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Le symbolisme, outil de la connaissance

Par avance je vous présente toutes mes excuses pour les redondances qui pourraient vous peiner. Ce modeste travail vous permettra de mieux me connaître, c’est un succinct résumé, en quelque sorte de ma vie maçonnique.

Avant de commencer tout travail de réflexion, j’ai pour habitude de consulter mon dictionnaire étymologique, afin de mieux comprendre le sens radical et fondamental des Mots.

Symbolisme :
Symbole vient du grec « symbolon » signe de reconnaissance.

Le symbole est, au sens propre et originel en Grèce, un tesson de poterie cassé en deux morceaux et partagés entre deux contractants. Pour liquider le contrat, il fallait faire la preuve de sa qualité de contractant, ou ayant droit, en rapprochant les deux morceaux qui devaient s’emboîter parfaitement.

Le symbole se réduit à l’élément imagé ou audible qui est relié à un sens caché qu’il signifie. Le symbole apparaît ainsi comme la réalité visible, accessible aux cinq sens ; qui invite à découvrir des réalités invisibles.

L’ensemble des deux éléments, le visible et l’invisible, forme un tout et l’Un ne se comprend pas sans l’Autre.

En Latin Ecclésiastique « Symbolum » symbole des Apôtres, résumé des principales vérités du Christianisme, dont la récitation est le signe de reconnaissance de ceux qui partagent cette foi. C’est peut-être l’une des explications que, bien qu’affirmant nos différences, nous nous reconnaissons comme Frères et Sœurs, car pour nous le langage commun est le symbolisme.

Outil :
Objet fabriqué qui sert à agir sur la matière.

Nous Francs-Maçons, sommes à la fois Outil et Matière ; pierre brute extraite de la carrière qui demande à passer par l’outil rectificateur. L’outil qui est le prolongement de la main et qui est commandé par l’intelligence et les cinq sens.

L’outil peut-être immatériel, c’est dans ce sens qu’il apparaît dans ce modeste morceau d’Architecture.

Et enfin :

Connaissance :
Connaître : D’une racine Indo-Européenne « Genê, gnô ».

En Grec formes nominales « Gnôsis » connaissance, « gnôstikos » apte à connaître, « Diagnôstikos » apte à discerner. « Gnômê » intelligence et « Gnômon » qui discerne, qui sert de règle, d’où « Equerre ».
Ouf ! C’est la chirurgie analytique des mots, qui permet une meilleure approche, une meilleure compréhension.
Le symbolisme, outil de la connaissance
Il convient tout d’abord de parler d’Initiation car sans cette phase pas de connaissance, Initiation, initium = début.
L’Initiation est donc le début logique de toute démarche Maçonnique.

« Ici tout est symbole ! » nous déclare-t-on lors de notre première entrée dans le Temple. C’est le projet que la Franc-Maçonnerie nous propose et qu’il nous faut réaliser, la première démarche est introspection, il nous faut descendre aux plus profond de notre être, dans le chaos de notre ego.

Aborder la Franc-Maçonnerie avec l’intellect serait voué à l’échec, il faut au contraire, l’aborder avec le cœur, en toute sincérité et honnêteté, ce qui exclut toutes positions relatives à une quelconque soif de pouvoir, de reconnaissance dans le sens social, ni la réponse à une crise existentielle, qui viendrait à l’encontre d’une authenticité, d’une réelle démarche.

L’Initiation est le moyen de me doter d’une conscience, c’est à dire d’accéder à mon identité spirituelle.

Cette part d’esprit reconquise me permet, non pas d’atteindre un hypothétique paradis ou un état d’extase, mais une lucidité, par l’intégration intime et la pratique des valeurs qui sont celles issues de la tradition, les principes de notre Ordre.

La spécificité de la Franc-Maçonnerie est dans son contenu, tout particulièrement au 3ème degré, entre autre au travers de la légende d’Hiram, permettre à l’homme de retrouver la « Vérité », rassembler ce qui est épars, trouver son état antérieur, afin d’achever le projet originel celui que nous nommons « la construction du Temple ».

Cette expression éminemment symbolique, recouvre une ambition concrète et quotidienne, une ambition humaine.

Le terme construction implique une idée de travail donc de transformation et d’élévation. Cela sous entend, bien sûr, un apprentissage et comme le crie haut et fort le Compagnon : « Gloire au Travail ».

Chaque pierre apportée à la construction de notre Temple personnel est une pierre ajoutée au Temple des Hommes.

Mais comment pourrions-nous rendre le monde meilleur si nous ne travaillons pas à notre propre amélioration ? Il serait présomptueux de vouloir changer les Hommes sans nous changer nous-même !

Aristote a déclaré : « Connaître et être ne sont qu’une seule et même chose ». Deux aspects d’une unique et identique réalité. Cette connaissance métaphysique présente par ailleurs la particularité d’être difficilement communicable, elle ne peut être suggérée que sous le voile du Symbolisme.

Dans l’Ecole Maçonnique, la méthode suivie est celle du symbolisme, comme je l’ai défini plus haut ; Par exemple : le Compas, simple outil qui permet de faire des cercles ou de reporter des distances, à un niveau d’éveil intérieur permet de passer de la droite à la courbe, du carré au dôme. Cet outil nous fait sentir également et entrevoir « le centre » cette recherche de l’Unité.

« A l’instar des mystères anciens, ou tant de choses étaient cachées sous des formules et des mythes qui enveloppaient d’une apparence obscure la Vérité et la manifestaient par transparence » (Plutarque, Isis et Osiris).

La Franc-Maçonnerie n’est pas une discipline politicienne, notre Travail doit se résumer à notre propre prise de conscience de nos forces et faiblesses, rectifiant nos défauts et renforçant nos qualités.

Les Cathédrales n’étaient pas construites au seul usage des Maîtres d’Ouvrage, elles l’étaient pour permettre à l’ensemble de la communauté de devenir spirituellement et physiquement une vraie communauté, pour accéder ensemble et en commun à la transcendance. Parce que dans les cathédrales les fidèles découvraient leur tradition sur les bas-reliefs, il nous appartient, à nous Francs-Maçons d’être les bas-reliefs du Temple Symbolique.

La Franc-Maçonnerie me demande d’être exemplaire, que mes mots soient en accord avec mes idées, d’être digne, digne d’être Franc-Maçon dépositaire d’un système de valeur. Cette dignité spirituelle retrouvée par l’Initiation et le symbole, me permet de me respecter et de respecter les autres, et de pouvoir jouer mon rôle dans la société.

Le Symbolisme est outil de connaissance !
« Que la Lumière qui a éclairé nos travaux continue de briller en nous pour que nous achevions au dehors l’œuvre commencé dans ce Temple… »
« Achever notre propre œuvre commencé dans le Temple… »

Si j’admet que l’Homme, d’origine lumineuse, a été plongé dans les ténèbres et qu’il aspire à retrouver son état premier, tout ce qui est appelé Morale est la détermination de reconquête de son état d’origine, reconquête du Bien et de ses attributs : Le Beau, le Juste, le Vrai et l’Amour.
Un être humain est fait schématiquement de trois structures :
La première permet la vie, elle est le support de notre manifestation.
La seconde entretient la vie, à partir de l’alimentation, la respiration, mais aussi sur les plans intellectuels et affectifs.
La troisième transmet la vie, assure la survie de l’individu et de l’espèce. Ces trois étapes correspondent aux trois premiers degrés de la Franc-Maçonnerie : Apprenti, Compagnon et Maître.

Il est aisé de comprendre le premier degré, celui de l’introspection, le célèbre « connais-toi toi-même » socratique. Il est le degré qui prépare le second par la connaissance de soi, l’Amour de soi pour mieux aimer l’autre, son Frère. Comment pourrions-nous aimer les autres si nous ne nous aimions pas nous-même ?
Ici l’Amour prend une proportion relative car il se situe dans le domaine de la relation de tous les jours et de l’affectif.
Quand l’homme s’unit avec la femme, si l’acte d’amour est authentique l’unité se réalise, ce qui prouverait que le seul chemin de l’unité est la fusion.
Il peut néanmoins mener à l’Amour transcendant, fusion complète avec l’unité.

Là c’est de l’ordre de la voie mystique ou spirituelle, mais hélas pour ma part je crois que peu d’être sont amenés, en tout cas pas moi, à vivre cet état fusionnel avec le Grand Architecte de l’Univers.

On nous a encouragé à travailler sur nous-même, pour être initié, non pas virtuellement mais effectivement avec en filigrane cette notion négative de ne jamais y arriver !

Sauf, peut-être le jour du passage à l’Orient éternel, l’ultime Initiation, où l’immatériel, l’esprit rejoint le Grand Architecte de l’Univers et fusionne avec le principe créateur.

On comprend ici que la connaissance n’est pas consciente ou inconsciente mais Fusion par le centre, elle demande de s’intégrer avec l’autre, de se fondre en lui.

Le symbolisme permet d’atteindre une réalité inaccessible à la raison, de rappeler le sens profond d’une réalité et de faire découvrir à l’Homme sa condition métaphysique et de lui indiquer aussi un moyen pour y parvenir.
Les Symboles sont de véritables guides spirituels, ils indiquent les chemins et en ce sens on peut dire qu’ils remplissent une fonction Initiatique.
Le Symbolisme est outil de la connaissance !
La pensée symbolique appelle nécessairement des symboles, comme dans une sorte de contre-point, la démarche initiatique.
Et la démarche initiatique demande nécessairement des symboles comme moyens, comme outils.
Pensée symbolique et démarche initiatique sont indissolublement liées, nécessairement Unies.

La connaissance est le chemin individuel où le paraître fait place à l’être, où la Sagesse remonte du plus profond de soi-même et inonde de Lumière notre être intérieur, c’est le lien, l’attache au divin que nous portons tous en nous, à la création, au Grand Architecte de l’Univers, c’est l’Unité retrouvée, c’est tout simplement le Travail du Maître-Maçon.

En conclusion :
Je crois et c’est mon cas, que la route est longue pour le Franc-Maçon authentique, la compréhension ne se fait pas de suite mais bien après une longue période de pratique, où l’application et l’implication sincère et vraie engendre un travail en profondeur.

Les trois premier degrés certes sont importants, ils représentent les premières portes de cette belle aventure humaine, mais à un certain moment une envie se fait sentir : celle d’aller plus loin, plus loin dans la spiritualité.

En tant que Maître je pratique le Compas et le cercle ainsi dessiné n’est pour moi que la projection orthogonale de cette spirale qui s’élève à l’infini, vers l’Unité vers le Grand tout.

La clef de la réussite passe par :
   - Une implication entière du F\ M\ en Loge.
   - Une assiduité sans faille.
   - Un travail sans relâche.
   - Une approche de l’Amour dans une Fraternité sans réserve.

Aimer son Frère ou sa Sœur c’est l’accepter avec ses défauts et ses qualités, comme nous pouvons nous accepter nous-même, avec nos propres défauts et qualités.

Nous ne pourrons jamais faire abstraction du mal et du mauvais, nous Francs-Maçons devons bien comprendre que notre vie est faite de blanc et de noir, d’ailleurs le pavé mosaïque est là pour nous le rappeler.

C’est par ce que les Ténèbres existent que la Lumière est.

L’arme essentielle pour avancer est l’Humilité, il nous faut aimer en toute humilité, travailler en toute humilité, vivre simplement en toute humilité, être le grain de blé qui après s’être détaché de son épi tombe au sol, pourrit, puis renaît par les mystères de la nature en une herbe, qui donnera à son tour un bel épi de blé, là est la véritable humilité et la véritable évolution.

La chaire quitte les os, tout se désunit, c’est la mort de notre Maître Hiram qui permet à l’impétrant de renaître en lui !
Le Maître se doit d’être un maillon de la chaîne, son devoir est de transmettre ce trésor qu’est l’Initiation et surtout d’éveiller les Hommes !
La méthode du Rite Ecossais Ancien et Accepté qui nous est proposé, dès le premier degré, repose sur une réflexion externe et interne allant vers la connaissance, qui pour René Guénon la seule digne de ce nom, est celle « Dans laquelle sujet et objet sont non seulement unifié mais identifiés"

En ce qui me concerne, le symbolisme est outil de connaissance seulement quand il est intégré à l’être, quand l’exotérisme a fait place à l’Esotérisme, mais aussi quand le Franc-Maçon a vaincu ses passions, soumit sa volonté et surmonté ses préjugés.

Tâche première, qu’il ne suffit pas d’accomplir une fois pour toute, mais première car elle est primordiale tout au long du chemin si l’initié veut progresser.

Les Symboles font vibrer ce qui est caché en nous et nous amènent à notre niveau de conscience, à la connaissance. Le Symbole est le lieu de séjour d’une Vérité qui sommeille. Je citerai une très belle phrase, qui hélas n’est pas de moi : « C’est le bouton de rose qu’une caresse de Lumière va épanouir ».

Marcel Proust ne parle pas différemment, n’écrit-il pas lui aussi dans « A la recherche du temps perdu » : « Le seul véritable voyage, ce ne serait pas d’aller vers de nouveaux paysages, mais d’avoir d’autres yeux ».
« Le symbolisme est outil de connaissance »

J’ai dit T\ R\ F\ P\

G\ M\

Ce mot viendrait de MAHABOUNEN qui signifie Architecte.
MOHABON : C’est l’Architecte. Le constructeur est tombé
MAK BENAK : Le corps est corrompu. La chair quitte les os.


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