Le solstice d’hiver et le solstice d’été marquent le rythme saisonnier du parcours de notre Terre. Tout l’équilibre du système planétaire se manifeste par ces rotations autour de l’astre énergétique baptisé «soleil», source de toutes les manifestations de la vie.
La fête des lumières est une des plus anciennes qui résiste à l’écoulement du temps grâce à ses nombreuses transcriptions dans des commémorations populaires, ou religieuses, portées de civilisations en civilisations.
Mais en réalité, la Saint-Jean d’hiver appartient simplement à une tradition instinc­tive issue de l’observation de la mécanique céleste et de son environnement. Pour s’en convaincre, il suffit de transposer notre appartenance à un monde situé dans un autre lieu, avec des mouvements interstellaires différents, pour s’apercevoir qu’il serait évident de créer une fête de la lumière qui intègrerait cette nouvelle forme de calendrier.

Création et Energie

Ne quittons pas notre système de référence et observons la course de la Terre autour du soleil dans ce mouvement perpétuel, les premiers pas vers cette porte de l’immensité de l’Univers ainsi que sa construction en parfait équilibre apparent, qui ont toujours émerveillé notre regard.
La grande interrogation demeure de savoir qui a créé cet ensemble à partir d’une énergie et d’une force si puissantes que notre cerveau n’est pas adapté à concevoir une réponse précise. La tradition de la «Franc- Maçonnerie» propose, soit par simplifica­tion, soit par un «secret» millénaire, les fondements immuables du Grand Architecte de l’Univers, le concepteur du Cosmos. Cette tradition le considère comme «l’Entité», non humaine, qui a tracé les plans, qui les a exécutés et qui les maintient à jour.
Est-il le Grand Superviseur ? Ou est-il le Grand Coordinateur de cette construction céleste incommensurable, bien au-delà de nos possibilités intellectuelles d’en concevoir les dimensions et les extrêmes ?
Tant qu’il y aura une parcelle de vie dans les galaxies, le Grand Architecte de l’Univers a sa raison d’être et son existence démontrée, soit encore pour des milliards d’années, un temps suffisamment long pour qu’il se rapproche ainsi d’un infini absolu.

Lumière et Force

La lumière est un des premiers symboles qui s’offre aux Frères et Soeurs lors des initiations. Dès le degré de l’«Apprenti Franc-Maçon» cette «Lumière» est souvent assimilée au lien du ciel à la terre, du chemin de la caverne à la découverte de l’illumina­tion, puis à la régénération de l’énergie vitale à travers une nouvelle Vigueur qui s’appuie sur ce souffle de vie.
Le «Compagnon Franc-Maçon» part en voyage à la découverte d’un parcours initiatique, autant par la pratique de son métier, que sur les traces de sa voie intérieu­re, comme un pèlerinage, ou un perfection­nement de la recherche de ses origines, de son présent et de son devenir. La «Lumière» va le guider sur ses choix et sur ses objectifs.
Quant à lui, le «Vénérable Maître» se plonge dans l’obscurité à travers la tristesse et l’épreuve de la mort, avant de renaître et d’être porté par la «Lumière» retrouvée, ce rayonnement de la Force nécessaire à son épanouissement spirituel.
Cette célébration de la Saint-Jean est bien le point précis de ce nouveau départ, où les jours vont s’allonger, et seront arrosés par une luminosité de plus en plus présente, provoquant ce changement d’état sous l’influence de cette énergie croissante.
C’est donc aussi un des symboles de la mort et de la résurrection, similaire à la fin de l’obscurité et la venue de la lumière retrouvée, que cette Saint-Jean d’hiver évoque plus particulièrement. Apprendre à déceler cette nouvelle lueur, à absorber cette parcelle d’énergie grandissante correspond au passage habituel de la mort et de la renaissance... L’opposition des «Ténèbres» à la «Lumière».

Energie de la Tenue

« Lors de l’ouverture des travaux, en pointant l’épée flamboyante vers la voûte céleste le Maître d’œuvre, ou le Très Respectable Maître, exécute le geste symbo­lique de la recherche de ces ondes énergé­tiques contenue dans l’Univers et dont il demande la commutation momentanée. Cette ouverture est donc conditionnée à l’affluence des forces extérieures qui se présenteront dans le Temple. La qualité des travaux sera automatiquement liée aux différents plans d’énergies qui seront mis en oeuvre pour la circonstance.»*

La disposition des lieux favorise la circu­lation de cette énergie en la fixant à travers les trois petites lumières, puis elle se canalise vers le fil à plomb, avant de s’épanouir devant les trois grandes Lumières:
– le compas ouvert en signe de l’action de la tenue,
– l’équerre pour asseoir solidement les travaux,
– le Grand Livre garant de la «Lumière» apportée en ce lieu et ce moment placé hors du temps profane.

Ce circuit interne des multiples forces en présence passe par la lecture du Rituel, sa compréhension, puis son épanouissement final dans la Chaîne d’Union.

En cette Saint-Jean d’hiver, la recherche d’énergie revêt un caractère particulièrement puissant et symbolique puisque nous deman­dons, et nous recevons, la réactivation de la «Lumière», la réapparition de cette vitalité créative pour l’accomplissement d’un nou­veau regain de vie à l’image de notre nature qui reprendra pleinement ses droits à la fin de cette saison et au printemps prochain.

Un hommage solennel et un merci reconnaissant à cette puissance immuable de nous couvrir de ses rayons bénéfiques. A nous d’être apte de capter, même une part infime, de cette étincelle divine.

* Les Temps de la Liberté de Paul Scham, éditions Maison de Vie ISBN 978-2-355990-458.