l’habit de Saint-Jean de Jérusalem, un des fondateurs de l’Ordre des Templiers; ou encore il est incarné dans un autre Saint-Jean, tout aussi important, venant se solidariser à l’équilibre de ce TERNAIRE. A la découverte de l’œil reproduit au centre du Delta, cette relation TERNAIRE soulève une nouvelle interrogation: est-il l’évocation du Grand Architecte de l’Univers ? Ou plus indicatif, est-il l’appel de Mimère*** d’ouvrir notre propre troisième œil, la fenêtre illuminant notre Temple intérieur ? * «Le troisième Œil et l’Infini», de Claude Le Moal, édition Bénévent. ** Saint-Jean l’Elemosynaire: principal intervenant d’hospitalier au Rite Ecossais Rectifié (R.E.R.). Jean Elemosynaire est né à Chypres et mort en l’an 617 à l’âge de 64 ans, charité et pauvreté ont marqué sa vie. L’illustration est son bijou porté au R.E.R. *** Mimère: statue à trois face, symbolisant le troisième œil dans la mythologie nordique, élevée à la sagesse et à l’esprit. Publié
dans le Bulletin de SUB ROSA : Une Parole Circule - Bulletin N°
4 - Juillet 2010
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