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L’astrologie au cœur de la maçonnerie

A tous les Glorifiés du Champs des Roseaux, …que votre Mémoire soit bénie. Vénérable Maître, frères et sœurs dignitaires qui décorés l’orient, et vous tous mes frères et mes sœurs, en vos grades, qualités et fonctions, ce soir j’ai la faveur  de vous exposer à l’Orient du Temple une planche intitulée : l’astrologie au cœur de la maçonnerie.

Permettez-moi de vous convier à un voyage, nous explorerons le symbolisme de la maçonnerie universelle  et en particulier celui de  notre rite sous l’angle de l’Astrologie Sacrée. Cette visite se déroulera en trois étapes. La première, une définition succincte de l’astrologie, la suivante mettra en évidence le symbolisme maçonnique dans sa dimension cosmique et enfin la dernière, l’interrelation qui peut découler entre  le soleil et la lune. Pour être sûr d’arriver à bon port, Nous, Fils de la Lumière, invoquons notre Maître Hermès, exhortons sa divine protection, afin que, sous sa seule conduite, nous puissions  espérer entrevoir, le symbolisme occulte de notre auguste fraternité.

PREMIER VOYAGE :

Depuis que l’Homme est homme, la compréhension du Soi, celle de son environnement et l’interaction entre les deux, a toujours été objet de fascination et d’interrogation. Pouvons-nous affirmer que toutes nos actions sont le résultat d’une pensée consciente, libre de toutes influences : sociales, parentales, culturelles, héréditaires, voire pour certain  karmique ? Pouvons- nous également dire  que l’Homme  se construit en dehors de la société ? Ne  se forme t-il pas, par des échanges continus avec le monde ?

 Ainsi l’homme n’est pas séparé de la Nature car il vit dedans, le monde agit sur lui et il agit sur le monde. L’astrologie est le  langage des astres : Elle est à la fois une science, car elle possède des outils, une méthodologie. Elle est également un art, car elle permet au persévérant la connaissance de soi-même, des autres et aussi  des Dieux. Elle est enfin une voie, car elle met  l’homme en résonance avec lui-même.

DEUXIEME VOYAGE :

Nos rituels et tous le corpus maçonnique  affirment explicitement ou implicitement une relation étroite entre l’astrologie et la franc- maçonnerie, en  effet la loge est une image fidèle de l’Univers, et Temple  signifie dans l’ancienne langue étrusque UNIVERS ou MONDE. Rappelons, que tout TEMPLE est la matérialisation du NOMBRE, et il à pour principal fonction de créer ici bas un espace-temps, où le sacré devient perceptible, ce qui permet de dire lors du rituel de fondation, qu’il est égale au ciel en toutes ces parties. En outre  il existe une analogie parfaite entre le Temple et l’Homme en position couchée avec ces 33 vertèbres. Au préambule de cette étude interrogeons le catéchisme  d’apprenti : Qu’elle est sa longueur -
DE L’ORIENT A L’OCCIDENT ; Sa largeur - DU MIDI AU SEPTENTRION ; Sa hauteur - DU ZENITH AU NADIR.

Cet extrait, met en évidence l’idée expansive  de l’Ordre, de son rayonnement  mais aussi le symbolisme de la croix dans un plan à trois dimensions. Le point central de la croix, ou autrement nommé point de la manifestation du UN, du LOGOS, se déploie dans l’espace suivant les axes et les directions fondamentales à travers les 3 dimensions de la sphère cosmique, mettant ainsi  en relief un des aspects du nombre SEPT. Il existe aussi une étroite   relation  entre les  points cardinaux et les temps cosmiques : Orient --------------------- équinoxe du printemps ; Nord ou Septentrion------solstice d’hiver ; Occident------------------- équinoxe d’automne ; Sud ou  Midi-------------- solstice d’été.

Nous savons tous que la colonne du Nord, celle du Septentrion  est dévolue à l’apprenti et c’est là, qu’il doit cultiver le  silence, nous pouvons dire le triple silence, à savoir, celui du corps, fruit de la relaxation, celui de l’émotion, fruit de la respiration et celui de l’âme, fruit de la méditation. Ainsi une méthode d’introspection et une direction nous est proposées, car si la Lumière se lève à l’Est c’est au Nord,  au Septentrion qu’elle doit être recherchée. Symboliquement le  Nord  c’est la région la plus sombre, toutefois c’est dans la nuit la plus noire, lors du solstice d’hiver, que nous assistons à la naissance du principe créateur, c’est le moment ou le soleil reprend sa courbe ascendante.

Le 25 décembre le soleil entre dans la constellation du capricorne, et celle de la Vierge monte à l’horizon. A l’opposé de la Vierge nous retrouvons le signe du Poisson. Il est évident que la fécondation de la Vierge par l’Esprit n’est pas sans rapport avec la fécondation de la Terre Mère par le Soleil. Notre Mère la Terre, doit être vierge, immaculée, pure et sans tâche afin que le Principe Universel de Vie et de Lumière puisse naître. Ainsi la Lumière spirituelle ne sera perceptible qu’à celui ou à celle qui fera taire ces bavardages intérieurs devant l’ineffable au sein du silence intérieur. En utilisant la sémantique maçonnique, nous pouvons dire : VITRIOL.
 
Cette Lumière qui luit au septentrion est belle et bien réelle. Etymologiquement le mot septentrion est composé de Septem Triones qui signifie les sept étoiles. Nous pouvons judicieusement remarquer qu’au Nord de notre système solaire nous avons la Grande Ourse constitué de sept étoiles. En outre n’oublions pas que c’est au Nord, nous retrouvons le corps de notre MAITRE.

Levons maintenant les yeux et observons  la voûte étoilée, image du cosmos ; et regardons la corde à nœud constituée de 12 segments  expressions des  signes zodiacaux  qui nous montrent que le travail maçonnique s’accomplit à la frontière du visible et de l’invisible, dans ce monde intermédiaire qui sépare le plan terrestre, domaine du limité, du plan céleste domaine de l’infini. Il serait intéressant de souligner que si nous plaçons les signes zodiacaux le long de la corde à nœud, nous retrouvons la BALANCE, signe cardinal  au dessus du V\ M\, mais aussi attribut de la déesse MAAT.

En poursuivant l’analyse du Temple   nous constatons que les bougies, une fois allumées, prennent le nom d’étoile. Dans certain Rite, en particulier celui de MISRAIM, La couleur des bougies suit le parcours des astres Blanche : pour éblouissement du lever (la victoire sur l’obscurité des ténèbres nocturnes) Jaune : position à l’heure du « midi », où nulle ombre n’existe. Rouge : énergie la plus brûlante nécessaire pour celui qui va « entrer » dans le domaine de la mort.

 Nous ne pouvons oublier  la circumambulation qui respecte le déplacement des astres, mouvement circulaire avec le centre à droite, ou encore  les différents offices et leur correspondance planétaire. Notre ternaire peut être étudié selon la course apparente du soleil : Lever – Zénith – Coucher ou  en fonction des 3 phases lunaires de l’existence humaine : Naissance – Existence – Mort. Le signe d’ordre d’apprenti,  signe guttural, est en relation avec le signe du taureau, signe de Terre, correspondant à l’œuvre au Noir. J’invite les frères et les  sœurs, chacun selon son âge, à faire la relation entre le parcours du signe d’ordre en fonction de l’évolution spirituel dans une démarche alchimique. Dans le cabinet de réflexion nous retrouvons les attributs de Saturne : un faux et un sablier (temps agissant sur l’évolution).

Le coq animal consacré à Mercure (messager), psychopompe, conducteur des âmes. Pour être admis à l’initiation le profane doit être dépouillé des métaux. Analyser sous l’angle de l’astrologie chaque métal appartient à une planète, condense son influence et la transmet ; ainsi le dépouillement doit rendre l’homme le plus libre des influences astrales et par conséquent plus ouvert aux forces de l’initiation. Tous les rituels magiques le proclament. Bien sur, nous ne pouvons laisser sous silence l’étoile flamboyante, et le fait qu’il est dit dans le Rituel que le maçon travail de  midi à minuit.

Vivre c’est apprendre à mourir nous précise le rituel d’initiation, mourir aux préjugés du vulgaire, aux connus, aux automatismes afin de renaître à un autre plan de conscience, car c’est par la conscience que l’on est relié au divin. Cette mort se traduit en premier lieu dans une approche introspective, connaît toi toi-même, c’est à dire connaître ces forces et ces faiblesses, afin de les départager pour  les maîtriser eu égard aux Lois universelles. Puis, nous devons expérimenter  une 2ième   mort initiatique, mourir en  initié afin de renaître en adepte, en ayant toujours à l’esprit que l’éthique précède toujours la technique, postulat fondamental pour tout homme de désir.

A travers ces deux morts initiatiques nous percevons en filigrane le symbolisme des deux solstices,  celui  d’été et celui d’hiver. Les deux bornes  qui encadrent la manifestation solaire, lesquelles reliées, constituent l’axe du monde. Néanmoins, c’est par le symbolisme ésotérique des deux Saints Jean que nous pouvons mettre en exergue ces deux morts. En effet lors du solstice d’été nous fêtons  Jean le Baptiste, gardien de la porte des hommes, celui qui prêche dans le désert,  invite à aplanir les chemins du Seigneur et qui baptise d’eau. Nous retrouvons le symbolisme de l’horizontalité, du temps, du monde des symboles, de l’œuvre au Noir, c’est à dire l’enseignement des petits mystères. En revanche, lors du solstice d’hiver nous fêtons  Saint Jean l’évangéliste, gardien de la porte des dieux, apôtre de la Lumière, celui que l’on retrouve sur le Mont de la Transfiguration, le Mont des  Oliviers, le Mont du Calvaire, l’apôtre préféré du CHRIST (possesseur du secret en hiéroglyphe égyptien), celui à qui il  dit dans le jardin de Gesthsémané « mon âme est triste jusqu’à la mort ; reste ici et veille avec moi ( Mat. 26-38) ».

 Nous voici en présence de la perpendiculaire, l’intemporalité, la théophanie, l’œuvre au Rouge, c’est à dire l’enseignement des Grands Mystères. Une remarque s’impose, ces deux morts initiatiques font parties d’un même processus initiatique, différent néanmoins quant à leur finalité.

 Par conséquent la vie et la mort sont liées. Car pour  vivre à un niveau de conscience il faut mourir à un autre. Nous retrouvons ainsi   l’application de la  loi du triangle. Pour que la manifestation soit, il faut impérativement, la présence deux conditions complémentaires, un principe actif et un principe passif.  N’est ce pas  la conjonction du jour et de la nuit qui donne à la journée sa  propre réalité.

TROISIEME VOYAGE :

Dans le catéchisme d’apprenti il nous est demandé : qu’avez- vous vu après que le bandeau vous soit ôtez. Réponse : le soleil, la lune et le vénérable maître. Cette simple réponse revêt une profonde interprétation. Par le truchement de la loi de  l’analogie, nous avons l’extériorisation d’un processus intérieur, alchimique, un principe actif et un principe passif ainsi que  le fruit de leur interaction. Dans la maçonnerie égyptienne de  Cagliostro, nous apprenons que l’Art est le mariage  du soleil et de la lune, dit explicitement de l’actif et du passif, de la volonté et de l’émotion, du Feu et de l’Eau, du compas et de l’équerre, du fixe et du volatil, du solve et du coagula, dont  le fruit, le fils  sera : la pierre philosophale exprimé par le V\ M\.

Nous pouvons transposer ce symbolisme sur plusieurs plans de consciences et par le truchement de différents canaux. Car l’ésotérisme est un, c’est le même principe, la même  réalité archétypale qui est toujours véhiculé indépendamment des traditions. Le Rebis alchimique, symbole de l’initié réalisé,  est placé entre le ciel (soleil) et la terre (lune), médiateur entre les forces de l’en haut et de l’en bas. Mais c’est aussi  le résultat d’une conjonction, symbolisant en quelque sorte le retour à l’UN. La science hermétique nous apprend que le Grand Œuvre débute à l’équinoxe du printemps, lorsque le soleil entre dans le signe du bélier. Le mois suivant nous avons le signe du taureau dont  la Lune y est domicilié  et enfin  le 3ième mois suivant nous retrouvons le signe du  gémeau avec mercure  en exaltation dont la figure géométrique représente la pierre philosophale, enfant du soleil et de la lune.

La kabbale nous enseigne  avec l’arbre séfirotique. Sur la colonne du milieu, nous pouvons distinguer, malkhut représentant l’homme incarné, yessod la lune, thiphéret le soleil et kether représentant l’absolue. L’ésotérisme chrétien affirme que toute neuvaine pour qu’elle soit efficiente, doit invariablement débuter un dimanche, jour du soleil pour se terminer un lundi, jour de la lune.

Dans la tradition indienne nous retrouvons le HATHA YOGA. Il convient de noter ici que le mot HATHA est constitué de la combinaison deux mantras HA et THA. HA  représentant la lune et THA : le soleil. Le terme YOGA veut dire union, jonction, intégration. Ainsi l’union de ces deux forces en l’homme provoquera l’éveil de la conscience supérieure.

Nous mettons souvent en corrélation le solstice d’hiver et celui d’été. Cependant une relation digne intérêt peut être mise en évidence entre le solstice d’hiver et l’équinoxe du printemps, ou entre noël et la pâque, la grotte lieu de naissance et le tombeau lieu de résurrection,  la prise de conscience et illumination. A  noël nous assistons à la naissance du soleil invaincu,  c’est une fête solaire. La pâque est situé le 1ier  dimanche après la pleine lune, après l’entrée du soleil dans le signe du bélier au moment du printemps, par conséquent cette fête est en relation avec la lune. Entre ce temps solaire et ce temps lunaire il y a le carême précédé du carnaval. L’étymologie du mot carnaval est carne-levare ou carnelevanem : «  enlève la chair ». Ce carême composé de 40 jours est  nécessaire au dépouillement du vieil homme, putréfaction nécessaire à la germination, qui commence le mercredi des cendres, évoquant la mort des apparences. Il nous  faut  casser la coquille de notre ego pour permettre l’éclosion de la vie, illumination à laquelle aspire tout homme de désir.

En guise de conclusion, n’oublions pas que le travail initiatique, commence d’abord  par une approche psychologique, introspective et s’achève dans la plénitude de l’Etre réalisé, immortel, détenteur de tous les pouvoirs et connaissances du monde. Connais-toi toi-même et tu connaîtras l’univers et les dieux. L’hermétiste considère que les signes du zodiaque comme les planètes sont une projection extérieure des dispositions et des facultés déjà présentes au sein de la nature humaine (microcosme) à l’image du grand univers (du macrocosme). Ainsi le ciel sera considéré comme un immense miroir sacré.

C’est pourquoi Hermès Trismégiste nous précise : « il y en nous la Lune, Mars, Jupiter, Saturne, Vénus, Mercure et le Soleil. Saturne nous donne les rêves, Jupiter la vie, Mercure le jugement, Mars la colère, Vénus le désir et du Soleil vient le rire ». Paracelse affirme également : « ce n’est pas le Saturne qui est au-dessus de nous mais le Saturne qui est en nous qui nous tourmente ». Ainsi chaque signe ou  planète doit être considéré uniquement comme des « facultés planètes ». C’est dans cette perspective que doit que doit être étudié l’Astrologie dans une dimension psychologique.

Dans une approche  hermétique, le printemps, l’été, l’automne et l’hiver doivent être analysé selon leur propre réalité cosmique.  Nous savons tous que la terre tourne sur elle même et qu’elle gravite autour du soleil suivant une ellipse. Par conséquent ils existent plusieurs champs vibratoires en mouvement. Au printemps (21 mars) la durée du jour est égale à la durée de la nuit, donc le passif est égal à l’actif ;  le principe positif est égal au principe négatif. Puis le soleil poursuit sa courbe ascendante qui culminera pendant l’été (21 juin). Ce jour là, nous avons la journée la plus longue de l’année, l’actif est supérieur au passif. Arrivé au  paroxysme de sa manifestation ici-bas, la course du  soleil entre dans une phase descendante. Lors de l’automne (21 septembre) l’actif est égal au passif et le soleil continu sa courbe descendante dont le point le plus bas sera atteinte en hiver (21 décembre) avec le passif supérieur à l’actif. Associé à ces quatre temps cosmiques, nous avons quatre fêtes cardinales : Pâques, les feux de la St Jean, St Michel et Noël qui répondent avant tout à une réalité invisible. De plus, comme nous pouvons le constater, dans la création cohabitent simultanément l’hiver et l’été, le printemps et l’automne, le passif et l’actif, le bien et le mal pour nous enseigner que  la vie est un miroir. Entre ces 2 grandeurs il existe une infinité de gradation, et  l’initié étant au centre.

Le voyage arrive à son terme, que notre maître Hermes en soit remercié. A vous tous, mes sœurs  et mes frères, joyeux Noël et bonne année, que le Grand Architecte de l’Univers nous remplis de ces bienfaits. En ce temps de Noël, période de festivité et de joie populaire, mais aussi moment privilégié à la réflexion, au recueillement et à la méditation, rentrons en silence afin de permettre à cette étincelle spirituelle de naître en chacun de nous. ESPERONS, ESPERONS ET ESPERONS.

J’ai dit.

J\M\ A\


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