Obédience : NC Loge : NC Date : NC

Les 5 Sens

Le morceau d’architecture que je soumets à votre réflexion ce jour, s’intitule : LES CINQ SENS. Pourquoi 5 sens, que signifie ce nombre 5 ? Le nombre 5 à lui seul est déjà l’objet d’une planche, qui ne pourra même pas épuiser son objet. Nous n’allons donc pas nous y attarder. Notons toutefois, que le nombre 5 est un nombre impair, donc masculin et actif. Il est formé de 3 et 2, c'est-à-dire du mariage du premier nombre impair, l’esprit, masculin, et du premier nombre pair féminin. Le nombre 5, est celui du Comp\. En effet, la marche de ce dernier est de 5 pas, sa batterie de 5 coups, son âge est de 5 ans, etc. Il importe de noter que l’Etoile flamboyante qui symbolise le Comp\ écossais et le guide dans sa vie a 5 branches. Nous nous en tiendrons là, et allons maintenant focaliser notre réflexion sur les 5 sens.

Les 5 sens relèvent de la faculté sensible. Au terme de son premier voyage le futur Cp\ découvre une planche sur laquelle sont inscrits les 5 sens. Ce rappel repose sur le fait que toute personne qui aspire à la connaissance, doit commencer par se connaître soi-même. Le futur Cp\ apprend à se défier de ses sens, à mieux les appréhender pour interposer entre la perception et la réaction une faculté de discernement, indispensable pour prendre des décisions appropriées.

Sur le plan intérieur, le développement des sens opère la transformation de : L’ouïe en entendement ; La vue en clairvoyance ; Le goût en appréciation des valeurs spirituelles et de la subtilité ; Le toucher en tact et discernement ; L’odorat en flair.

Examinons d’un peu plus près, chacun de ces sens.

1- L’Ouïe

Il est dit, par ailleurs, que le son initial du fiat lux fut générateur du cosmos. C’est ce son primordial qui engendra le monde manifesté d’après la genèse, affirmant ainsi la primauté du vocal. La voix est en rapport avec le verbe, avec la parole. L’évangile de Jean nous dit, je cite : « au commencement était le verbe… ». S’il n’y avait pas cette faculté auditive, qui aurait pu entendre le verbe ? Il apparaît donc une prééminence de l’ouïe sur la vue. Ce passage tiré, une nouvelle fois, de l’évangile de Jean (Jean XX, V.28 et 29) qui retrace les paroles du Christ destinées à Thomas, lors de la résurrection, je cite : « parce que tu me vois, tu crois : Bienheureux ceux qui n’ont pas vu et qui ont cru », illustre cette primauté de l’ouïe sur la vue. Les oreilles sont  les organes de l’ouïe, symbole de communication, en tant que celle-ci est reçu de manière passive. L’oreille peut être considéré comme canal de la vie spirituelle, car c’est elle la réceptrice des paroles et des mots de passe de l’initiation. Les auriculothérapeutes y lisent la forme d’un fœtus renversé et selon les Orientaux, il est possible d’y voir si la  personne est ce que l’on appelle « une vielle âme », c'est-à-dire quelqu’un « qui n’en est pas à sa première vie ». Nos oreilles nous relient à nos origines et sont l’un des signes de l’immortalité et de la sagesse (Bouddha). Par extension, elles sont la représentation de notre capacité d’écoute d’intégration, d’acceptation de ce qui nous vient de l’extérieur, car elles permettent d’écouter mais aussi d’entendre.

2- La Vue

Les yeux sont les organes de la vision. Grâce à eux, nous pouvons voir le monde extérieur, en couleur et en relief du fait de la présence des deux yeux. L’enseignement en maçonnerie est en grande partie visuel. Les symboles ne peuvent être contemplés que parce que l’œil, est omniprésent. La vue suivant l’angle sous lequel on l’utilise, induit des perceptions et compréhensions intuitives. Lorsque cette perception est fine et profonde, on peut à partir de la vision, accéder, de la connaissance distinctive à la connaissance intuitive, de l’analyse à la synthèse. A ce stade, ce que l’on perçoit ou que l’on ressent devient de moins en moins communicable par la parole. On voit autrement, on voit par le 3ème œil, ou œil frontal, on voit par l’œil intérieur, appelé encore œil du cœur. C’est la vue qui nous permet, au moment de l’initiation, lorsque le bandeau nous est retiré, de contempler ces trois grandes Lumières, que sont le VLS, l’équerre et le Compas.

3- Le goût

Du latin gustus, le goût est le sens par lequel on perçoit les saveurs. L’organe principal du goût, mais aussi de la parole est la langue. Au-delà de la saveur, le goût est, également, l’aptitude à discerner ce qui est beau, de ce qui est laid. Sur le plan extérieur, le goût est éminemment subjectif puisqu’il dépend de sensations agréables ou désagréables, qui sont variables en fonction des perceptions des individus spécifiques. C’est par l’organe de la langue que la sensation du goût se détecte et se définit. Savoir garder le silence ou tenir sa langue est l’une des manifestations essentielle de la maîtrise de soi.

La langue est l’un des organes le plus redoutable que possède chacun, car il peut aussi bien être un agent du verbe créateur lors d’une consécration, qu’être destructeur par la médisance ou la calomnie, qui sont les usages les plus négatifs que l’on puisse en faire. Dans le soufisme, le goût est considéré comme le début d’un dévoilement initiatique : l’acte de goûter savoureusement, désigne la connaissance initiatique, en opposition avec la connaissance théorique profane. Cet acte de goûter que l’initié du REAA sur la coupe de libation, ou coupe d’amertume, lorsqu’il lui est demandé de jurer de garder le silence sur ce qu’il découvrira à la suite de son initiation. Notons, enfin, que sur le plan intérieur et à un niveau supérieur, le goût correspondrait à l’appréciation des valeurs spirituelles et leur subtilité.

4- Le toucher

L’organe de ce sens est la peau Le toucher permet d’entrer en contact ou en relation avec un être ou quelque chose, par la main par exemple. Si l’identification globale de la forme d’un objet s’effectue par la vue, la reconnaissance plus fine, plus sélective dudit objet se fait par le toucher. Le touché implique la notion de proximité, de contact. C’est une forme d’expression directe qui peut induire des réactions vibratoires à la fois physiques et spirituelles. C’est par ce sens que s’effectue l’attouchement qui correspond à la demande du mot sacré et permet de reconnaître un frère de jour comme de nuit. Sur le plan intérieur le toucher sera délicatesse, tact, raffinement et discernement.

5- L’Odorat

C’est par l’organe du nez que l’on reçoit la perception sensible venant du monde extérieur. C’est grâce à lui que nous pouvons sentir. Lorsque quelqu’un a l’odorat très développé, on dit de lui qu’il a du flair. Le flair intérieur, est capable de déceler sympathie et antipathie, d’orienter les désirs et les paroles, de guider la marche de la vie. L’association du goût et de l’odorat  est aussi importante que la présence des deux yeux. Dans un sens supérieur, aux confins de l’intuition, on peut parler de subtilité, mais aussi de discernement, comme pour le toucher. Le candidat lorsqu’il entre les yeux bandé en Loge pour la première fois, c’est son odorat qui d’abord est mis à l’épreuve par cet encens qui l’enveloppe et qui semble être en harmonie avec le son de la musique.

Voici mes TCF ce que je peux vous dire concernant ces divers sens mis en éveil par modeste planche que je viens de vous présenter.

J’ai dit V\M\


6023-7 L'EDIFICE  -  contact@ledifice.net \