Obédience : NC | Loge : NC | Date : NC |
De l’Espoir à l’Espérance : un cheminement sous les rayons de la Lumière L’Espoir pourrait être considéré comme le moteur qui amène le profane à frapper à la porte du Temple. Il croit en la perfectibilité des hommes, il veut s’améliorer, donner un sens à sa vie. Même si des épreuves se dressent sur son chemin : lettre au V\M\, enquête, bandeau, il espère être reçu FM\, il fait confiance, il sait que la bienveillance est une vertu maç\. On peut donc parler d’ « attente confiante », selon la définition de la notion d’Espoir. Le profane qui demande à entrer en F\M\ doit donc être apte à l’Espoir. Nécessairement optimiste à l’égard du progrès humain comme à l’égard de sa propre capacité à évoluer, « il ose espérer », comme il est dit au cours des 3 voyages qui vont accompagner son initiation au REAA. Deux attitudes apparemment contraires caractérisent l’entrée en FM.°. : confiance, mais aussi vigilance, comme le souligne la présence du coq dans le cabinet de réflexion. Mais en FM.°. les deux ne s’opposent pas, elles doivent se compléter : il s’agit de pratiquer le lâcher-prise sans perdre l’esprit critique, d’ôter le masque tout en restant en éveil. Puis le nouvel initié vit son temps d’Apprentissage. Laisser les métaux à la porte du Temple, tailler sa pierre, se mettre à nu en quelque sorte devant des hommes et des femmes devenus soudain ses FF\ et SS\ nécessitent de ne voir en l’Autre qu’indulgence et aide fraternelle. Le travail essentiel, tenter de se connaitre en vue de se perfectionner, passe par un dévoilement sincère et authentique, dévoilement qui se fait à l’intérieur de soi mais aussi dans l’Atelier devant les autres. L’Apprenti FM\ est, dès son initiation, l’architecte de lui-même. Il se construit pas à pas, en suivant ces quelques rayons, du soleil ou de la lune, qui brillent en lui-même et qu’il trouve autour de lui dans l’athanor qu’est la Loge. Ce chemin va mener, petit à petit, à l’Espérance, à cette Lumière qui jaillit des Ténèbres, permettant le dépassement du deuil nécessaire à toute entreprise de purification. Abandonner pour mieux s’élever, donner pour mieux recevoir. Passer de l’Espoir à l’Espérance suppose d’avoir compris qu’il faut accepter le doute, le désarroi, le désespoir même, peut-être. Comment devenir plus éclairé si on n’a pas été confronté aux ténèbres, comment suivre une quête si on ne souhaite pas rencontrer des épreuves, comment trouver en soi l’étincelle de la Foi si on renonce sans combattre ? Le doute fait accéder à une parcelle de Vérité, le désarroi fait réfléchir, le désespoir, qui n’est point la désespérance, renforce la solidité de l’armure de ce chevalier que nous souhaitons être. L’Espérance est ce qui nous guide dans notre quête initiatique. Elle suppose que nous considérions notre perfectionnement réalisable. Passer de l’Espoir à l’Espérance, c’est passer d’un état à un sentiment, d’un souhait à une quasi certitude. D’où la Foi dans le bien fondé de notre entreprise. L’Espérance, lien ténu qui maintient la Vie, est le moteur qui permet de dépasser l’obscurité du cabinet de réflexion, de faire confiance aux plus anciens tout en gardant notre libre arbitre, de nous dépouiller progressivement du vieil homme. Présente lors d’une batterie de deuil, l’Espérance rappelle que la démarche, qui nécessite ardeur et volonté, passe par une série d’abandons, de nos peurs, de nos réticences, de nos préjugés, de nos certitudes. Dans la légende célèbre de Pandore, l’Espérance était restée au fond de la jarre, ouverte étourdiment par l’héroïne éponyme, et d’où avaient jailli tous les Maux. Ce mythe est destiné à souligner les méfaits de la curiosité excessive, mais il nous rappelle aussi que, quels que soient nos misères, il y a toujours une petite étincelle qui peut ranimer notre flambeau. En outre, nous, FF\MM\ qui avons promis de tout mettre en œuvre pour nous améliorer, devons être des Prométhée, porteurs de Lumière, et non des Epiméthée, comme le naïf mari de Pandore qui a trop vite cru que les dieux lui faisaient un cadeau en la personne de cette superbe femme. Ne rien attendre des dieux, ni des autres, tout attendre de soi. Réfléchir avant d’agir, pratiquer les vertus de la tempérance. Etymologiquement Epiméthée est celui qui pense trop tard, par opposition à son frère Prométhée, celui qui sait prévoir. « L’Espérance est le songe d’un homme éveillé » a dit Aristote. C’est bien une longue marche vers l’Eveil sous le Delta radieux que nous avons en effet entreprise, une longue marche dans les rayons de cette Lumière que nous suivons. Lorsque le découragement s’installe, que tout ce que nous avons construit semble déconstruit, que les ténèbres nous ont envahis, reste, pour les Chevaliers, cette lumière de l’Espérance qui brille encore et qui doit les guider. Et peut-être est-il même nécessaire que le Temple soit menacé pour que nous soyons vigilants. Il faut que nous soyons bousculés dans nos certitudes pour que nous soyons conscients que l’idéal vers lequel nous tendons demande des qualités supérieures et que nous ne devons succomber ni à la facilité, ni à la paresse, ni à l’autosatisfaction. « Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage » disait Boileau. Le Robinson de Michel Tournier, seul sur son île, se fixe des devoirs pour sortir de ce qu’il appelle « la souille », c'est-à-dire l’état animal. C’est ce qui lui permet de rester un homme debout et de braver son destin. Et, comme le disait aussi Albert Camus à propos de Sisyphe roulant sans cesse son rocher : « il faut imaginer Sisyphe heureux ». Etre heureux d’assumer sa destinée, de la prendre à bout de bras, d’être homme responsable. Dès notre initiation, donc dès que nous sommes mis sur le chemin, le terme « Devoir » apparaît : nous avons le devoir d’être fraternel comme celui de chercher toujours à nous perfectionner ; nous sommes appelés à nous transcender par une lutte continuelle contre les préjugés qui entravent notre quête de la vérité comme par l’Amour que nous devons porter à nos FF\ et à nos SS\. En ce sens, l’Espérance est ce point d’appui qui peut permettre de surmonter les déceptions et les amertumes. Comment ? En les affrontant. L’Espérance s’allie alors au Courage : courage de continuer la route, de descendre dans ses propres enfers pour remonter, bien sûr ; courage aussi de ne pas céder à la facilité, à l’ « à quoi bon ? », au « ras le bol ». Le FM\ doit lutter car il est un homme de combat, de ce « bon combat » qui peut seul mener vers la Paix, un Chevalier dont le but de la croisade est son propre perfectionnement, un combattant qui utilise son épée pour pourfendre ses ennemis intérieurs, un Templier au coeur pur. Il faut lutter pour trouver la Paix (en soi comme au dehors) et pour réaliser son Unité. L’affrontement, avec soi-même, la confrontation avec les Autres en L\, nous obligent à puiser des réserves au plus profond de nous-mêmes et nous révèlent la Force insoupçonnée qui nous permettra de ne pas nous laisser trop facilement abattre par les coups du sort inévitables. « Ceux qui vivent ce sont ceux qui luttent », écrivait Victor Hugo dans Les Châtiments ! En outre, nos Rituels, tout en nous enseignant la vigilance, l’humilité, la lucidité, nous rappellent que nous devons avoir confiance dans notre capacité à nous reconstruire quand nous avons le sentiment d’être déconstruits. « Si tu peux voir détruit l’ouvrage de ta vie /Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir… Tu seras un homme mon fils » : Rudyard Kipling. Ceci doit être, à fortiori, notre conception de la vie à nous FFMM\. D’ailleurs, la nouvelle construction n’est-elle pas toujours plus solide que la précédente ? C’est du moins l’enseignement du conte de notre enfance, Les trois petits cochons ! Le F\M\, conscient que la chute est toujours possible, se corrige parce qu’il sait qu’il peut commettre des erreurs. De même, l’édifice qu’il construit avec ses FF\et ses SS\ est une perpétuelle reconstruction, un chantier permanent, tout en étant cette œuvre intemporelle qui se poursuit au fil du temps et des générations. Dans cette optique l’Espérance est fondamentale, de même que la Foi dans l’œuvre que nous souhaitons accomplir. En conclusion : l’Espoir enchâssé, solidement serti dans le bijou d’Hiram qui rayonne au fond de notre puits intérieur, peut seul permettre de mener à bien notre quête personnelle du Graal. J’ai dit S. Germaine Lombard |
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L´Espoir est enchassé dans ce rayon de lune Ce Roman, de156 pages, est une quête initiatique sous forme de conte où les lecteurs peuvent relever des références à nos rituels du 1er au 30ème degré. Les deux héros, Olympe et Aubin, devront passer par des épreuves, des voyages et des doutes pour accéder à la connaissance et comprendre le message laissé par le sage Balthazar. |
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