Les
gants blancs
Lors de mon
initiation, j'avais eu un éclair particulier, lorsque le
V\M\, m'avait remis les gants blancs, un instant j'avais eu
l'impression d'avoir déjà vécu ce
moment précis. Si à ce jour je n'ai pu retrouver
l'origine de cette vision, j'ai mis à profit certaines
recherches et approches sur les gants blancs. Puis-je vous proposer de
les partager en réclamant toute votre indulgence quant
à mon ignorance dans les matières que j'aborde ce
midi.
Pour simple qu'il paraissait, le sujet est vite apparu
plus riche et plus étendu qu'on ne pouvait l'imaginer.
Aussi, je m'attacherai essentiellement à la paire de gants
blancs destinée à l'A\ et me contenterai
d'évoquer celle qui revient à
« l'âme
sœur » du néophyte.
Ce travail vous rapportera, dans une première partie, ce que
disent certains auteurs faisant référence. Je
m'attacherai pour cette phase à commenter uniquement les
points forts de leurs analyses. Dans une deuxième partie, je
tenterai une approche personnelle de facettes qui pourraient
révéler un nouvel aspect du sujet pour lesquelles
je souhaite et j'attends tous vos avis et commentaires.
En annexe et sans vous les lire, je joins les extraits
« in extenso des ouvrages »
que j'ai pu parcourir.
Dans son ouvrage intitulé CAUSERIES
INITIATIQUES POUR LE TRAVAIL EN LOGES D'APPRENTIS, dans le chapitre
consacré aux gants, EDOUARD PLANTAGENET aborde quatre
thèmes.
Le premier thème, à la suite
directe de son commentaire sur le tablier blanc, trouve une
continuité logique par le passage de la couleur blanche qui,
chez lui, plus encore que la pureté, évoque la
perfection. Cette perfection, c'est celle à laquelle doit
tendre chaque maçon et c'est la valeur vraie qui doit
être reconnue chez les individus et notamment chez la femme
à qui sera remise la première paire de gants
blancs.
De son commentaire, on peut extraire cette phrase parfaitement
représentative : « Le
Maçon n'est tenu qu'au respect justifié par la
valeur intellectuelle ou morale de ceux dont les travaux, la vie, la
mentalité et l'attitude forcent
« l'estime » et
méritent l'hommage de ce sentiment qui doit être
pour nous ce qu'il a de plus précieux et de plus
grand ».
Nous comprenons donc, que les gants blancs seront
représentatifs de la valeur intellectuelle ou morale de
celui qui les porte ou de celui qui les reçoit.
Le deuxième thème
abordé par EDOUARD PLANTAGENET est axé sur la
paire de gants blancs offerte à la femme la plus
estimée. Il nous apprend que ces gants ont
été parfois remplacés par un message
écrit sur vélin décoré d'un
emblème maçonnique, il était hommage
des Frères, transmettait estime et affection.
Dans le troisième thème, EDOUARD
PLANTAGENET nous indique que les gants sont évidemment
utilisés et portés au cours des travaux
rituéliques et qu'alors, les gants rappellent que le
maçon doit avoir les mains vierges de toute souillure. Il
rappelle en plus, que trois paires étaient
envoyées, au sein du GRAND ORIENT DE FRANCE, aux trois
commissaires installateurs d'un nouvel atelier et que ceux-ci les
revêtaient rituéliquement au seuil du temple,
avant d'y pénétrer.
Il serait impensable qu'un Frère maçon ne soit
pas ganté de blanc immaculé pour les Travaux en
Loge, cette tradition doit être
perpétuée insiste-t-il.
Pour conclure, il rappelle que la signification profonde que
revêt le port du tablier et des gants blancs par le
Maçon, est son détachement de
« l'arrière-monde » et
son affectation, sa vocation aux durs travaux de
l'édification, sur le plan terrestre, du Temple de
l'Humanité.
Dans son ouvrage intitulé DES RITS
MAÇONNIQUES, VÉCU INITIATIQUE ET
FRANC-MAÇONNERIE, PHILIPPE LANGLET aborde principalement
l'étude comparée des différents Rits
Maçonniques, dont ceux liés à la
transmission des gants, Rits anciens ou modernes. Il y met en avant les
différences au niveau de la rituélie et plus loin
au niveau du contenu.
L'auteur nous fait remarquer que les rits modernes transmettent les
gants blancs immédiatement après la remise du
tablier blanc et donc bien avant toute instruction du nouvel apprenti,
alors que les rits anciens, ainsi que Memphis Misraïm donnent
les gants après l'instruction.
Relevons cette phrase significative de l'analyse de
PHILIPPE LANGLET : « Les Rits de type
ancien procèdent à la reconnaissance et
à la grippe, à main nue, avec tout ce que cela
suppose de contact subtil entre les mains, alors que les Rits modernes
ont déjà couvert les mains de leurs apprentis, et
que les mains sont donc cachées et
isolées. »
Ici, j'ai été séduit par
l'idée du transmis des éléments
subtils de la communication à mains nues, l'idée
de ce rapprochement extrême entre le F:. Expert et le
néophyte qu'il instruit. L'apprenti continuerait ainsi son
initiation à travers le monde du ressenti, à
l'image de ce qu'il a vécu
précédemment.
Nous pourrions nous interroger sur le fait qu'à ce moment,
et dans notre rituélie, le F\ Expert ait les mains
gantées et donc qu'il existe un filtre ou une protection
entre l'enseignant et l'enseigné. Ne faudrait-il pas, au
même titre qu'au moment de la chaîne d'union, alors
que la volonté est manifeste, de vouloir que les FF\ soient
unis de la manière la plus intense et que les forces vives
et subtiles puissent circuler entre tous, ne faudrait-il donc pas que
le F\ Expert puisse, déganté, transmettre son
enseignement avec la même intensité, marquant
ainsi le début de la chaîne à laquelle
le néophyte pourra désormais être
intégré ?
PHILIPPE LANGLET aborde ensuite les aspects du contenu
de la transmission des gants, faisant remarquer que l'aspect
opératif des gants est désormais
oublié dans les significations et qu'ils ne gardent plus que
les aspects symboliques et moralisants, tels la Conscience pure, la
dignité et la candeur.
Il se penche pour terminer sur la paire offerte, d'une façon
maladroite dit-il, comme justification, et particulièrement
dans les Rits Modernes, aux objections qui pourraient être
faites du refus d'admettre les femmes dans les Loges.
Pour ma part j'estime qu'il est bon de remarquer les
qualités exceptionnelles qui sont attribuées
à la récipiendaire de l'autre paire de gants
blancs, dans les rites de Memphis Misraïm et Misraïm,
en vous relisant ce que dit le V\M\ : « La
seconde paire, vous l'offrirez à la Femme que vous
chérissez le plus, non pas pour sa beauté
matérielle, non pas pour l'attrait qu'elle constitue pour
vos sens, mais à la Femme qui concrétise pour
vous, à son maximum, l'Âme-Soeur, la
Femme-Idéale, la parèdre, dans le monde physique,
de la Mère-Éternelle, la Natura Naturanda ».
Il apparaît que l'image qui nous est donnée de
cette compagne serait au-delà de l'humain et tendrait vers
un absolu qui ne peut être qu'au-dessus des querelles
sexistes. C'est l'être auprès duquel il vous est
possible, même en perdition de vous ressourcer, de vous
retrouver, voire de renaître.
Chez JULES BOUCHER, dans l'ouvrage qu'il a
intitulé LA SYMBOLIQUE MAÇONNIQUE, on trouve en
première partie l'approche symbolique de pureté
à laquelle s'attache l'auteur. Il fait
référence à la pureté des
Maçons vis à vis du meurtre de l'Architecte
légendaire du temple de Salomon…
Il est le seul à faire l'analogie du port des gants en Loge
et lors des cérémonies religieuses catholiques
par les Evêques et les Cardinaux et que là aussi
ils sont porteurs de la notion de pureté.
Il fait référence à Wirth
essentiellement en ce qui concerne la paire destinée
à la femme la plus estimée, en se gardant de la
confondre avec la femme la plus aimée, car disait Wirth
l'amour étant aveugle, le Maçon pourrait se
tromper sur la valeur morale de celle qui doit être
l'inspiratrice de toutes les œuvres grandes et
généreuses.
JULES BOUCHER passe ensuite des gants symboles aux gants
objets de rituel.
Il rappelle que le magnétisme des mains est réel,
particulièrement l'extrémité des
doigts et les mains gantées de blanc ne laissent filtrer
qu'un magnétisme transformé et
bénéfique. L'impression qui peut être
ressentie dans une assemblée de Maçons,
où tous sont gantés de blanc, dit-il, est une
impression d'apaisement, de sérénité,
de quiétude qui émane tout naturellement.
Je tiens à relever, dans son texte, telle quelle la phrase
suivante qui est particulièrement significative et que je
livre à votre réflexion.
« La modification apportée par
ce « signe extérieur »
est plus profonde qu'on pourrait être tenté de le
croire. Il en est ainsi d'ailleurs pour maints symboles qui deviennent
efficients lorsque, du plan
« mythique », ils passent sur le
plan « rituel »
».
Encore un ouvrage consulté, est le
Dictionnaire des Symboles Maçonniques de JEAN FERRE.
Il y traite le sujet des gants en deux étapes, la
première nous rappelant l'aspect initial,
opératif des gants ; les gants en cuir épais des
ouvriers mais aussi les gants réservés aux
Maîtres qui marquaient ainsi leur suprématie sur
les exécutants. Les gants protecteurs d'une part et les
gants signes de compétence accrue d'autre part.
Il vient à la symbolique désormais classique de
la couleur blanche, qui évoque pour lui, la candeur et la
pureté des actions qui doivent régner chez
l'honnête homme. Il aborde succinctement la paire offerte
à la femme la plus estimée et rappelle que Goethe
avait bien remarqué l'aspect unique de ce cadeau qui ne se
renouvelle jamais dans la vie d'un maçon et de la personne
à qui il transmet ce cadeau.
C'est d'ailleurs quelque chose qui me semble aussi
particulièrement remarquable. Cette paire de gants va
être désormais le lien entre
« l'âme
sœur » du nouvel apprenti et les FF\ qui
ainsi les reçoivent, elle et lui qui sont logiquement
indissolubles.
On peut même dire que ces gants offrent la
possibilité de transmettre à cette
« âme-sœur » une part,
réduite au silence certes, mais une part unique de
l'Initiation. De plus, le rituel de l'Initiation est unique, non
renouvelable, de même, cette paire de gants est unique et ne
pourra être offerte qu'une seule fois à une seule
personne.
ROBERT AMBELAIN, dans son ouvrage : SCALA PHILOSOPHORUM
OU LA SYMBOLIQUE MACONNIQUE DES OUTILS, comme FERRET,
Définit le Tablier et les Gants comme habillement du
Maçon, les Décors étant
constitués des Cordons ou des Sautoirs d'Officiers.
Faisant référence à Jean Pierre
Bayard, il relève la symbolique de pureté des
cœurs et des œuvres, qui se traduit de la
même façon par le port des gants blancs par les
évêques et les cardinaux.
Ensuite, il fait référence à Jules
Boucher, au magnétisme des mains transformé par
les gants blanc, l'efficience des symboles qui passent du plan mythique
au plan rituel.
Se rapportant à Oswald Wirth il relève que les
gants blancs évoquent pour le Maçon le souvenir
de ses engagements et que la seconde paire se destine à la
femme digne de « l'Amour Parfait ».
Il passe ensuite à la symbolique liturgique religieuse
chrétienne, établissant une multiple analogie
intéressante mais assez complexe entre Jacob, le Nouvel
Adam, l'Evêque et enfin Hiram en souvenir de qui nous portons
les gants blancs.
L'approche suivante, maçonnique,
revêt pour lui des aspects plus subtils. Il y trouve symbole
de douceur, souplesse déférence envers l'Ordre et
les Frères; l'expression du mérite du nouvel
apprenti, ainsi que les symboles d'honneur et de dignité,
pour terminer il évoque encore le symbole de
pureté, droiture.
Au terme de ces lectures, il est des éléments qui
sont explicitement décrits par les différents
auteurs et que j'annexe à la fin de ce travail. Ce sont les
explications les plus généralement reproduites,
sur lesquels je ne reviendrai pas.
Il est cependant envisageable, considérant la
diversité des sensibilités et des
individualités, que certaines interprétations
soient encore possibles. Modestement je vais tenter une approche par
une réflexion essentiellement axée sur la paire
reçue par le nouvel apprenti. Réflexion en deux
parties, la première relèvera la fonction
protectrice du gant, la deuxième la fonction d'habillement.
Les gants objets de protection.
Les Gants et leur matérialité
:
Les gants sont, comme le tablier, objets de protection, un peu comme
une deuxième peau. Dans certains rites ou à
certaines époques, ils furent réellement en peau.
Ainsi en est-il dans de nombreux métiers où ils
sont protection, protection agissant d'ailleurs dans les deux sens.
Soit qu'ils protègent les mains de celui qui les porte, soit
qu'ils protègent l'objet ou la personne sur quoi ou sur qui
intervient celui qui les porte. Maçons opératifs,
tailleurs de pierre, forgerons, verriers et bien d'autres encore les
portent pour se protéger. Médecins, dentistes,
chirurgiens, se couvrent les mains pour se protéger mais
également pour préserver leurs patients d'une
éventuelle contamination. Photographes manipulant les
clichés, les orfèvres lorsqu'ils traitent et
polissent des métaux précieux, portent ces gants
afin de ne pas altérer la qualité de leur
travail. Il en va de même pour les serveurs en tenue qui
évitent ainsi tout risque d'altération des mets
qu'ils présentent. Il est sans doute intéressant
de remarquer que les trois derniers portent des gants blancs, afin que
toute souillure soit immédiatement visible.
Les gants évitent donc les contacts inopportuns,
involontaires ou non recherchés.
Les Gants et les Mains chargées
:
Si on voit mal ce qui peut agresser physiquement les mains d'un
Maçon spéculatif, à l'inverse, nous
avons vu, et Jules BOUCHER nous le dit aussi dans ses commentaires,
comme objet rituel, les gants filtrent les ondes magnétiques
émises au niveau des mains. Les gants dans ce contexte
serviront à protéger les F\ en Loge et
à générer une atmosphère
bénéfique aux actes spirituels.
L'éminent professeur Yves Rocard, physicien
Français de renom, s'est penché d'une
manière scientifique sur les
phénomènes de perception humaine des champs
magnétiques. Il a évidemment abordé de
la même manière les émissions
magnétiques des êtres humains,
particulièrement au niveau des mains. Il a
rapporté résultats et mesures dans son ouvrage
intitulé « la science et les
sourciers ». Il nous y confirme que cette
influence se transmet grâce à la
magnétite, présente dans les mains et
liée au système nerveux. Cette influence est
encore mesurable à plus de trente centimètres de
distance, et les mains de certains magnétiseurs sont
capables, par manipulation, de momification.
La main du Maçon va émettre
à travers le gant des ondes chargées par le gant
lui-même, chargées aussi des symboles et des
signifiants, de la pureté et de la perfection, de
l'unité et de l'harmonie.
L'eau se charge en sels et minéraux, parfois en substances
toxiques, durant sa migration à travers les strates diverses
du sous-sol, avant de resurgir en source bonne ou mauvaise. Le Feng
Shui\ prononcer Feng Shouai) nous apprend que les courants, les
fluides, le Ch'i\ prononcer tchi) se chargent des qualités
de ce qu'ils traversent, mais aussi des éventuelles
pollutions qu'ils rencontrent. Afin de préserver la
qualité des ondes ou fluides émis par les doigts,
il faut que le filtre soit beau et bon, propre et sain, de telle sorte
que les émanations génèrent la
beauté et la qualité, la pureté et la
perfection.
Les Gants et le détachement
:
Par le biais de la protection et les distances que les gants induisent
chez celui qui les porte avec ce qui est manipulé, on peut
également comprendre qu'il est bon que le Maçon
mette la distance avec les choses matérielles, les choses
tactiles, les choses du monde profane afin de lui permettre d'aborder
des matières plus subtiles, et d'œuvrer de
manière plus indépendante à
l'édification du « temple de
l'humanité ».
De même la distance engendrée par les gants, dans
les recherches qu'il entreprend, permettent au maçon de
rester éloigné des apparences qui pourraient
l'induire en erreur. De libérer son esprit des
réactions « à fleur
de peau ». Ce n'est pas son corps qui lui
dira de quoi est faite cette substance nouvelle, mais c'est bien la
compréhension et l'analyse qui vont le guider.
Si l'on se rapporte au symbole que nous avons ici
développé, les gants blancs signifient aussi que
celui qui les porte est protégé des contraintes
matérielles extérieures et de leurs agressions,
mais encore que celui qui les porte a tout mis en œuvre pour
éviter de souiller le Sacré ou l'œuvre
Sacrée auquel il touche lors des Tenues en Loge.
Outre le soin qu'il aura de ne pas altérer la
qualité de son travail, tel le bon orfèvre, le
Maçon qui polit son ouvrage n'y laissera même pas
les empreintes de ses doigts, car il ne peut revendiquer
l'appropriation du Sacré; la trace qu'il doit y laisser
c'est le polissage lui-même, la substance de son
œuvre, subtilité de son travail. Rien ne restera
de sa sueur. Il y laissera, seule son âme, seuls son souffle
et son esprit, afin que l'Œuvre vive et rayonne.
Les gants pièces d'habillement (voir Robert Ambelain et Jean
Ferré)
Les gants partie d'uniforme et les
dualités :
Avec le tablier blanc, les gants blancs font partie de l'habillement,
certains disent des décors du Maçon. Le but n'est
pas ici de déterminer le choix des termes qui doit
être fait, le tablier blanc et les gants sont les signes
visibles de l'appartenance du maçon. Un peu plus si l'on
considère qu'ils viennent compléter les
vêtements noirs, cravate et chaussures noires, qui font
partie ici de ce qui rend
« uniforme » une
réunion de Maçons. Cet
élément vient ajouter à la
ressemblance des FF\ qui ne veulent arborer aucune
particularité et manifestent ainsi leur
égalité et leur unité. Cette
unité, (même vestimentaire) permet alors
d'approcher le spirituel, sans heurt, sans effort particulier qui
serait engendré par une quelconque dissonance, il faut que
règne l'harmonie.
Cet élément de la tenue vestimentaire du
maçon, comme le tablier blanc ou le fond du tablier blanc,
la chemise blanche, entrent en opposition avec les vêtements
noirs et sont alors à l'image du Pavé
Mosaïque, symbole des dualités et
complémentarités universelles,
ténèbres et lumière,
matérialité et spiritualité, corps et
esprit...que le Maçon doit s'efforcer de réunir
afin de les intégrer dans son travail et dans le Tout, et
qu'ils ne soient plus objets de dualité mais
compléments indissociables.
Les gants signes du visible
Dans plusieurs, pour ne pas dire presque tous les uniformes, les gants
blancs font partie de la tenue dite d'apparat. L'apparat n'est pas
implicitement synonyme, de dorure, de stuc ou de parade. L'apparat,
c'est ce qui appert, c'est ce qui est visible ou que l'on doit voir,
par analogie c'est ce que l'on veut montrer. L'uniforme d'apparat veut
montrer des hommes parfaits dans un ensemble parfait, et voici de
nouveau rassemblés l'unité et la perfection. Le
blanc des gants est ici encore signe visible de netteté, de
pureté. La main gantée de blanc, est plus
visible, le gant blanc amplifie et parfait son mouvement.
Les gants signes du service.
Certaines professions font usage des gants blancs durant leur travail
ou dirai-je plus volontiers durant leur service. Plus
précisément encore quand il s'agit, comme dit
plus haut, du service à table. On a pu voir que la
propreté des gants était garante, signe
immédiat et flagrant de la qualité ou de
l'intégrité des plats
présentés. Plus encore on peut assimiler le port
du gant blanc à la notion de service lui-même.
Voilà aussi que ce gant blanc devient humilité,
car il est signe de déférence vis à
vis de la personne ou de l'œuvre servie.
Jules Boucher nous a fait remarquer que les
Evêques et Cardinaux portaient des gants (blancs à
l'origine) durant les offices, privilège de leur rang, mais
qu'il me soit permis de rappeler que Ministre ou ministre du culte veut
dire serviteur ou serviteur du culte.
Ces gants sont donc, à ce moment
déférence et respect vis-à-vis du
sacré qu'ils touchent, et signe de leur humilité
vis à vis de l'œuvre à accomplir.
Il doit en être de même pour le Maçon
dont l'œuvre n'est pas moindre, il est bon que les gants
soient le symbole de l'oubli de soi dans l'uniformisation, l'image du
profond respect qu'il porte à son œuvre et
à l'Œuvre dans sa globalité. Servir
à quelque chose, ou simplement servir est l'essence qui
maintient vivant, c'est une des racines de l'être.
Les gants blancs en tant que symbole n'ont pas
été choisis au hasard, dans quelque office qu'ils
aient été retenus. Pour maintenir la
qualité de ce symbole à travers les
générations et les hommes, il faut que ses
qualités même matérielles, ses
spécificités ne soient pas
altérées, bien au contraire il faut que ce
symbole soit complet et parfaitement entretenu, il est un des signes de
notre raison d'être.
Le gant ne peut être souillé qui
révélerait une âme manquant de respect
à ce qu'elle est, à Ceux qu'elle sert,
à l'œuvre à laquelle elle s'applique,
le gant ne peut être troué qui montrerait que
celui qui le porte est en danger, n'est pas entier, intègre,
totalement voué à son Œuvre. Le gant
est blanc, sans souillure aucune, il nous protège,
protège les FF\, nous représente serviteurs
loyaux et purs, il nous projette vers le sacré et nous
permet d'œuvrer dans une atmosphère saine et
bénie.
V\M\ et vous tous mes FF\ en vos degrés et fonctions, ma
conclusion est un peu partout dans ce qui
précède, mais mon refrain d'apprenti sera dans
ces lignes que je reprends.
Le Maçon qui polit son ouvrage n'y laissera même
pas les empreintes de ses doigts, car il ne peut revendiquer
l'appropriation du Sacré; la trace qu'il doit y laisser
c'est le polissage lui-même, la substance de son
œuvre, subtilité de son travail. Rien ne restera
de sa sueur. Il y laissera, seule son âme, seuls son souffle
et son esprit, afin que l’Œuvre vive et rayonne.
V\M\ J'ai dit.
A\M\ N\
NOTES
Extrait de : EDOUARD E. PLANTAGENET
CAUSERIES INITIATIQUES POUR LE TRAVAIL
EN LOGES D'APPRENTIS
Ed. DERVY
... et c'est pourquoi le tablier est blanc,
immaculé et pur.
En le conservant tel, chacun peut, sur son plan, réaliser
cette « perfection » à
laquelle aspire tout Initié.
Cette perfection s'affirme encore à l'origine de cette
tradition maçonnique qui veut qu'il soit offert deux paires
de gants blancs au nouvel initié. La première
qu'il est invité d'offrir à son tour à
la femme qu'il estime le plus, lui signifie qu'affranchi des
préjugés profanes et libéré
des passions qui troublent l'esprit de l'homme, le Maçon est
inaccessible aux considérations sociales ou aux influences
passionnelles gui inspirent les manifestations extérieures
d'un respect conventionnel qu'il est d'usage de témoigner
à certaines personnes en raison de leur rang ou de la place
qu'elles occupent dans la vie particulière des individus. Le
Maçon n'est tenu qu'au respect justifié par la
valeur intellectuelle ou morale de ceux dont les travaux, la vie, la
mentalité et l'attitude forcent
« l'estime » et
méritent l'hommage de ce sentiment qui doit être
pour nous ce qu'il a de plus précieux et de plus grand.
En France, la première paire de gants a,
pendant longtemps, été remplacée par
une feuille de vélin de vingt centimètres de long
sur treize de large, pliée dans le sens de la longueur.
Cette feuille, décorée d'un emblème
maçonnique, compas, équerre, triangle ou bouquet
d'acacia, portait le texte suivant :
Dans une circonstance solennelle, le Vénérable
d'une Loge m'a dit :
« Nous n'admettons pas actuellement les
femmes à l'initiation maçonnique mais nous
honorons leurs vertus, et aimons à rappeler leur souvenir.
Cet emblème vous est donné par vos
Frères, pour que vous le donniez vous-même
à la femme qui a le plus de droit à votre estime
et à votre affection. »
« Acceptez, Madame, ce souvenir
à titre d'hommage. »
(Rituel du G\ O\ D\ F\, 1887)
La seconde paire de gants doit être
portée en Loge, au cours de travaux rituéliques.
Pour être digne d'y participer, le Maçon doit
avoir les mains vierges de toute souillure et pendant de longues
années il fut même d'usage, au sein du G\ O\ D\ F\
d'envoyer lors de l'Installation d'un nouvel Atelier, trois paires de
gants blancs aux trois Commissaires installateurs, et ceux-ci les
revêtaient rituéliquement au seuil du Temple,
avant d'y pénétrer.
Aujourd'hui, quoique certaines Maçonnerie aient
laissé tomber ces coutumes en sommeil, la grande
majorité des Ateliers disséminés
à travers le monde, n'admettraient pas à leurs
travaux un F\ non ganté de blanc.
En tout état de cause, un Maçon en
revêtant ces emblèmes de pureté et de
travail que sont les gants et le tablier, doit se souvenir que,
même au sens symbolique que les Ecritures donnent
à ce geste consacré, celui-ci l'arrache
définitivement aux mystères de
l'arrière monde et le voue - comme le furent Adam et Eve
dès l'instant où la « tunique
de peau » couvrit leur nudité
transcendante - aux durs travaux de l'édification, sur le
plan terrestre, du Temple de l'Humanité.
Extrait de : PHILIPPE LANGLET
DES RITS MAÇONNIQUES
VÉCU INITIATIQUE ET FRANC-MAÇONNERIE
ED. DERVI
Les gants
Tous les Rits, bien sûr, remettent les gants au jeune
maçon après qu'il ait revêtu son
tablier. Les Rits du groupe Ancien ne les remettent qu'après
toutes les phases d'instruction et de reconnaissance. Ceux du groupe
Moderne procèdent à cette remise, dans la logique
qui les animent, immédiatement après avoir
donné le tablier, c'est-à-dire bien avant toute
instruction, et toute reconnaissance. C'est ce qu'on constate aux Rits
Ecossais Rectifiés et aux Rits Français. Le Rit
Emulation et le Rit d'York n'en font pas une composante
cérémonielle : les jeunes maçons se
verront remettre leurs gants au moment de reprendre un aspect
vestimentaire normal, et les porteront pour revenir dans la Loge. Il
n'y a que le Rit Ecossais Ancien Accepté qui, pour cette
procédure, y accorde l'importance
« moderne ». Le Rit Memphis
Misraïm donnera les gants, de la même
façon que les Rits anciens, après l'instruction.
Nous constatons ici encore une profonde différence dans les
pratiques.
Les Rits de type ancien procèdent
à la reconnaissance et à la grippe, à
main nue, avec tout ce que cela suppose de contact subtil entre les
mains, alors que les Rits modernes ont déjà
couvert les mains de leurs apprentis, et que les mains sont donc
cachées et isolées.
Voyons ce qu'en disent les rituels actuels. Au Rit Français
Traditionnel : « Les gants, par leur
blancheur, vous avertissent de la candeur qui doit toujours
régner dans l'âme d'un honnête homme, et
la pureté de nos actions. Le Vénérable
ajoute en lui donnant des gants de femme : Nous n'admettons pas les
femmes dans nos mystères, mais en rendant hommage
à leurs vertus, nous aimons à en rappeler le
souvenir dans nos travaux. Voilà, mon Cher Frère,
des gants que vous donnerez à la femme que vous estimez le
plus. »
Pour le Rit Ecossais Ancien Accepté de la
Grande Loge De France : « Mon
frère, suivant une très ancienne tradition, qui
remonte tout au moins aux Maçons opératifs du
XVI’siècle, je vous remets maintenant une paire de
gants blancs, dont vous vous servirez dans nos Tenues solennelles. Ils
vous indiquent que les mains d'un Franc-Maçon doivent rester
pures de tous actes blâmables, de même que sa
conscience sera pure de tous sentiments vils. Autrefois, on remettait
aussi au nouveau Frère une paire de gants blancs de femme,
qu'il destinait à celle qui avait le plus de droit
à son respect et à son estime. N.B. Il est
conseillé de remettre une rose au nouveau Frère. »
Au Rit Ecossais Ancien Accepté de la Grande
Loge Nationale de France F, après le premier travail sur la
Pierre brute, le néophyte reçoit ses gants. Le
Vénérable Maître dit :
« Mon frère, suivant une
très ancienne tradition, je vous remets maintenant une paire
de gants blancs, dont vous vous servirez dans nos tenues. Ils indiquent
que les mains d'un Franc-Maçon doivent rester pures de tous
actes blâmables, de même que sa conscience sera
pure de tous sentiments vils. Autrefois, on remettait aussi une paire
de gants blancs de femme, qu'il destinait à celle qui avait
le plus de droit à son respect et à son estime.
N.B. : Il est possible de procéder ainsi ou d'offrir une
rose. »
Dans le rituel, sous-titré
« d'après les Rituels Anciens »
et qui est censé dater de 1802, le Rit Ecossais Ancien
Accepté de la Grande Loge Nationale de France
déclare : « Mon
frère, suivant une très ancienne tradition qui
remonte tout au moins aux Maçons opératifs du
XVI, siècle, je vous remets maintenant une paire de gants
blancs, dont vous vous servirez dans nos Tenues solennelles. Ils
indiquent que les mains d'un franc-maçon doivent rester
pures de tous actes blâmables, de même que sa
conscience sera pure de tous sentiments vils. Autrefois, on remettait
aussi au nouveau Frère une paire de gants blancs de femme,
qu'il destinait à celle qui avait le plus de droit
à son respect et à son estime. Aujourd'hui on
substitue aux gants une rose. La Franc-Maçonnerie,
d'après une tradition immémoriale, n'admet pas
les femmes dans son sein, mais elle leur rend le tribut de respect et
d'amour qui leur est dû. »
Au Rit Ecossais Rectifié, le Frère
Apprenti reçoit les vêtements de son grade,
d'abord le tablier, puis les gants. « La
Loge vous donne ces gants blancs. Leur couleur vous annonce que vos
mains ne doivent jamais se prostituer à des actes contraires
à vos devoirs et à la dignité de votre
âme. En lui donnant des gants de femme : Nos lois et la
bienséance ne nous permettent pas d'admettre les femmes dans
nos assemblées. Mais nous nous faisons un devoir d'honorer
en elles la modestie et la vertu. C'est donc pour vous avertir du
respect que tout homme doit à celles qui en sont dignes, que
la loge vous présente ces gants de femme. Recevez-les au nom
de l'Ordre pour celle que vous estimerez le plus. »
Au Rit français du Grand Orient De France, la
procédure est simple. « Après
l'avoir revêtu de tablier, le Vénérable
lui donne des gants, puis, Ne souillez jamais la blancheur
éclatante de ces gants dans les eaux bourbeuses du vice, ils
sont le symbole de votre admission dans le Temple de la vertu. »
Au Rit Memphis Misraïm, on peut lire :
« Mon Frère, il est d'usage
immémorial dans la Maçonnerie que ceux que vous
venez de prendre pour Frères vous offrent deux paires de
gants de peau blanche. L'une d'elles vous est destinée. Vous
les porterez et les consacrerez au même usage que ceux que
vous voyez portés et utilisés par les Assistants
de cette respectable Loge. La seconde paire, vous l'offrirez
à la Femme que vous chérissez le plus, non pas
pour sa beauté matérielle, non pas pour l'attrait
qu'elle constitue pour vos sens, mais à la Femme qui
concrétise pour vous, à son maximum,
l'Âme-Soeur, la Femme-Idéale, la
parèdre, dans le monde physique, de la
Mère-Éternelle, la Natura Naturanda. »
Dans quelques rituels anciens, nous trouvons des
éléments proches, en France, de ce qui se
pratique actuellement.
La Réception d'un Frey-Maçon \1737) :
« ...on lui donne une paire de Gants
d'hommes pour lui, et une autre de Gants de femme pour celle qu'il
estime le plus... »
Le Parfait Maçon \1744) : « ...on
lui donne un tablier et deux paires de gants, dont une pour sa
maçonne... ».
Citons le rituel de la Mère Loge Ecossaise de Marseille \
1751) : « ...le ceint d'un Tablier blanc,
lui donne deux paires de gants de la même couleur dont une
paire pour homme l'autre pour femme, il lui dit de destiner celle-ci
à la personne qu'il estimera le plus, espérant
que ce sera la plus vertueuse que si les maçons excluent le
sexe de leur société, ce n'est pas par
défaut d'estime, mais par crainte
d'indiscrétion. »
Le Guide... : « Le
vénérable prend des gants d'homme, et dit : Ne
souillez jamais la blancheur éclatante de ces gants, en
trempant vos mains dans les eaux bourbeuses du vice ; ils sont le
symbole de votre admission dans le temple de la vertu. Il prend ensuite
des gants de femme, et dit : Ceux-ci sont destinés pour
celle que vous aimez le plus, persuadé qu'un
maçon ne saurait faire un choix indigne de lui. »
Quant au rituel d'Uzerche \1780), il nous livre un discours semblable
à tous ceux de l'époque : « Voilà
une paire de gans d'homme qui vous démontrera qu'un bon
maçon ne doit jamais tremper ses mains dans
l'iniquité. Voilà une paire de gans de femme que
vous ferés présens a votre maçonne.
Ils sont pour leur marquer que pour détruire \illisible)
vulgaire nous nous souvenons d'elles dans nos
délibérations. »
Les rituels français anciens comme actuels nous montrent
ainsi de grandes ressemblances.
L'aspect cérémoniel de la remise
des gants ne se trouve que dans les Rits de type Moderne ou au Rit
Ecossais Ancien Accepté qui s'en rapproche ici. Il est
surprenant que les Rits qui remettent les gants en grande
cérémonie n'en évoquent jamais
l'aspect « opératif »,
mais plutôt l'aspect moral et en remettent
généralement une deuxième paire, ce
qui est devenu récemment « une
rose » pour les variantes
\trans-obédientielles) du Rit Ecossais Ancien
Accepté. Les gants ne sont pas
considérés sous l'angle d'une protection de
travail mais d'un ornement. Nous nous trouvons face à deux
parties dans le discours lié aux gants. Il y a d'abord
remise d'une première paire de gants en moralisant l'objet :
« conscience pure »,
« dignité »,
« candeur », et en même
temps, on remet une deuxième paire de gants, en justifiant
par avance des objections qui pourraient s'élever du monde
profane sur le refus d'admettre les femmes.
C'est à propos de cette remise que les Rits
Modernes abordent donc, de façon maladroite et presque
clandestine, l'absence des femmes dans les Loges. Il faut se
« dédouaner » de ce
qui pourrait se dire ou de ce qui pouvait se dire sur le refus
d'admettre des femmes. Il faut d'autant plus se dédouaner
que le premier discours justifiant de cette absence était le
bavardage, la faiblesse, et l'état de dépendance
« naturelle » de la femme, tous
arguments sentant bien leur époque. Les Maçons
« modernes » ont toujours eu des
difficultés à assumer cet aspect traditionnel.
Ces Rits sont bien, on peut le constater une fois de plus, modernes
dans leur démarche, car ils tiennent toujours plus compte
des considérations du monde que les Rits anciens. Il semble
que cette démarche ne soit pas spécifiquement
française, et qu'elle ait plutôt
été en rapport avec le milieu où la
Maçonnerie spéculative a commencé
à « recruter » ses
adeptes. Les rituels pratiqués outre-Manche connaissaient
les mêmes procédures, comme on peut le trouver
dans L'Examen d'un maçon \1723) : « Quand
un Franc-Maçon est reçu, il reçoit
pour tout cadeau de la fraternité une paire de gants d'homme
et une de gants de femme, et un tablier de cuir ».
Ce document constitue, selon H. Carr, « la
première référence connue aux gants de
femme en relation avec les pratiques de Maçons
non-opératifs ».
EXTRAIT DE : JULES BOUCHER
LA SYMBOLIQUE MAÇONNIQUE
ED. DERVY
LES GANTS BLANCS
Les gants blancs des Maçons sont, est-il besoin de le dire,
symbole de pureté.
L'usage de porter des gants blancs n'est pas encore tombé en
désuétude et bien des Maçons
français respectent cette tradition. Il serait souhaitable
que cette coutume soit généralisée.
Dans certains pays étrangers c'est une règle
stricte qui ne souffre aucune exception.
L'Apprenti, lors de sa réception, recevait,
naguère encore, deux paires de gants blancs : l'une pour lui
et l'autre qu'il devait remettre à « la
femme qu'il estimait le plus ».
« Les gants blancs, dit Wirth,
reçus le jour de son initiation, évoquent pour le
Maçon le souvenir de ses engagements. La femme qui les lui
montrera lorsqu'il sera sur le point de défaillir lui
apparaîtra comme sa conscience vivante, comme la gardienne de
son honneur. Quelle mission plus haute pourrait-on confier à
la femme que l'on estime le plus ? »
« Le Rituel, ajoute Wirth, fait remarquer
que ce n'est pas toujours celle que l'on aime le plus, car l'amour,
souvent aveugle, peut se tromper sur la valeur morale de celle qui doit
être l'inspiratrice de toutes les œuvres grandes et
généreuses. »
Les gants blancs symbolisent aussi, dans la liturgie
catholique, la pureté du cœur et des
œuvres. Les évêques et les cardinaux
sont seuls admis au privilège du port des gants. Il faut
noter que si, primitivement, les gants liturgiques étaient
blancs, à partir du XII’siècle, leur
couleur fut assortie à celle des ornements sacerdotaux.
On dit aussi que les gants blancs du Maçon signifient que
ses mains sont nettes parce qu'il n'a pas participe au meurtre d'Hiram
Les gants blancs sont, en Maçonnerie, non
seulement un symbole, mais encore objets rituels.
On sait de façon certaine, qu'un magnétisme
réel émane de l'extrémité
des doigts et les mains gantées de blanc ne peuvent laisser
filtrer qu'un magnétisme transformé et
bénéfique.
D'une assemblée de Maçons, où tous
sont gantés de blanc, se dégage une ambiance
très particulière que ressent d'ailleurs
très nettement le moins averti. Une impression d'apaisement,
de sérénité, de quiétude,
s'ensuit tout naturellement.
La modification apportée par ce « signe
extérieur » est plus profonde
qu'on pourrait être tenté de le croire. Il en est
ainsi d'ailleurs pour maints symboles qui deviennent efficients
lorsque, du plan « mythique »,
ils passent sur le plan « rituel ».
EXTRAIT DE : JEAN FERRE
DICTIONNAIRE DES SYMBOLES MAÇONNIQUES
ED : DU ROCHER
- Les gants
Il est certain que les tailleurs de pierre et les maçons ne
portaient pas continuellement des gants pour travailler. De nos jours
encore, il est rare de voir sur un chantier des ouvriers
gantés.
Volonté de Vouvray, Honnête Compagnon Tailleur de
pierre du Devoir, écrit :
La massette retombait plus souvent sur la main que sur l'outil... Ma
main gauche commençait à présenter une
belle teinte bleue... Ma main était toute sale de sang
séché et craquelé...
Quand les ouvriers portaient des gants, ceux-ci étaient en
cuir très épais. Ils n'ont rien à voir
avec ceux des Maçons spéculatifs du XVIIIe
siècle ou des Maçons d'aujourd'hui, en fin coton
blanc. Le port des gants était sans doute
réservé aux Maîtres qui marquaient
ainsi leur suprématie sur les exécutants. Nicolas
de Briard décrit ainsi un chantier :
Les Maîtres des maçons ayant en main la baguette
et les gants disent aux autres : « par ici
me le taille » et ils ne travaillent
point.
La différence entre les
différentes sortes de gants est visible dans l'ouvrage de
Pierre du Colombier, Les Chantiers des Cathédrales \p. 17 et
103). Dans le vitrail de Chartres, le tailleur dont la tête
est sous le compas porte des gants épais, alors que le
Maître des maçons est finement ganté.
Les gants du Maçon ne sont pas un simple accessoire de mode
ou d'élégance. Ils ont un véritable
contenu symbolique. Les rituels disent que les compagnons
portèrent des « gants blancs
pour indiquer qu'ils étaient innocents du meurtre ».
Le Maçon doit les garder continuellement en Loge sauf
pendant les prestations de serment et pour la chaîne d'union.
Au Rite Français, comme au Rite Ecossais
Rectifié, le Vénérable remet deux
paires de gants au néophyte.
Les gants, par leur blancheur, vous avertissent de la
candeur qui doit toujours régner dans l'âme d'un
honnête homme, et la pureté de nos actions.
Nous n'admettons pas les femmes dans nos mystères, mais en
rendant hommage à leurs vertus, nous aimons à en
rappeler le souvenir dans nos travaux. Voilà mon cher
Frère, des gants que vous donnerez à la femme que
vous estimez le plus.
Au lendemain de son Initiation, le Frère Goethe offrit la
seconde paire de gants à Mme Von Stein en lui expliquant que
ce cadeau ne pouvait se faire qu'une fois dans la vie d'un
Maçon.
Tablier et gants font partie de l'habillement du Maçon,
plutôt que des décors maçonniques.
Cependant, au Rite Ecossais Rectifié, le
Vénérable dit :
Ne paraissez jamais en Loge sans être
décoré de ce tablier blanc.
Les autres rites emploient le mot « revêtu
».
EXTRAIT DE : ROBERT AMBELAIN
SCALA PHILOSOPHORUM OU LA SYMBOLIQUE MACONNIQUE DES OUTILS.
ED : EDIMAF
Les gantelets formés de mailles ou de
lamelles de fer qui se chevauchent, gardent les mains du chevalier des
blessures, mais surtout des contacts impurs. Qu'il n'oublie point que
toute sa force vient de Dieu, le souverain Seigneur et
qu'après avoir déposé ses armes et
ôté ses gantelets il lui reste
l'impérieux devoir de joindre ses mains nues pour rendre
grâce par la prière à Celui qui lui
donna la force de vaincre... - Ravmond Lulle.
Tablier et Gants blancs constituent l'habillement du
Maçon. Les Cordons ou les Sautoirs d'officiers, sont des
décors.
En son ouvrage le symbolisme maçonnique traditionnel, notre
ami Jean-Pierre Bayard nous dit ceci.
Les gants blancs doivent servir dans toutes les tenues. Cette tradition
remonterait aux Maçons opératifs du
XIVème siècle. Ces gants indiquent que les mains
d'un Franc-Maçon doivent rester pures de tous actes
blâmables, de même que sa conscience sera pure de
tous sentiments vils. Nous apprendrons par la suite qu'ils prouvent que
les mains sont vierges de toute souillure parce qu'elles n'ont point
participé au meurtre d'Hiram.
Cette pureté des cœurs et des œuvres se
traduit de la même façon par le port de gants
blancs uniquement par les évêques et les
cardinaux. - \J-P Bayard : « Le Symbolisme
Maçonnique Traditionnel »,
édition du Prisme Edimaf Editeur 1982).
Une exception est faite pour tous les grades à cordons
noirs. Au cours des tenues, on y porte des gants de même
couleur.
« Les gants blancs sont, en
Maçonnerie non seulement un symbole, mais encore objets
rituels. On sait, de façon certaine, qu'un
magnétisme réel émane de
l'extrémité des doigts et les mains
gantées de blanc ne peuvent laisser filtrer qu'un
magnétisme transformé et
bénéfique. D'une assemblée de
Maçons, où tous son gantés de blancs,
se dégage une ambiance très
particulière que ressent d'ailleurs très
nettement le moins averti. Une impression d'apaisement, de
sérénité, de quiétude,
s'ensuit tout naturellement. La modification apportée par ce
« signe extérieur - est plus profonde
qu'on pourrait être tenté de le croire. Il en est
ainsi d'ailleurs pour maints de nos symboles, qui deviennent efficients
lorsque, du plan - mythique…ils passent sur le plan
-rituel-... » \cf. Jules Boucher : La Symbolique
Maçonnique. \Dervy éditeur l981).
Lors de sa réception dans les
Obédiences fidèles à la tradition
maçonnique séculaire, conscientes de leurs
responsabilités initiatiques, l'Apprenti reçoit
deux paires de gants blancs, l'une pour lui-même et qu'il
portera au cours des Tenues rituelles, et la seconde
destinée à la femme qu'il estime le plus...
Ici, nous citerons Oswald Wirth, disciple de Stanislas de Guaita, et
donc ésotériste averti:
« Les gants blancs, reçus le
jour de son initiation, évoquent pour le Maçon le
souvenir de ses engagements. La femme qui les lui montrera, lorsqu'il
sera sur le point de défaillir, lui apparaîtra
comme sa conscience vivante, comme la gardienne de son honneur. Quelle
mission plus haute pourrait-on confier à la femme que l'on
estime le plus ? ».
Le Rituel, continue Oswald Wirth, fait observer que ce n'est pas
toujours celle que l'on aime le plus, car l'amour, souvent aveugle peut
se tromper sur la valeur morale de celle qui doit être
l'inspiratrice de toutes les œuvres
généreuses et grandes... - \1). Cf. Oswald Wirth
: Le livre de l'Apprenti. \Dervy éditeur l982).
En effet, au dix-huitième siècle,
la grande époque de la Franc-Maçonnerie, on
donnait le nom de clandestine à la femme jugée la
plus digne par le nouveau Maçon. Ce terme vient du latin
clandestinus, qui a pour suppôt le même latin clam
signifiant secret, caché. Nous pouvons donc supposer qu'il
s'agissait là de la dame de pensée des Cours
d'Amour, des trouvères et des troubadours, et donc proche en
temps que tradition de l'Amour parfait, cher à Dante, aux
Cathares et à toute la Chevalerie
médiévale.
Ce geste d'offrande des gants symboliques, nous en aurons un nouvel
aspect en nous souvenant que lorsque Goethe, reçu Apprenti
à Weimar le 23 juin 1780, lors de la Saint Jean
d'Eté, offrit les siens à Mme de Stein, il lui
fit observer que si le cadeau était en apparence fort
modeste, il présentait ce caractère particulier
de ne pouvoir être offert par un Maçon qu'une
seule fois en sa vie.
L'Eglise, bien avant la Franc-Maçonnerie
spéculative, sa sœur jumelle dans l'univers des
archétypes, a connu de très bonne heure, l'usage
des gants.
Leur emploi, sous les noms latins de wanti. manicae, n'est pas
toutefois antérieur à la fin du
neuvième siècle. Au douzième, il
était si habituel qu'Honorius d'Autun,
évêque de cette ville, en faisait remonter
l'origine aux Apôtres. Il n'y a là qu'une
adaptation liturgique d'une pièce de vêtement
profane, dans le but d'orner les mains de l'Evêque, comme ses
pieds l'étaient depuis plus longtemps encore \voir le
cérémonial du lavement des pieds,
considéré comme sacrement, à une
certaine époque et en certaines régions de la
Chrétienté).
Réservé le droit aux Evêques, le port
des gants en tant qu'insigne de dignité, fut
concédé aux Abbés dès 1070.
En dehors de Rome on les portait souvent avec la Chape. Du
dixième au douzième siècle, les gants
étaient ordinairement de fil. La soie s'y substitua peu
à peu, bien qu'il y ait eu jusqu'à la fin du
Moyen Age des gants de fil et même de laine. Durand de Mende
ne paraît connaître que l'usage des gants blancs,
mais on trouve cependant des gants de couleur \celle de la liturgie du
jour) à partir du douzième siècle.
Les gants liturgiques furent toujours des gants
à doigtiers distincts, et non de banales
« mitaines ». Chaque doigt
relevant d'une symbolique planétaire particulière
\1) se devait en effet de conserver son indépendance et,
partant son rayonnement propre. A l'image de la Sainte Tunique on
tenait souvent à ce qu'ils fussent tissés d'une
seule pièce pour montrer que la diversité de
rayonnement offerte par les doigts, s'accommodait d'une
dépendance générale en vue du but
commun : la bénédiction et la vie spirituelle.
Leur forme varia avec les époques, par adaptation aux modes
laïques du temps.
On les ornait souvent au revers de la main, de
plaquettes de métal émaillées ou non,
ou encore de médaillons bradés,
emblématiques du rôle sacramentel des mains de
l'Officiant. A la fin du Moyen Age, on substitua à ces
ornements mobiles des broderies, exécutées sur
l'étoffe même du gant, comme celles que
l'emmanchure portait d'ailleurs depuis longtemps.
En fait, dans la symbolique liturgique, les gants
épiscopaux, quelle que soit leur matière \fil,
soie, laine), évoquent les mains de Jacob, recouvertes de la
peau du chevreau \voir Genèse, chap. XXVII, 16). On sait que
Jacob signifie supplanteur. On connaît la vision de Salomon :
« Et j'ai vu le second Adolescent se lever en la
place de l'Autre \Ecclésiastique : IV, 16-15). Dans le port
des gants, il y a l'idée d'affranchissement, de succession,
de substitution. Le nouvel homme supplante le vieil homme, la
Lumière repousse les Ténèbres au
Non-Etre qu'elles n'auraient jamais dû dépasser,
en ses limites ultimes ; le « Nouvel Adam »
supplante le ténébreux souverain qu'il
s'était imprudemment donné. Tel est
l'enseignement ésotérique du christianisme
réellement initiatique. Il peut être
accepté, et interprété, par le
Maçon.
On observera l'importance des gants
épiscopaux dans le fait qu'à la fin de la
Cérémonie du Sacre d'un Evêque, le
Consécrateur remet, en même temps, au nouvel Elu,
et la Mitre et les Gants. L'Evêque nouvellement
sacré illustre alors la phrase célèbre
des Evangiles : « Voici l'heure
où le Prince de ce Monde va être jeté
dehors... » \Jean : Evangile, XII, 31).
Reflet du Christ il est, lui aussi, un supplanteur.
Peut-être le Maçon doit-il relire la
légende d'Hiram, en cette version druse rapportée
par Gérard de Nerval en son Voyage en Orient, tout
particulièrement dans les derniers paragraphes des Nuits de
Ramazan : « Ainsi se vérifiait
la prédiction que l'ombre d'Hénoch avait faite,
dans l'empire du Feu à son fils Adoniram en ces termes : Tu
es destiné à nous venger, et ce Temple que tu
élèves causera la perte de Salomon...
»
C'est donc en souvenir d'Hiram, supplanteur de Salomon
auprès de Balkis, que les Fils de la Veuve porteraient des
gants, symbole de cette permanente mission : destruction de toute
tyrannie.
Maçonniquement, le gant revêt des
aspects plus subtils encore que dans la liturgie religieuse
chrétienne.
Le gant symbolisera en effet la douceur, la souplesse, la
déférence envers l'ORDRE et envers les
Frères de la Loge. Ne dit-on pas « prendre
des gants... » lorsque l'on veut exprimer
toutes ces qualités ?
Il exprimera également et tout naturellement
le mérite pour l'Apprenti qui a triomphé des
épreuves initiatiques et est parvenu à obtenir
que le Vénérable de l'Atelier lui
confère enfin la
« Lumière ». Car la
locution ancienne « se donner les gants de
telle chose », signifie par-là
s'approprier le mérite de cette chose \3).
Il est donc également symbole d'honneur et de
dignité. Au Moyen Age, le seigneur suzerain,
conférant une charge ou un fief en
« fermage », était
tenu de donner ses gants aux sergents qui l'avaient assisté,
lui comme ses vassaux présents. Ceci exprimait une marque de
confiance et de gratitude pour la garde ainsi assurée.
Le gant est encore symbole initiatique par excellence,
il est l'initiation en soi, car pour exprimer le fait d'avoir la
première idée, le mérite, le profit,
la découverte de telle autre chose, on disait jadis que l'on
« en avait les gants »,
c'est-à-dire l'initiative primordiale. Il est aussi symbole
de précision, de perfection, « cela
me va comme un gant ».
Il était également l'image de
l'inédit, de la révélation, d'un
message, car on donnait jadis des gants au messager porteur d'une
nouvelle importante.
Cette locution existe encore en Espagne, « para
guantès » est en effet
l'équivalent ibérique « pour
les gants » de
notre « pourboire ».
Le gant est encore symbole de pureté, de
droiture, de foi. L'ancienne locution propre aux filles
« qui ont perdu leurs gants »
signifie en effet qu'elles ont perdu leur virginité. On
connaît les vers de La Fontaine :
« Mainte fille a perdu ses gants,
Et femme au retour s'est trouvée,
Qui ne sait la plupart du temps
Comme la chose est arrivée... ».
On donne le nom de - gant de Notre-Dame - à
l'ancolie, encore nommée aiglantine, et qui n'est autre que
l'achillée. Léonard de Vinci l'a
placée à l'entrée de son Labyrinthe.
L'achillée est cette plante dont les géomanciens
taoïstes de la vieille Chine se servaient pour confectionner
les cinquante baguettes avec lesquelles ils interrogeaient le Yih-King,
ce livre des transpositions divinatoires établi par
lé mythique Fo-Hi. Elle est alors le symbole de la
divination elle-même
Cette plante passait en outre dans les anciens herbolaires, pour,
cueillie et infusée selon des rites précis,
guérit les maux d'yeux, amplifier la vision. D'où
son autre nom d'aiglantine, l'aigle étant le seul oiseau,
capable, par sa double paupière de contempler le soleil en
face.
Ainsi donc, placé par Léonard de Vinci
à l'entrée du Labyrinthe, le « gant
de Notre-Dame » est l'image de la
divination, de la claire-vue susceptible de conduire le Myste,
à travers les pièges du Labyrinthe,
jusqu'à la mystérieuse « Chambre
du Milieu » et, sous son nom
d'aiglantine, il nous suggère la valeur de la doctrine
joannite pour cette délicate opération. Nous
observerons que le Labyrinthe classique avait trois entrées,
tout comme les Cathédrales gothiques bâties par
les Maçons constructeurs. Et ceci le rattache au symbo1isme
de la Vierge céleste, qui va de l'Isis antique,
mère d'Horus, le Verbe d'Osiris, à Marie,
mère de Jésus, le Verbe du Père. Ainsi
donc, les gants maçonniques relèvent du
symbolisme zodiacal du Signe de la Vierge \1).
Nous observerons également que le plus
célèbre des Labyrinthes antiques était
celui de Cnossos en Crète, découvert en 1902 par
le docteur Evans, d'Oxford. Il était, en latin,
dénommé Absolum, mot bien près de
notre Absolu. Nous ajouterons que pour les alchimistes familiers de la
célèbre « cabale
solaire » ou cabale
phonétique, Cnossos est bien pris de Gnosis, signifiant
-Connaissance… Et nous retrouvons le gant
maçonnique, avec toutes ses
précédentes significations
ésotériques : divination, claire-vue,
connaissance, initiation etc.
C'est par son « gant » que
« Notre-Dame »-
de Saint-Wandrillc \la célèbre abbaye
bénédictine) est censée conduire le
Mvste vers la Lumière, puisqu'elle est dite : ...a negocio
perambulante in Tenebris, soit « Celle qui
conduit ceux qui cheminent dans les ténèbres... ».
Ce qui signifie que c'est par la Connaissance que l'initié
assure son salut posthume. - Si nous avions à choisir entre
le Salut et la Gnose, nous dit Clément d'Alexandrie, notre
intérêt serait de choisir la Gnose... -
Le fait de se déganter est, d'autre part
marque d'honneur, lorsque l'on se prépare à
rencontrer quelqu'un à qui l'on désire manifester
son respect tel lors de la présentation à un
Souverain où lorsque les Maçons font la
chaîne d'union en invoquant le Grand Architecte de l'Univers.
Un des aspects les plus profonds de cet usage séculaire se
trouve dans le rituel de la Vénerie \chasse à
courre). Au moment où le maître
d'équipage doit
« servir » \abattre) le
« gibier » noble, \loup,
sanglier, chevreuil, cerf) à la dague
\c'est-à-dire au fer, tel un gentilhomme), et cela en
présence des vassaux \les membres de l'équipage)
et des valets d'armes, \les chiens de meute), les trompes sonnent
l'hallali à terre. \On doit descendre de cheval).
A ce moment même tout le monde doit se déganter,
et c'est le privilège du premier piqueux de confisquer les
gants de ceux qui oublient que les honneurs rendus à
l'animal qui va mourir, unissent dans un même sacrifice,
aussi mystérieux que grandiose, l'Homme, la Bête
et la Forêt. Cf. R. Arnbelain Symbolisme et rituel de la
chasse à courre. \R. Laffont édit. 1981)
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