Obédience : NC Loge : NP Date : NC


 
La Loge, point d’interrogation 


Le  titre de ma planche a connu quelques variations .
Au départ je pensais à « Une loge pourquoi faire ? », puis cela m’a paru prétentieux de répondre à cette question .

J’ai pensé alors à «  qu’est-ce qu’une loge ? » , mais un frère m’a gentiment dit : « ah bon , tu le sais toi ? », donc, j’ai choisi : « la loge, point d’interrogation »,
Un peu comme l’histoire de Fernand Raynaud « ici , on vend de belles oranges pas chères ».
Les anciens se rappelleront du sketch où  le vendeur commence à effacer :    ici ,  bien sûr , ce n’est pas ailleurs ,
   on vend  , on ne va pas les donner, non plus.
   de belles , je ne vais pas dire qu'elles sont pourries,
   pas chères, Je ne vais pas raconter qu’elles sont hors de prix .
 Il ne reste plus que, le mot orange, sur son panneau. Mais tout le monde voit bien que ce ne sont pas des bananes , alors il efface tout !

Pour moi, je vais juste garder le mot loge avec son point d’interrogation,  ce signe de ponctuation à la forme symbolique de la moitié droite du coeur.

Un mot curieux que celui de loge…Le moins que l’on puisse dire c’est qu’il a plusieurs significations.

D’abord l’idée de lieu d’accueil ,  comme la loge de la concierge de l’immeuble, c’est aussi un compartiment à plusieurs places dans une salle d’opéra, et la petite pièce dans laquelle se préparent les acteurs, et bien sûr en ce qui nous concerne, une assemblée de Francs Maçons.
Les lointaines origines opératives de la maçonnerie ont adopté le sens courant « d’abri » et sans doute est-il conforme à la réalité vécue autant qu’à la tradition, puisque le terme de loge s’est maintenu aujourd’hui.

Le mot dans toute sa noblesse était lié à la fois aux idées de refuge, de chantier où les ouvriers qualifiés rangeaient leurs outils et se concertaient sur les projets en cours..
Les hommes de l’art de l’époque (maçons, tailleurs de pierre, charpentiers et autres artistes de l’édification).
Ils avaient à l’époque des franchises ( des privilèges) qui les préservaient d’un système répressif.  On y avait le droit de mener des échanges d’opinions que la vie sociétale de l’époque ne permettait pas sur la voie publique.
Travail et chantier, la loge en était le cœur.
Lieu d’échange et de vie aussi parce que grâce aux franchises qui lui avaient été données et par la qualité humaine de ses membres, c’est dans la loge que les ouvriers recevaient leur salaire et se transmettaient leurs méthodes de travail.
C’est là aussi que s’effectuait la formation des apprentis initiés à l’esprit et aux méthodes de leur profession ainsi qu’aux pratiques de solidarité dans la profession.
Ce concept de  loge qui au cours des mutations culturelles et sociales  a évolué de l’opératif au spéculatif est bien à l’origine profondément ancré dans le peuple laïkos en grec qui a donné laïque.
Son antonyme est clérical et l’esprit clérical est la prétention d’une minorité à dominer la majorité au nom d’une religion.

La loge représente un microcosme de la société telle que nous la concevons : « Améliorer l’individu et la société » , le premier terme étant une étape vers le second terme .
C’est pourquoi dans les moments de déception , de désarroi ou d’incompréhension  un vécu maçonnique plus intensif pour chaque membre de la loge  pourra l’aider à surmonter ses incertitudes..

En maçonnerie, plus on donne, plus on reçoit m’a-t-on dit  et je pense que cela permet de mieux servir notre idéal de perfectionnement.
C’est notre engagement maçonnique « porter à l’extérieur du temple l’œuvre…
La nécessité permanente d’innovation dans le cadre de nos valeurs permet de rester fidèle à notre héritage idéologique, mais aussi d’œuvrer à l’épanouissement d’une maçonnerie vivante dans une société en perpétuelle mutation.
Une loge est un trésor de potentialité individuelles qui ne demande qu’à s’épanouir  en sachant associer tradition et progrès qui ne sont pas opposés si on sait y trouver une même source fertile.
Pour la loge de notre franc-maçonnerie a-dogmatique la vraie tradition c’est l'attachement au progrès.

J’ai souvent entendu parler de l’égrégore de la loge . Comme ce mot avait un sens assez vague pour moi , j’ai recherché dans les livres , je veux dire par là dans les extraits des millions de livres à notre disposition sur internet, oui je sais cela n’exclut pas la fréquentation de sa bibliothèque personnelle ni celle des bibliothèques municipales. Un égrégore donc est défini comme :  une force mentale puissante , créée et maintenue en activité par les désirs, les aspirations et les émotions de plusieurs individus unis dans un but commun.
Cette force vivante possède alors une forme d’autonomie et de conscience elle existe, j'en suis persuadé dans notre loge centenaire , mais pas dans toute les loges comme nous l'ont rapporté des frères et soeurs qui ont voyagé et où ils ont ressenti  de l'orage dans l'air, un peu comme dans la vie profane quand on rend visite à l'improviste à des amis où il y a eu une altercation récente, on "sent" quelque chose, cette chose est une des composantes de l'égrégore, qui elle n'est en soit ni bonne ni mauvaise, mais qui prouve bien qu'elle existe.

Les Francs-Maçons ont les pieds sur terre et la tête dans les étoiles, jolie formule poétique qui fait de nous des géants à l'échelle du cosmos,
mais si les Francs-Maçons veulent rayonner ils doivent d'abord descendre en eux même pour se mieux voir et se bien connaître, méthode aidant à faire valoir nos valeurs maçonniques au profit de nos proches et de l'humanité.

Dans une loge nous sommes tous frères et soeurs, au Droit Humain, s'entend pour nos soeurs, mais nous ne pouvons pas tous être amis dans la vie profane pour des tas de raisons qui touchent à notre affect profondément ancré, fort heureusement les deux se concilient souvent dans notre loge.

Fraternité et amitié ? une planche à traiter peut être .
 
A\ G\

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