Obédience : NC | Loge : NC | Date : NC |
Le fil à plomb Traditionnellement, le fil à plomb a valeur d’outil de maçon. C’est une masse de métal (souvent un cône de plomb) attachée à l’extrémité d’un fil, et oscillant sous l’action de la pesanteur. Il sert à vérifier l’aplomb d’objets, ou d’ouvrages de charpente et de maçonnerie. Sa direction, après bien d’hésitations, oscillations, trouve enfin son point d’équilibre : la verticale, la perpendiculaire. « Perpendiculaire » vient de « perpendiculum », dont la racine pendère signifie pendre. Elle indique donc le plan vertical par rapport au plan horizontal. Le fil à plomb est un outil simple et précis, datant au moins de l’époque pharaonique. En effet, un fil à plomb antique a été découvert dans une tombe égyptienne datée de la première moitié du règne de Ramsès II (-1292 AV JC). D’autres écrits témoignent de son utilisation et de son évolution :
(Dans le jargon de chantier, on dit souvent simplement : le plomb.) Toujours dans cette encyclopédie du 18e siècle, il est décrit quelques nuances entre le fil à plomb, et l’outil appelé perpendiculaire ; on ne leur attribuait pas exactement le même rôle : La perpendiculaire était destinée, par sa taille et ses dimensions, à la vérification d’une pierre, ou d’un élément de maçonnerie, préparés pour être insérés dans un ensemble. Alors que le fil à plomb s’appliquait à la paroi toute entière, au mur. Ainsi les deux sont liés, et complémentaires, pour la vérification de la verticalité. Le fil à plomb a de plus un autre usage intéressant : il permet de descendre l’aplomb, c’est à dire de trouver, de faire coïncider un point exactement à la verticale d’un repère pris comme référence. C’est ainsi par exemple que l’on peut déterminer sur le sol d’une cathédrale, le point correspondant au centre de la clef de voûte, et dans certaines de nos Loges nous pouvons voir un fil à plomb indiquant, plombant, le centre du tableau de Loge. Pour les bâtisseurs, le fil à plomb joue encore un rôle majeur. En Franc maçonnerie, il symbolise la rectitude et la vérité, et fait partie des outils mobiles. Les symboles renvoyant à la verticalité représentent à l’origine la structure du Cosmos (univers ordonné, réglé) qui a pour centre l’axe du monde (fosse symbolique assimilée au centre) reliant la terre (mère) au ciel (Dieu). C’est l’Axis Mundi, ou Voie Royale. Le fil à plomb matérialise la force gravitationnelle et donne ainsi l’axe primordial : la verticale. Il suggère l’introspection dans la conscience afin de vérifier la rectitude spirituelle. Il est le symbole de la recherche de la vérité profonde, intérieure, ainsi que de l’élévation des sentiments. Bien que d’assez petit volume, son aspect est suffisamment pesant pour imager la recherche en profondeur de l’équilibre. C’est un outil indispensable dès le départ, car de la qualité intrinsèque de son utilisation dépendra la qualité du travail futur. Il évoque aussi la profondeur de la connaissance, de la justesse. La maçonnerie implique une recherche sur soi, une plongée dans les profondeurs de son être, avec la ferme volonté de s’élever, de progresser. Cet instrument de mesure et de rectitude de jugement induit une distance, une objectivation, et un sentiment de responsabilité. Pour tenir ses engagements en franc-maçonnerie, il faut prendre le temps de se construire intérieurement afin de mieux se connaître, et de bien faire le lien entre le « moi » intérieur, et le « moi » extérieur. La maxime de Socrate : « Connais-toi, toi-même » semble simple et logique, mais…il n’est pas du tout évident de bien se connaître ! C’est très difficile. Personnellement, j’ai beaucoup cherché. Je peux dire que mon fil à plomb a vacillé, oscillé, dans tous les sens…et je me suis très vite aperçue que ce que je croyais savoir de moi, n’avait pas grand-chose à voir avec ce que je devais savoir. La volonté et l’espoir sont les moteurs indispensables pour avancer sur la bonne voie, car celle-ci est étroite comme la ligne du milieu du pavé mosaïque. Apprentie, on apprend à freiner les oscillations désordonnées, perturbatrices, et sans cesse recanaliser l’énergie qui veut s’échapper dans la revendication d’un égo rebelle. Mais sur la route du respect de soi, on rencontre aussi l’amour des autres. Cela exige certes des devoirs, des règles, des obligations, mais la vraie fraternité en est la récompense. Outil de construction, le fil à plomb donne la verticale qui, à son tour, entraîne dans la construction de soi, la droiture, la certitude. Plus la raison s’affine, plus les oscillations diminuent, à la recherche de la ligne médiane idéale entre noir et blanc, blanc et noir : quête incessante du plus juste équilibre possible. C’est un principe unificateur de cohésion de l’être, qui résous le dualisme, car il est l’axe où se réalisent toutes les synthèses. Détenant le fil à plomb sur son sautoir, la deuxième Surveillante se trouve au milieu de la colonne du midi, en avant des Compagnonnes. Assise face aux Apprenties, son emblème suggère de ne pas s’arrêter à l’aspect extérieur des choses, mais au contraire, de rechercher le sens caché des symboles. Le fil à plomb est un outil actif, aérien, accroché à un petit arceau symbolisant la voûte céleste. Le seconde Surveillante doit donc inciter les apprenties à rechercher la vérité, le perfectionnement dans la voie initiatique, et les pousser vers les hauteurs, à la recherche de la beauté de l’esprit et du cœur ; leur enseigner l’équité dans leurs vies, et leurs actions. Le fil à plomb est une union indissoluble du bas et du haut. Seule la persévérance peut nous faire progresser, car rien de grand et de beau n’a pu se réaliser sans passion. Je garde donc soudé au cœur : L’Amour pour principe J’ai dit. M\ S\ |
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