Obédience : NC | Loge : NC | Date : NC |
La franc-maçonnerie face à la Loge Je considère que la F\ M\ n'a pas d'autre but que d'amener des hommes de l'état de profane à l'état de franc-maçon. C'est proprement une finalité de type pédagogique, ce qui n'est pas synonyme de didactique, mais entendu au sens actuel de : « Processus préconçu amenant un changement affectant tout ou partie de la personnalité globale » (donc psychophysique ou psychosomatique). En sorte que c'est le seul but de chaque Loge que de former des francs-maçons et que toutes les règles, dispositifs matériels, méthodes etc…n'ont de justification que par là. Toute société initiatique étant, par définition, une « école » au sens large et élevé du terme, pour mener à bien la formation des francs-maçons, il faut et il suffit de faire « fonctionner » la Loge conformément aux principes et règles maçonniques fondamentales et traditionnelles. Et j'aurai pu m'en tenir là si nous ne nous trouvions pas au sein d'une Obédience (pour ne parler que de la notre) qui a subi l'imprégnation d'un réalisme scientiste — à ne pas confondre avec l'esprit scientifique— et de l'esprit étroitement « didactique » de nombreux enseignants. En conséquence, il m'est apparu utile de reformuler, au moins à l'usage de notre R\ L\ pourquoi une Loge peut et doit travailler pour être réellement apte à induire chez le nouvel initié le processus lui permettant de se rapprocher de l'état de Maître. Cette reformulation n'est possible pour autant que l'on a déterminé quelle est la « nature » du changement que la Maçonnerie se propose d'induire chez ses adeptes. On peut la définir d'abord négativement en observant qu'il ne s'agit pas de conformer l'individu à un « modèle a priori » de caractéristiques précises et que, par conséquent, il ne doit pas y avoir de « dressage » ni intellectuel ni moral. De manière plus positive, mais
synthétisée à l'extrême, on
peut dire que l'objectif est la connaissance de soi obtenue par la
remise en question, par chacun, de ce qui, en lui, provient de son
milieu et de son histoire personnelle. Dans la mesure où
cette connaissance aboutit à un détachement de
soi, c'est la condition d'une ouverture réellement
fraternelle aux autres. Si nous recensons les traits essentiels d'une Loge, nous
constatons que c'est un groupe : 2—Hétérogène (Cf. constitutions d'Anderson). 3—Sans hiérarchie,
à l'exception des degrés, ce qui n'implique en
pratique que trois différentiations : 4—Sans leader (trois la gouvernent, cinq¼ sept¼). 5—Sans idéologie dominante (libre, en tant que groupe, de son ordre du jour). 6—Acceptant une totale
liberté d'expression qui se combine avec la
circulation de la parole que permet le caractère restreint
du groupe. Nous savons que, en dehors de cas pathologiques
—a priori exclus ici— qui impliquent un
« dialogue singulier »,
toute action au niveau de l'Etre ne peut s'opérer que par un
dialogue de groupe, conduit de manière non directive quant
au fond exprimé, entre des personnes aussi
différentes que possible. 7—Utilisant un matériel
symbolique. 8—Pratiquant des
« rites de passage »,
essentiellement, et pratiquement pas de « rite
commémoratif ». Les caractéristiques de la méthode maçonnique sont, pour l'essentiel, conformes aux conclusions auxquelles les chercheurs profanes ont abouti concernant les problèmes posés par toute action « pédagogique » au niveau de l'Être. Il suffit d'indiquer, par exemple, que les spécialistes des groupes de créativité ont été amenés, pour en améliorer la capacité créatrice—qui implique une libération des individus à l'égard des conditionnements— à instaurer des rites de fraternisation avant de commencer le travail. De même, les techniques de groupe, en général, ont un meilleur rendement quand il y a « dépaysement matériel » des participants, dépaysement que réalise aussi un rite de passage. Il existe un risque de « régression
collective » (appelé souvent
groupisme en dynamique de groupe). Le groupe ronronne, ses membres se
trouvent bien tous ensemble au sein du groupe qui devient substitut de
l'utérus maternel (d'où le terme de
régression). Quant aux degrés, ils correspondent
à l'avancement personnel dans ce travail sur soi. On peut
donc conclure qu'il suffit que les LL\ travaillent
réellement de façon maçonnique pour
que la « formation » (mot qui
n'est pas satisfaisant) maçonnique se fasse. Mais il ne
s'agit pas ici d'une « pratique formelle »
de n'importe quoi : A ces conditions, la maçonnerie peut
provoquer, sans qu'elle ait besoin de
« spécialistes » de la
dynamique de groupe, une accession de chacun « à
savoir être lui-même »
et non pas ce qu'un milieu, une idéologie
théologique ou athée ou une histoire personnelle
a fait de ses potentialités originelles. M\ |
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