GLDF Loge : Le Delta du Bénin - Orient de Lomé 03/01/2012

Le secret Maçonnique

Introduction

Le secret est l’un des éléments fondamentaux de toute initiation et, partant, de l’initiation maçonnique. La discrétion qui impose un certain silence et, à un plus fort degré, le secret sont au cœur de toutes les sociétés initiatiques, qu’elles soient mystiques ou philosophiques. Que ce soit chez les grands prêtres d’Amon de la ville égyptienne de Thèbes, les moines brahmanes ou bouddhistes de l’Inde, les Esséniens de la période pré-chrétienne qui auraient initié Jésus aux mystères de la vie ou chez les moines Taoïstes ou Trappistes, il a toujours existé des prescriptions qui imposent à l’initié le silence sur ce qu’il a vécu à l’intérieur des temples et des lieux d’enseignement non ouverts au grand public.

Il en a été de même à l’époque de la maçonnerie corporative qui a mis en place, entre 1628 et 1636, le Rite des Anciens Devoirs. Cette cérémonie de réception d’un nouveau membre dans la corporation des maçons, en Angleterre et en Ecosse, selon les usages du Moyen Age et de la Renaissance, comportait trois moments : celui où le nouveau membre posait la main sur le livre des Devoirs du métier pendant qu’on lui lisait les préceptes qu’il contenait ; celui de la brève exhortation exigeant le respect de ces règles et celui de la sensibilisation à la faute grave qu’il commettrait devant Dieu s’il venait à manquer au respect de ses devoirs. Ce rite fut suivi du Rite du Mot de maçon, créé en Ecosse vers 1637, au cours duquel l’on interdisait la pratique des figures secrètes, traçables sur le sable ou la neige, et où l’on communiquait au nouveau membre un mot et une poignée de mains secrets. Plus tard, le rituel de la Loge Canongate Kilwining aux environs d’Edimbourg traduira l’évolution de ce premier ensemble vers des secrets maçonniques rituels, différents des secrets techniques du métier.

C’est probablement de toutes ces traditions qu’héritera la Franc-maçonnerie spéculative en instaurant différents types de secrets maçonniques, notamment au cours de la cérémonie d’initiation au 1er degré qui marque l’entrée du néophyte dans la grande famille de la Fraternité universelle.

Qu’est-ce qu’un secret ? Quels sont les différents types de secret maçonnique ? Où les rencontre-t-on et quelle est leur influence d’abord sur le comportement du F\ M\ et ensuite sur la perception que les autres ont de la Franc-maçonnerie ? Telles sont les articulations de la planche que j’ai l’honneur et le plaisir de soumettre ce midi à notre commune sagacité.

1. - Le secret maçonnique, à l’épreuve des définitions et au fil des rituels

Le secret, c’est une information que l’on garde en soi et pour soi, fermé aux autres sous l’effet de sa propre volonté. C’est aussi le silence que l’on s’engage à garder pour éviter la divulgation d’informations ou de renseignements considérés comme confidentiels, d’abord par conviction et ensuite par la conscience que l’on a des effets pervers que sa rupture pourrait engendrer.

Dans la Franc-maçonnerie, l’engagement au silence est demandé dès les premiers moments de l’initiation. Présentée dès l’entrée dans le temple, d’abord sous la forme d’une promesse de ne rien dire sur tout ce qui a été vu et entendu depuis les enquêtes préliminaires, le passage sous le bandeau et l’introduction dans le Cabinet de réflexion, la loi du silence se renforce ensuite, avant le début des trois voyages purificateurs, en prenant la forme d’un Serment sur la Coupe des libations et se durcit avec le premier Serment prêté avec la main sur les Trois Grandes Lumières de l’Autel des Serments :

« De ma propre et libre volonté, je jure solennellement sur les Trois Grandes Lumières de la F\ M\ de ne jamais révéler aucun des secrets de la Franc-maçonnerie à qui n’a pas qualité pour les connaître… Je jure solennellement tout cela sans évasion, équivoque ou réserve mentale d’aucune sorte, sous peine, si je devais y manquer, d’avoir la langue arrachée et la gorge coupée, et d’être jugé comme un individu dépourvu de toute valeur morale et indigne d’appartenir à la F\ M\ ».

Et le serment se termine par un solennel « Je le jure » qui servira à le confirmer, après l’accès à la pleine Lumière.

L’engagement au respect du secret maçonnique sera renouvelé collectivement à la fin de chaque tenue à travers la formule de clôture suivante :

« Retirons-nous en Paix en jurant de respecter la Loi du silence » Et toute la loge répond : « Je le jure ! »

Voilà, à grands traits, les parties de rituels où l’on peut relever l’engagement du F\ M\ ou la sollicitation du F\ M\ à respecter le secret maçonnique. En les suivant, on peut mettre sous le sceau du « secret maçonnique » les rituels d’initiation, les planches des tenues solennelles et les discussions qui ont pu avoir lieu « sous le maillet ». Mais le secret maçonnique va bien au-delà des travaux en loge.

2. - Le secret maçonnique décliné en un triptyque

En dehors du « secret par nature » relative à l’incommunicabilité totale du secret de l’initiation considérée comme un vécu intime à chaque initié et du secret sur les rituels maçonniques en général, le secret maçonnique se décline souvent en trois autres secrets que sont : le secret d’appartenance, le secret du grade et le secret de délibération.

2.1. - Le secret d’appartenance

C’est l’obligation de silence sur l’appartenance d’un Fr\ à la Franc-maçonnerie. Un F\ M\ est libre de révéler son affiliation à notre ordre, mais il ne doit en aucun cas révéler l’appartenance d’un autre Fr\, sauf s’il y a été autorisé par le Fr\ lui-même. S’engager en maçonnerie est une démarche d’ordre privé. L’initié seul est libre de faire état de son appartenance, sans fierté particulière, ni honte également. Être républicain ou démocrate, défendre la laïcité, mieux connaître ses contemporains et soi-même, s’engager dans une réflexion et dans une action pour l’amélioration de l’homme et de sa société, n’est-ce pas un programme exaltant qui vaut la peine d’être communiqué aux autres ?

La précaution particulière qui a conduit au secret d’appartenance est probablement la résultante de certaines persécutions maçonniques, comme au temps où l’occupant nazi, s’abreuvant des ragots d’un complot judéo-maçonnique, n’eut qu’à puiser dans des listes pré-établis de fonctionnaires francs-maçons pour diligenter des perquisitions, effectuer des arrestations et déporter ceux parmi eux qui lui paraissaient dangereux. Mais aujourd’hui, le contexte a changé et la liberté d’association a fait de la F\ M\ : un ordre initiatique influent et respecté, sauf sous nos cieux africains où des lettres pastorales, par ignorance, la jettent en pâture à nos populations ignorantes de sa vraie nature. Chez les Anglo-saxons, il semble que le secret d’appartenance est perçu et pratiqué autrement, au point où les signes et les horaires des tenues sont affichés à l’entrée de certaines villes, dénotant ainsi une totale liberté vis-à-vis du secret d’appartenance.

2.2. - Le secret du grade

Presque pas mentionné dans les documents consultés sur le sujet, il apparaît de toute évidence comme un corollaire du secret d’appartenance, car il interdit la révélation du grade d’un Fr\ en F\ M\… et la communication des documents d’un grade supérieur à quelqu’un de grade inférieur. L’apparition des hauts grades à partir des années 1740 a peut-être renforcé ce dispositif de protection des F\ M\, car certaines divulgations profanes et rapports de police appuyés par certains Maç\ et anti-maçons soutiendraient la thèse que le véritable secret maçonnique serait détenu par quelques rares membres des hauts grades. Mais il me semble que la Fête du rite, qui met les apprentis à l’honneur, vient un peu donner un cadre légal à la révélation du grade des Fr\, puisque chacun y apparaît sous les décors de son grade. Mais en dehors de ce cadre interne à l’ordre, la révélation du grade d’un autre F\ M\ est interdite, de même que la transmission à un grade inférieur d’un enseignement de grade supérieur.

2.3. - Le secret de délibération

Il consiste en une obligation de silence sur les discussions menées autour d’un sujet inscrit à l’ordre du jour d’une tenue symbolique, notamment sur les avis précédant les votes pour l’audition sous le bandeau et l’initiation d’un profane, les augmentations de salaires des Fr\ initiés et les radiations des Fr\ en difficulté avec les Règlements généraux. Libre de droit et de conscience, un F\ M\ a la liberté de donner son point de vue sur tous les sujets débattus en loge, mais une fois sorti du temple, il ne peut plus faire état individuellement des points de vue émis au cours des débats, ni même en rendre compte à un frère absent. Les planches tracées des précédents travaux, lues au début des travaux de loge sont faites pour rendre légalement compte des avis exprimés.

Pour résumer cette partie de ma planche, je dirai que le secret maçonnique demande à l’initié de se taire, d’une part, sur tout ce qui relève de l’art maçonnique, notamment les rituels d’initiation aux divers degrés, les rituels des tenues symboliques, les rituels particuliers, les planches d’instruction et de réflexions sur l’enseignement maçonnique, d’autre part, sur tout ce qui relève de son fonctionnement interne, notamment les signes, mots et attouchements, et enfin de manière plus générale, sur tous ses faits et gestes, ses dignitaires et ses membres. Mais quand cette interdiction s’étend aux actions réalisées par la Franc-maçonnerie, elle fait de l’ordre une société secrète qui autorise tous les fantasmes et jugements désobligeants sur l’ordre et ses membres. C’est pourquoi la dernière partie de cette planche traitera de l’influence du secret maçonnique sur les membres F\ M\ et sur la perception que la société a de la Franc-maçonnerie.

3. - Heurs et malheurs du secret maçonnique : de l’opacité à une discrétion mesurée

Si un secret est d’abord fait pour protéger une personne ou une institution contre les déviances préjudiciables à sa survie ou à son fonctionnement, le secret maçonnique répond d’abord à un souci de préserver la tradition primordiale, celle à laquelle l’on accède par degrés successifs, après une bonne assimilation des enseignements de chaque grade. Il répond bien au principe des escaliers par lesquels l’on réalise une montée, marche par marche, après s’être assuré de la solidité et de la maîtrise de l’espace de la marche à laquelle on vient d’accéder. Toutes les sociétés initiatiques fonctionnent selon ce principe et la Franc-maçonnerie n’en est heureusement pas exempte. Le F\ M\ comprend et apprend, à chaque étape de sa progression, que le secret coexiste avec chaque grade et est indispensable à son évolution.

Mais au départ, il faut d’abord une certaine qualité du sujet digne d’effectuer le parcours initiatique car, pour paraphraser la parabole du semeur des Sts-Evangiles, toutes les terres ne sont pas propices à recevoir la bonne graine. C’est pourquoi il y a une sélection préalable de ceux qui peuvent avoir accès à l’enseignement maçonnique et en partager le secret. Cette sélection crée aussi un sentiment de connivence renforcée par un sentiment déclaré de fraternité agissante. Le secret de l’enseignement maçonnique partagé par les membres de la F\ M\ les lie en protégeant leur intimité. Mais il est également renforcé par une obligation de solidarité qui crée un devoir d’entraide, en même temps qu’il crée un devoir de respect du Secret.

« Néophyte, ces épées que vous voyez tournées vers vous annoncent que tous les F\ M\ voleront à votre secours au moment du danger : mais elles annoncent aussi que, si vous trahissez votre serment, vous n’échapperez pas à la vengeance de tous les Frères répandus sur toute la surface du globe, qui ont juré de punir le parjure ».

Parfois, cette obligation d’entraide fraternelle prend le pas sur les aspects sociaux et moraux de la fraternité maçonnique au point de constituer l’unique but de certaines adhésions à la Franc-maçonnerie. C’est la prédominance de ces tendances qui crée la « Franc-maçonnerie d’affaires ou d’intérêts » qui porte souvent préjudice à l’honneur et à la crédibilité de l’ordre.

Par ce biais, le secret maçonnique donne parfois une impression de pouvoir lorsqu’il permet la création de groupes de pressions capables de s’ériger en force de gestion du pouvoir politique. Quand le secret d’appartenance est utilisé par des groupes d’individus pour exercer la gestion de la chose publique dans leurs seuls intérêts au détriment du bien-être du plus grand nombre ou pour couvrir des pratiques peu conformes aux lois de la République, la Franc-maçonnerie est malheureusement confondue avec ses membres et, du coup, indexée comme une force négative qu’une certaine presse anti-maçonnique prend du plaisir à pourfendre. En effet, la presse occidentale relaie souvent que de puissants réseaux maçonniques possèdent des membres dans tous les rouages de la société si bien que, par l’effet de la cooptation et de l’entraide, ils finissent par capter la République toute entière pour servir leurs intérêts du moment, faisant ainsi de la Franc-maçonnerie une société de l’ombre, un double agissant sur des règles propres et secrètes. De nombreuses « affaires » liées à la politique, à l’économie et à la justice trouvent leur genèse, leurs explications, leurs mécanismes et leur existence même dans l’action de ces réseaux.

Et quand, alors qu’aucun texte officiel ne le commande, le secret maçonnique va jusqu’à couvrir nos actions d’entraide fraternelle et nos grandes œuvres humanitaires de soutien aux veuves, aux orphelins et aux personnes déshéritées ou handicapées, rien ne vient contrebalancer ces étiquettes négatives qui résultent de certaines « affaires » impliquant des F\ M\ et ces fausses rumeurs qui naissent de la méconnaissance de nos idéaux et de nos règles de conduite. Il en résulte, de notre propre part, une mauvaise interprétation ou utilisation du secret maçonnique. Il est vrai que, sous des cieux différents des nôtres, l’on organise des conférences officielles sur la franc-maçonnerie et des tenues blanches ouvertes aux profanes, mais le trop grand secret dont nous entourons notre appartenance et notre vécu maçonniques ici, sous nos cieux à nous, limite ces types d’initiatives et autorise, en notre sein, toutes les dérives et, de la part des autres, toutes les rumeurs les plus fantaisistes sur la Franc-maçonnerie. La dernière lettre pastorale des évêques du Togo qui voue aux gémonies les F\ M\ et les Rosicruciens en est la plus patente illustration. Pour mettre un terme à cette situation décevante pour ceux qui croient à l’action bienfaisante de la Franc-maçonnerie, il serait temps que nous passions de l’opacité du secret maçonnique exacerbée à une discrétion sociale mesurée.

La franc-maçonnerie a longtemps été considérée comme une société secrète, mystérieuse et occulte, et celle-ci a trop longtemps tergiversé pour affirmer qu’elle ne l’est pas. Actuellement, toutes les obédiences affirment qu’elles ne sont que des « sociétés discrètes ». L’homme a toujours été attiré par tout ce qui est mystérieux ou secret et la littérature maçonnique continue à entretenir l’ambiguïté sur ce point. L’un des premiers points à améliorer concerne le secret d’appartenance.

Contrairement à ce qui est dit et répété ici et là, aucun F\ M\ n’est tenu de taire son appartenance à la Franc-maçonnerie. Il lui est seulement demandé d’être discret et de ne pas dévoiler ou révéler l’appartenance d’un autre que lui-même. Cette double obligation découle de la morale et de la philosophie maçonniques qui sont le respect d’autrui dans ses propres convictions et sa liberté de conscience. Mais s’il a une conduite conforme à l’idéal maçonnique, tout F\ M\ devrait être fier de dévoiler son appartenance à la Franc-maçonnerie et donner ainsi, par sa conduite et son action dans la société, par un dialogue militant avec les profanes, un bon prolongement social à l’enseignement maçonnique. Comme l’affirme si bien François Montlosier dans « Franc-maçonnerie : le pourquoi du secret de la Franc-maçonnerie », « Le bon sens incline à constater que si la philosophie maçonnique est véritablement axée sur une réflexion visant l’humanité entière, elle ne peut rester secrète et doit être au minimum ouverte. A quoi serviraient donc les « lumières » de quelques hommes réfléchissant à l’humanité si elle ne doit pas y participer… Rompre le secret de l’appartenance à la Franc-maçonnerie n’est pas s’attaquer à sa philosophie humaniste, c’est lui permettre de se développer, de s’auto-contrôler et de mettre enfin les actes en accord avec les mots pour empêcher toute perversité ».

Agir à visage découvert lors de nos actions d’entraide fraternelle donnerait un sens plus concret à la fraternité et à la solidarité maçonniques et apporterait un démenti formel aux rumeurs fantaisistes sur les buts de la Franc-maçonnerie. S’il est vrai que cela ne suffirait pas entièrement à corriger l’image de la Franc-maçonnerie condamnée à continuer de garder secrètes ses pratiques rituelles, cela permettrait tout de même d’en améliorer l’image sociale et attirerait plus de profanes vers la connaissance des vrais objectifs de l’enseignement maçonnique. Je me dis même que les bonnes pratiques sociales des uns tendraient un bon miroir aux autres F\ M\ qui auraient tendance à dévier de nos conduites les plus recommandables et les plus exemplaires.

La multiplication des conférences publiques et des tenues blanches sur des thèmes d’actualité viendrait largement contribuer à la connaissance des idéaux de notre ordre. Des prises de position régulières sur des problèmes de société et même des interventions ouvertes en faveur de citoyens maltraités ou victimes d’injustice flagrante rehausserait notre image dans la société et changerait son regard sur la Franc-maçonnerie.

Mais ce sont surtout nos actions humanitaires en direction des groupes sociaux vulnérables ou en difficulté qui seront les meilleures pièces d’identité maçonniques, peu importe si les débuts peuvent se révéler difficiles en raison des intoxications antérieures. Si elles sont bien ciblées et bien préparées, elles finiront par s’imposer à la conscience collective comme des modèles à suivre.

Que conclure ?

Que la question du secret maçonnique est sans conteste celle qui est la plus souvent avancée pour diaboliser la Franc-maçonnerie et qu’il est, à la fois, une loi du silence qui prend sa source dans les serments prêtés au cours des différentes initiations et une conduite intérieure propre à chaque F\ M\… Mais si l’on tient compte de la multitude de publications sur les rituels et le fonctionnement de la F\ M\, on peut dire que, dans certains de ses aspects, le secret maçonnique n’en est plus un. Pourtant, chaque initié continue d’observer cette loi, eu égard à l’engagement qu’il a contracté avec l’ordre à travers les différents serments. C’est cela qui fait dire à Guy PIAU dans son livre, « Francs maçons, militants de l'humain » que le vrai secret maçonnique n’est pas là où les gens mal intentionnés ou mal informés le situent : « Le secret maçonnique se réfère à une tradition ésotérique ». Il relève par essence du « sacré » au sens où l’entend Mircea Eliade. Et Guy PIAU de s’en expliquer :

« L’évocation d’un secret maçonnique, le rappel constant d’un secret qu’il convient de garder en soi, de protéger, de ne pas exposer à l’extérieur, ne sont en fait que l’exaltation de la nécessaire quête à laquelle est convié l’initié et hors laquelle l’initiation n’a pas de sens ».

Si la compréhension du secret maçonnique nous ramène à cette conduite intérieure propre à chaque initié, incommunicable dans son essence parce que relevant d’une expérience spirituelle intime, qu’avons-nous donc à faire de toutes ces obligations de silence qui retardent l’incrustation de la Franc-maçonnerie dans la réalité sociale qu’elle est chargée de transformer ? Commençons donc d’abord par nous libérer de celles qui dépendent de notre propre rapport avec notre société en nous inscrivant avec elle dans une transparence qui donne sens et valeur ajoutée à notre conduite quotidienne en tant que F\ M\ et à nos actions collectives, identifiables comme telles, afin de contribuer à sortir la Franc-maçonnerie elle-même de la pénombre des secrets. Car, comme le dit si bien un enseignement du Grand Initié de tous les temps :

« On n’allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau, mais on l’installe sur un lampadaire pour qu’elle répande autour d’elle sa lumière ».

Vénérable Maître, et vous tous mes FF\ en vos différents grades et qualités !

J’ai dit !

F\ K\


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