Obédience : NC | Loge : NC | Date : NC |
L’étoile Flamboyante Si nos symboles sont les représentations le plus souvent iconographiques de concepts parfois très élaborés, l’étoile flamboyante semble, à priori, issue d’un concept simple. Toutefois, en l’examinant de plus près, on s’aperçoit qu’il n’en est rien comme nous allons le voir. Dès les plus anciennes civilisations, la représentation de l’étoile a toujours été associée aux divinités ou aux âmes des morts parties rejoindre les dieux. On la trouve dès l’époque sumérienne où elle symbolisait Dieu dans l’espace céleste, très présente dans la mythologie égyptienne, elle l’est aussi dans les croyances chinoises ou indiennes. Elle est alors représentée sous la forme de cinq branches et non d’un pentagramme. Dans la F\ M\, l’Etoile flamboyante n’a pas toujours été représentée telle que nous la connaissons aujourd’hui, elle ne fût même pas une étoile du tout à une époque. En effet, si le manuel Sloanede 1700 parle de l’étoile flamboyante, il était repris du manuel Edimbourg de 1696 qui lui, parlait d’un Large ovale. Pourquoi un Large ovale ? C’était en fait la représentation de la mer de bronze citée dans le premier livre des Rois, chapitre VII (1R7), une large vasque de bronze contenant les eaux lustrales, reposant sur douze bœufs symbolisant les douze constellations du zodiaque (et les douze tribus d’Israël) et située sur le parvis du Temple de Salomon. Dans ses eaux, la nuit, se reflétait le ciel étoilé. Ceci pourrait expliquer le passage de la mer de bronze à l’étoile. A partir de Sloane, elle est tout d’abord représentée sous la forme que nous connaissons d’une étoile à cinq branches encerclée de flammes, elle apparaîtra aussi à sept branches (peut-être dans d’autres degrés) ou disparaissant pour ne laisser place qu’au flamboiement, peut-être dans un but d’intellectualisation mais perdant par-là même tout son sens. Comme nous venons de le voir, l’Etoile Flamboyante est un symbole dont la représentation graphique complexe laisse supposer une interprétation qui ne l’est pas moins. L’Etoile Flamboyante est constituée de trois éléments dont la signification de chacun renforce la signification de l’autre. Ils sont au nombre de trois comme nous l’avons vu, un pentagramme, un flamboiement et une lettre G majuscule. Voyons ces éléments : Le pentagramme. Si l’étymologie de ce terme n’est pas pleinement satisfaisante, nous la conserverons malgré tout pour la suite de cet exposé. Pas satisfaisante car si « pentagramme » signifie cinq traits, cela va à l’encontre de notre méthode graphique qui veut que nous la dessinions d’un seul trait non pas par caprice, mais car il s’agit là d’une partie de sa symbolique que nous verrons plus loin. Le pentagramme est une forme géométrique simple, c’est un polygone étoilé que l’on peut tracer aisément à l’aide d’un compas et d’une équerre en respectant les proportions du nombre d’or. La proportion divine qui préside à sa construction étant apparue au Pythagoriciens, ceux-ci l’adoptèrent comme signe de reconnaissance affirmant à son égard que « l’on ne peut parler des choses divines que muni d’un flambeau ». Le pentagramme est également utilisé dans la sorcellerie ou dans le satanisme dans sa forme inversée, pointe en bas, mais aussi dans cette même position pour la rosace de la cathédrale d’Amiens ou certaines décorations de l’armée russe, qui, ni l’une ni l’autre, ne vouent de culte à satan. D’autre part, il faut mettre un terme à certaines inepties vues, lues ou entendues telles que « L’homme » des proportions de Léonard de Vinci, ou quoique ce soit d’autre, s’inscrive parfaitement dans le pentagramme. En effet, dans les divines proportions que Léonard de Vinci a mesurées chez l’homme, on trouve que, quatre doigts font une paume, quatre paumes font un pied, que l’envergure égale la hauteur, qu’il s’inscrit dans un cercle dont le centre est le nombril et dans un carré dont le centre est le pubis. En aucun cas, l’homme illustrant le traité d’architecture de Vitruve ne rentre dans un pentagramme. Ou à contrario, on peut tout dessiner dans la forme simple qu’est le pentagramme quitte à tricher un petit peu. Comme nous l’avons vu précédemment, notre tradition veut que nous tracions l’étoile d’un seul trait et ce n’est pas un hasard. Le dessinateur part de l’extrémité de l’une des branches et après une errance ordonnée et dirigée, reviens au point de départ. Ce tracé terminé, il peut être répété à l’infini sans lever le crayon. Il ne s’agit pas là de la métaphore d’une cosmogonie cyclique chère à Mircea Eliade dans « Le mythe de l’éternel retour », mais de celle d’un voyage qui doit ramener celui qui l’entreprend dans le droit chemin. Il a contourné son centre sans jamais l’atteindre, peut-être y aura-t-il vu que dans le pentagone qu’il a ainsi dessiné au centre de l’étoile, peuvent se dessiner une infinité de pentagramme concentriques, lui rappelant qu’une étincelle divine est en lui et qu’il n’aura de cesse de la retrouver. Peut-être, verra-t-il aussi que s’il prolonge le tracé des branches, il peut construire une infinité de pentagramme grandissants, image de l’univers infini dont il n’est qu’un élément. Peut-être encore, verra-t-il qu’en reliant les pointes de ces étoiles concentriques, il trace une spirale répondant au nombre d’or, qui lui indiquera que de l’infiniment petit à l’infiniment grand, tout est harmonie.
La divine proportion dont procède l’étoile, ou qui découle d’elle, nous précise que ce voyage n’a pas pour seul but de nous faire découvrir l’harmonie régnant dans la construction de la terre et de l’univers, mais aussi que celui-ci doit s’effectuer harmonieusement, il ne s’agit pas de sortir du chemin tracé, mais d’aller voir ce qui est beau ailleurs et de s’en enrichir. Le chiffre 5 est à fortiori très présent dans le pentagramme, cinq traits, cinq branches, cinq angles convexes, cinq angles concaves, il s’inscrit dans un pentagone et un pentagone s’inscrit en lui. C’est ici la combinaison du 2 et du 3, de la lune et du soleil, du mal et du bien, du féminin et du masculin, c’est à dire un homme dans un monde sensible a trois dimensions mais aussi la force de ses quatre membres et l’intelligence de sa tête. Ce chiffre cinq est également présent dans les pas du compagnon, autre métaphore du voyage, dans l’age de cinq ans, dans les cinq marches, les cinq sens, les cinq styles d’architecture… Le Flamboiement. Le flamboiement qui entoure l’étoile vient renforcer l’image de la force qui émane d’elle et à l’instar de l’épée flamboyante du Vénérable Maître, sa lumière pourfend les ténèbres pour guider le compagnon vers son but, c’est à dire vers la Lumière du G\ A\ D\ L’U \ car l’étoile Flamboyante en est son astre. Sans ce flamboiement, l’étoile ne serait rien d’autre qu’une figure géométrique à laquelle on aurait donné un sens purement arbitraire. Dans la loge, c’est en la superposant au Delta rayonnant, lui-même déjà éclairé que l’Etoile flamboie. Sur le tableau de loge, on adjoindra au pentagramme, des flammes ou des rayons représentant sont éclat. Ainsi, elle devient le guide, celui-la même qui guida les Mages vers Bethléem. On pourrait résumer ainsi le Flamboiement en disant qu’il est la Lumière que l’on cherche en cheminant par l’Etoile. La lettre G. La lettre G est sans aucun doute un des grands mystères de la F\ M\ si l’on se réfère au nombre de significations qui lui sont donnée. De l’initiale de Géométrie, cinquième des arts libéraux, en passant par Gnose, Gravitation, Génération, Génie, Gloire, Grandeur jusqu’a God de l’anglais, Got de l’allemand, Godda du persan, beaucoup de choses ont été dites. Certains y ont vu le gamma minuscule grec lui-même dérivé du hiéroglyphe égyptien sekhnet ou mât du pavillon d’Anubis en forme de fourche, d’autre, l’iod hébraïque, initial de Jéhovah, d’autre encore, une déformation de la représentation de la mer de bronze dont on retrouve la forme ovale dans le tracé du G, ou enfin l’idéogramme alchimique du sel après avoir été ouvert à la façon d’un 6. Pour ma part, l’origine anglo-saxonne de la franc-maçonnerie que nous pratiquons me porte à croire qu’il s’agit de l’initiale de God signifiant ici sa présence sans la dévoiler totalement. La réunion des trois éléments. C’est bien la réunion de ces trois éléments qui fait flamboyer l’Etoile aux yeux du compagnon. Ayant ainsi rassemblé ce qui était épars, il ne doit jamais oublier les devoirs de ce grade. Chercher dans son cœur, dans celui de chaque homme et en chaque chose cette étincelle divine qui en est la quintessence. L’Etoile Flamboyante et son apparition au nouveau compagnon. L’Etoile Flamboyante, symbole Oh! Combien représentatif du deuxième degré apparaît aux compagnons dès leur entrée dans le Temple lors de la cérémonie de passage où elle a remplacé le Delta Rayonnant. Une première indication est donnée aux impétrants par le V\ M\ qui dit : « le T\ de la F\ M\ va s’éclairer, car vous allez connaître de nouveau symboles et découvrir le monde extérieur ». Ainsi donc, les apprentis sont sortis des ténèbres et en pénétrant dans le Temple, ils se dirigent vers le monde extérieur avec de nouveaux outils et un guide. L’importance de l’Etoile Flamboyante pour les nouveaux compagnons est renforcée lors de la cérémonie de départ lorsque l’O\ dit : « Ont-ils, gravé en leur cœur le tracé de l’Etoile, leur guide ? » et que le 1° S\ la leur fait dessiner. L’Etoile Flamboyante a donc une triple signification pour le compagnon, elle est le point de départ d’une nouvelle étape de la vie maçonnique, elle est le chemin à suivre et elle est le but à atteindre. Pour conclure : Si pour beaucoup, l’étoile qui guida les Mages à Bethléem est le plus souvent l’image de l’Etoile Flamboyante, je lui préfère un autre passage de l’Ancien Testament qui, s’il ne parle pas d’étoile, n’en explique pas moins bien toute sa symbolique et celle du grade de compagnon. Livre de Tobie, chapitre V – Le Compagnon, verset 1, (pour situer le récit, il faut se souvenir que Tobit, le père demande à son fils d’aller en Médie rechercher l’argent qu’il a laissé en dépôt vingt ans plus tôt). « Je ferai, père, tout ce que tu m’as commandé. Seulement, comment faire pour lui reprendre ce dépôt ? Lui ne me connaît pas, et moi, je ne le connais pas non plus. Quel signe de reconnaissance vais-je lui donner, pour qu’il me croie et qu’il me remette l’argent ? De plus, je ne sais pas les routes à prendre pour ce voyage en Médie ». Alors Tobit répondit à son fils Tobie : « Nous avons échangé nos signatures sur un billet, et je l’ai coupé en deux pour nous en ayons chacun la moitié. J’ai pris l’une, et j’ai mis l’autre avec l’argent. Dire que cela fait vingt ans que j’ai mis cet argent en dépôt ! Maintenant, mon enfant, cherche-toi quelqu’un de sérieux pour compagnon de voyage, il sera à nos frais jusqu’a ton retour ; et puis va toucher cet argent chez Gabaël ». Tobie sortit, en quête d’un bon guide capable de venir avec lui, en Médie. Dehors, il trouva Raphaël, l’ange, debout face à lui (sans se douter que c’était un ange de Dieu). Il lui dit : « D’où es-tu mon ami ? » L’ange répondit : « Je suis l’un des Israélites tes frères, je suis venu chercher du travail par-là ». Tobie lui dit : « Sais-tu la route pour aller en Médie ? » L’autre répondit : « Bien sûr ! J’y ai été plusieurs fois, je connais tous les chemins par cœur... » Le décor est planté, nous avons, dans ce court extrait du livre de Tobie, toute la symbolique de la loge du deuxième degré. Le chapitre porte le numéro cinq, son titre : « Le compagnon ». Le jeune Tobie est chargé par son père devenu vieux et aveugle, d’aller chercher ses richesses laissées en dépôt chez Gabaël. Pour ce faire, le père lui donne le symbole (au sens étymologique du terme, il s’agit en l’occurrence d’un billet portant les signatures) qui permettra au fils, autant d’être reconnu par Gabaël qu’il ne connaît pas, que de reconnaître les richesses elles-mêmes, puis lui demande de se trouver un guide et de partir en voyage. L’ange Raphaël qui cache son nom, masque et manifeste tout à la fois l’action de Dieu, dont il est l’instrument. Nous avons bien là les principaux attributs de ce grade, le chiffre cinq, le voyage dont on doit rapporter un chef d’œuvre et un guide pour compagnon de route dont on peut supposer qui il est sans vraiment qu’il se dévoile. L’ange Raphaël est cette étoile flamboyante, il ne connaît pas le chemin, mais tous les chemins, il guidera Tobie dans son voyage et le ramènera chez lui. Tobie rapportera de ce voyage la fortune familiale, l’amour, sous la forme de la fille de Gabaël qu’il a pris pour épouse, et un remède pour soigner la cécité de son père lui redonnant ainsi la vue de la lumière. Ainsi il a pu continuer sa vie, comblé, en poursuivant les actions charitables qu’avait entreprirent son père avant lui. J’espère être moi aussi devenu l’Etoile Flamboyante qui pourra transmettre tout ce qu’il a pu acquérir à ceux qui suivront mes pas dans un voyage dont je pourrais leur indiquer le chemin. J’ai dit, V\M\ |
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