GODF | Loge : NC | 30/10/1998 |
Le Parcours Initiatique SUJET : 10’ Sur la F\ M\ en général et sa progression initiatique en particulier. En préambule, j’aimerais humblement tenter d’approfondir le but de notre travail Maçonnique : Faire des hommes maître de leurs corps dans le mouvement comme dans l’immobilité, des hommes plus moraux qui savent donner à leurs paroles le poids de l’intériorité et de la réflexion assuré par le silence, des hommes ayant élevé leurs émotions, enrichi leurs connaissances, pressenti la spiritualité par la raison, l’abstraction, la philosophie et les symboles afin qu’ils soient libérés, qu’ils aient trouvé en eux-mêmes la plénitude et le bonheur. Armés de cette formation et de ces qualités, ils vont pouvoir partager leurs idées, leurs recherches dans une mise en commun du travail sur les colonnes, en commission et dans la convivialité, mais surtout, comme disent nos rituels, afin de répandre à l’extérieur les vérités qu’ils auront acquises dans le temple. Ainsi, le raisonnable triomphera de l’irraisonnable, et la rapidité de son triomphe dépendra de l’ardeur que nous mettrons à l’ouvrage. Mais ce triomphe, ou plus justement cette victoire dépendent-t-ils ou connaissent-ils une émergence plus véritable ou plus radicale selon notre grade ? Chacun d’entre-nous n’a-t-il pas rappelé au cours d’une de ses planches ou tout simplement lors d’une de ses interventions orales, par humilité, modestie, ou fausse modestie d’ailleurs, que nous étions tous, quel que soit notre grade, d’éternels A\. Lors de notre dernière tenue notre F\. Couvreur en poste nous rappelait des propos tenus à ce sujet par notre F\ Louis De Bun\ qui préférait dire « d’éternels apprenants ». Je pense pour ma part que le F\ M\
est un débutant…et le chemin est si long, le but
si lointain, que si loin qu’il aille, il ne sera jamais
qu’au début de son voyage. Il est très
important qu’il ne l’oublie jamais car sur
le chemin initiatique si long
qu’ait-été la route parcourue, il en
reste bien davantage à parcourir. Et ce qui compte, ce
n’est pas ce que l’on a fait mais ce qui reste
à faire ! Ce chemin que suit
l’initié est, il est vrai jalonné de
tentations : Souvenons-nous mes FF\ Apprenti nous nous sommes attachés à écouter, observer et méditer. Initié à une vie nouvelle, notre tâche fût double : 1/ Tout d’abord, développer l’être, c’est-à-dire acquérir les qualités d’homme : UNITE – LIBERTE INTERIEURE – VOLONTE PROPRE– CONSCIENCE DE SOI. Pour ce faire nous avons utilisé et éprouvé la méthode consistant à expliquer les aphorismes de SOCRATE : CONNAIS-TOI TOI-MÊME. OBSERVE-TOI. JE SAIS QUE JE NE SAIS RIEN. 2/ Ensuite il fallut acquérir la connaissance, et faire que l’être et le savoir soient au même niveau et permettent par la compréhension, la transformation de ce savoir acquis, en connaissance. Nous avons pour cela manié les outils mis à disposition de l’A\ et dès la grande lumière, à peine sorti du monde profane, nous avons sur la voie du sacré de la pensée humaine, cheminé en utilisant l’étude du symbolisme, du rituel et du cérémonial, d’où il faut extraire mes FF\ la substantifique moelle. Compagnon, après avoir accompli la première étape de la construction, préparant les éléments de l’édifice, notre tache fût également double : 1/ En premier lieu, continuer le travail de l’A\ qui durera toute la vie du F\ M\, car l’être est constamment améliorable. De même la compréhension, qui est fonction de l’être et qui conditionne la connaissance, est également constamment améliorable. 2/ Puis, s’ouvrir au monde extérieur, connaître les autres hommes et l’univers en se servant des outils et symboles présentés à ce grade, qui nous permettent de nous perfectionner et de prendre connaissance du monde extérieur sur lequel nous devons agir. En nous connaissant nous avons appris à connaître les autres et à agir avec eux pour construire, à l’extérieur du temple, notre humanisme. Développer la compréhension de soi-même, se pencher sur l’étude des Arts et se consacrer à la recherche de la connaissance, va nous entraîner sur le chemin de la sagesse et de la vie. Maître, désormais le F\ M\ auquel nous sommes parvenus est un F\ M\ à part entière, ayant la plénitude de ses droits et de ses devoirs Maçonniques. Jusqu’à ce grade notre référence au symbolisme est essentiellement le rituel triptyque : LIBERTE – EGALITE – FRATERNITE. Notre action dirigée vers l’extérieur après avoir appris le travail de construction, nous oblige à mesurer la difficulté de notre tâche et, à envisager notre mort et le maintien de notre idéal par les FF\ qui nous succéderont. A vrai dire, ce grade ne laisse-t-il pas une impression d’insatisfaction. On est dans le flou. C’est une impression d’ambiguïté qui domine malgré les trois outils utilisés pour l’assassinat du Maître HIRAM. Il paraît évident que ce grade ne fait pas directement référence au métier de la Maçonnerie. Il fait appel à la méditation plus qu’à la réflexion. Le F\ M\ à peine Maître peut alors suivre la constitution et améliorer l’homme et l’humanité, et c’est à ce moment précis où il va commencer cette œuvre, que survient la catastrophe, imprévue, dramatique, considérable : « HIRAM EST ASSASSINE », son œuvre est détruite, les Temples intérieur et extérieur s’écroulent. Qui plus est, HIRAM emporte avec lui les secrets de la construction du temple : « LA PAROLE EST PERDUE ». Les grades symboliques préparent à la nécessité de la vie communautaire, de la vie en société, de la vie citoyenne. Pourtant le grade a quelque chose de particulier. Il ouvre sur le mystère de la mort et de la résurrection. C’est déjà la vie philosophique. C’est donc un tournant dans le cheminement initiatique, l’amorce des grades de Perfection. Quoi qu’il en soit, sans l’apport du 3ème grade, les grades suivants seraient incompréhensibles. La Maîtrise est donc le dernier degré de la Maçonnerie symbolique. Elle permet au F\ M\ d’acquérir la plénitude de ses droits, mais conduit également à la poursuite du cheminement initiatique qui ne pourra se faire que par la volonté personnelle clairement exprimée d’une recherche philosophique. Aucune cassure n’existe entre la Maçonnerie symbolique et la suite des grades, seulement un changement de thèmes et de rites. La position du grade de Maître la place comme un couronnement de la Maçonnerie symbolique ou comme la base de la Maçonnerie spéculative. Le rôle du Maître est de se sublimer pour dépasser les limites que la mort nous assigne. C’est à ce degré, un perpétuel combat intérieur pour développer l’amour à porter aux autres, tout en améliorant l’esprit par la pratique de la méditation et la recherche de la Vérité. Si aux trois premiers degrés, la notion de devoir, tout particulièrement dans les textes constitutionnels, correspond à une approche relativement pragmatique, à savoir dans la constitution, je cite : « La F\ M\ a pour devoir d’étendre à tous les membres de l’humanité des liens fraternels qui unissent les F\ M\ sur toute la surface du globe ». « Le F\ M\ a pour devoir, en toute circonstance, d’aider, d’éclairer, de protéger son frère, même au péril de sa vie, et de le défendre contre l’injustice ». « La F\ M\ considère le travail comme un des devoirs essentiels de l’homme ». L’expression du devoir dans les ateliers de perfection est réaffirmée d’emblée, mais est perçue comme plus pressante et l’on subodore un changement d’orientation. En effet il est dit que l’accession aux grades au-delà du 3ème, ne confère aucun droit nouveau, mais impose des devoirs plus stricts. « Les pratiques rituelles lient entre eux tous les F\ M\ dans une communauté de devoirs et d’aspirations, autant que dans la connaissance mutuelle et l’entraide ». Il n’y a là de devoir qu’envers soi-même. Le soi-même, étant la lumière, si petite fut-elle, qui réside au fond de tout être quelle que soit sa condition. Ce devoir primordial, unique, entraîne inéluctablement tous les autres aspects. Là où est le devoir, sont tous les devoirs d’où découle le comportement au delà du 3ème grade. « Le devoir est pour nous aussi inéluctable que la fatalité, aussi exigeant que la nécessité, aussi impératif que la destinée ». On pourrait dire, qu’au delà du 3ème grade, une notion singulière, celle du devoir, se substitue, à une notion plurielle, celle des devoirs, telle qu‘elle est exprimée au niveau des LL\ bleues. Aux devoirs s’est ainsi substitué le devoir qui est proclamation de liberté, celle de construire un monde qu’aucun déterminisme n’a façonné à sa loi, et qui est aussi proclamation de notre être intérieur. « Avec l’enseignement du Maître HIRAM, le 3ème degré nous apprend que nous portons en nous un être qui est au-delà de nous-mêmes, et auquel il faut savoir si besoin est, sacrifier sa vie. Cette intuition s’éclaire au delà du 3ème degré comme étant le sens du devoir. Nous comprenons alors que notre être véritable est un devoir-être, qu’il est l’exigence d’un constant recommencement et dépassement de soi ». L’enseignement du Maître HIRAM permet la pénétration dans le monde de l’esprit, figuré par la mort de la personnalité et la renaissance dans l’esprit, symboliquement : L’abandon du corps (est représentée par le 1ér coup immobilisant le bras et son action). L’abandon du psychique et des émotions (est représenté par le 2ème coup porté à la gorge ou à la nuque neutralisant la parole véhicule des sentiments). Et l’abandon de la pensée concrète (est représenté par le 3ème coup fatal porté au front). Ceci montre que l’ensemble des trois grades bleus est une unité, forme un tout, et que dans ces trois grades tout le développement de l’homme est inclus. Le titre de Maître présuppose avoir atteint l’état spirituel le plus élevé, s’il est compris dans sa véritable acception. La Maçonnerie connaissant bien les hommes a cependant réalisé que la plupart des Maîtres ne possédaient pas la maîtrise sur tous les niveaux de conscience et a laissé une ouverture vers cet infini en stipulant que l’âge du Maître était 7 ans et plus… Les grades de Perfection et les Hauts-Grades sont là pour que nous puissions réaliser cette maîtrise en utilisant les éclairages de toutes les traditions. En 1737, le chevalier RAMSAY
(exclu de la G\ L\ de LONDRES) inventa ce que l’on appellera
plus tard les Hauts-Grades, qui amarrent idéologiquement la
Maçonnerie à des origines templières
supposées et lui donnent un caractère christique
associé à un penchant pour
l’ésotérisme. Au G\ O\ D\ F\ le passage
d’un Maître à un grade dit
supérieur, le conduit inéluctablement
à un changement de juridiction : il entre au G\ C\
D\ R\ du G\ O\ D\ F\ (qui ne reçoit que les FF\ du G\ O\ D\
F\), mais cela sans quitter le G\ O\ D\ F\. Il entre alors dans un
atelier de plus que son atelier des LL\ bleues. Il assiste donc et
participe activement à la vie aux tenues et aux travaux
d’un nouvel atelier. De même il verse une nouvelle
capitation au G\ C\ D\ R\ du G\ O\ D\ F\. – Des LL\ de Perfection
du 4ème au 14ème degré. A l’heure actuelle le G\ O\ D\ F\ compte 41.000 Membres Actifs pour à peu près 1.000 Ateliers, comme le rappelait notre S\ G\ M\ lors de son passage à Toulon, le G\ C\ D\ R\ du G\ O\ D\ F\ compte lui 5.300 Membres actifs pour à peu près 330 Ateliers. L’important disait un de nos Maîtres, n’est pas de savoir pourquoi on devient F\ M\, mais pourquoi on le reste… De même, aucun degré de l’initiation Maçonnique n’a jamais promis de transmettre à quelque grade que ce soit, la Vérité. Au mieux, elle propose l’âpre et décevante voie de la recherche…sans définir aucunement cette voie autrement que comme une libre et tolérante confrontation de points de vue différents admis tous à priori comme porteurs d’une vérité respectable. Aucune réponse à nos inquiétudes, aucune explication sécurisante du monde, ni Cosmogonie, ni Théogonie, l’initiation Maçonnique n’est en rien comparable à une initiation religieuse. Sa finalité, qui s’exprime tout au long de son parcours, est certes, de libérer l’homme mais aussi de lui apprendre, comme condition de cette liberté, le respect de lui-même et des autres, de le faire vivre dans ce respect mutuel, ce respect qui ne se conçoit pas sans amour. J'ai dit. F\ O\ ; P\ Y\ M\ |
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