GLNF Loge :  Les Disciples du Précurseur - Orient de Nice Date : NC


Les Ordres d’Architecture


Dans les temps les plus anciens, partout dans le monde, les peuplades nomades se déplaçaient librement en érigeant des pierres dressées, symbole de la flamme céleste qui éclaire l'esprit humain. Tous avaient en commun une vision unitaire du monde, du visible, à l'inaccessible à l'esprit humain.
Plus tard l'homme imaginatif doublé de sa ferveur religieuse, donna naissance aux Tumulus, Dolmens et bien d'autres créations. Puis se dressèrent à travers le monde: pyramides, pagodes, basiliques, temples et cathédrales : ouvrages des compagnons Opératifs. Le 2nd voyage initiatique invite les compagnons en devenir, à cultiver les 5 ordres d'architecture que sont : le dorique, l'ionique, le corinthien, le toscan et le composite.

La transition est donc toute trouvée pour vous présenter le thème de cette planche de compagnon. Nous allons voir ensemble les ordres d’architecture GRECS, que sont le Dorique, l’Ionique et le Corinthien, ainsi que les ordres d’architecture ROMAINS, que sont le Composite et le Toscan.

Ces 5 ordres représentent les 5 marches du temple de Salomon à gravir, dans l'évolution du compagnon.
 
L'architecture de la colonne de pierre du F :.M :. Opératif peut se comparer, avec un tant soit peu d’imagination à l'architecture du corps humain : des pieds (une base), un corps (de pierres ciselées et empilées) et une tête (chapiteau). Cette colonne du F\M\ Opératif est riche en enseignements. Commençons par étudier l’ordre Dorique.

L'ordre Dorique

L'ordre Dorique est le plus ancien des ordres d'architecture grecs : Le Parthénon, situé sur l’Acropole d’Athènes en Grèce, en est le type même. La construction de ce monument a duré 15 ans, de - 447 à - 432 avant J.C.

Le Parthénon d’Athènes – Grèce

L'ordre dorique est le plus simple, le plus dépouillé des trois ordres grecs. Les colonnes doriques se caractérisent notamment par leur chapiteau à échine plate (nue, sans décors), par leur fût orné de 20 cannelures et par l'absence de base (pour le dorique grec) ; la frise dorique se caractérise par ses triglyphes et ses métopes.
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L'ordre dorique est aussi le plus ancien des ordres grecs (il apparaît durant la seconde moitié du VIIe siècle av. J.C.). Vitruve, architecte Romain qui vécut au 1er siècle avant JC, attribue son invention à Dorus (Doros), fils d'Hellénos. Selon Vitruve, ceux qui l'employèrent les premiers « mesurèrent le pied d'un homme, et, trouvant qu'il était la huitième partie de la hauteur du corps, ils appliquèrent à leurs colonnes cette proportion : quelle que fût le diamètre de la colonne à son pied, ils donnèrent à la tige, y compris le chapiteau, une hauteur égale à huit fois ce diamètre.
Harmonie des proportions, l’ordre dorique est austère, puissant et robuste. Beauté et raison sont étroitement liées dans la colonne Dorique. Elle repose avec simplicité directement sans base sur le soubassement (stylobate).Elle est courte et massive, elle évoque force et grandeur. Sa hauteur est égale à 8 fois son diamètre de base. Son pourtour est creusé de 20 cannelures formant des crêtes vives, réduites à 16 par les Romains qui ajoutèrent une base. Son chapiteau rectangulaire est peu élevé. En fait, les phénomènes de forme qui sont apparus aux différentes époques dans l'architecture et la décoration dans les différents pays, sont tantôt de l'ordre spirituel, comme les proportions ou les styles, tantôt d'ordre plus matériel comme les éléments ornementaux empruntés souvent à la nature. Ils participent à la vie sociale et morale comme des êtres animés. Ils l’expriment dans l'image offerte par l'évolution des goûts comme par l'évolution des moeurs. 2 colonnes symboliques prennent une place essentielle dans notre Ordre. C'est Hiram de Tyr qui coula les 2 colonnes d'airain pour le temple de Salomon. Il les nomma Jakin et Boaz. Cet artisan était rempli de sagesse, d'intelligence et de science. L'airain, alliage sacré est synonyme d'immortalité et de justice. II est aussi le signe de l'alliance indissoluble du ciel et de la terre. Hiram coula aussi un chapiteau pour chaque colonne, orné de 200 grenades où figuraient des lys, le tout relié par 7 chaînettes festonnée.

L'Ordre Ionique

L'ordre ionique (appelé également colonne ionique) se caractérise notamment par son chapiteau à volutes, par son fût orné de 24 cannelures et par sa base moulurée. Parfois, un groupe de cariatides prend la place de colonnes ioniques, les plis des vêtements évoquant les cannelures de ces colonnes. La plus célèbre de ces réalisations est sans conteste l'Érechthéion de l'Acropole d'Athènes.
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Façade néo-classique – quartier des assurances-vie de Cincinnati (Etats-Unis – Iowa)

Cet ordre Ionique, qui a pour caractère général la grâce et l'élégance, paraît avoir été employé primitivement pour les édifices funéraires. On ignore la date (bien que celle-ci doive sans doute se situer aux alentours de 560 av. J.-C.) et le lieu de son invention. Il a été peu usité dans la Grèce continentale, mais on en trouve de nombreux exemples en Asie Mineure. Les Grecs étant passés dans l'Asie mineure sous la conduite d'Ion, un de leurs chefs, voulurent élever un temple magnifique à Ephèse en l'honneur de Diane. Ils cherchèrent, pour décorer ce monument, un nouvel ordre d'Architecture qui, sans être moins régulier que le Dorique, offrit un genre de beauté plus délicate, et qui fût susceptible de recevoir plus d'ornements. Comme l'ordre Dorique avait été déterminé sur le corps de l'homme, ils imaginèrent de régler les proportions du nouvel ordre sur la taille plus délicate des femmes Grecques. Poussant loin l'imitation, ils copièrent les boucles de leurs cheveux, ce qui donna lieu aux volutes du chapiteau, et ils cannelèrent les colonnes pour imiter les plis de leurs vêtements. Ce nouvel ordre fut nommé Ionique.

L'ordre ionique est donc l'un des trois ordres de l'architecture grecque, caractérisé surtout par un chapiteau orné de volutes et une colonne élancée ornée de cannelures profondes et possédant une base moulurée. Les ordres d'architectures sont le départ de la construction d'édifices toujours présents de nos jours (Acropole, cathédrales,...). La précision de ces réalisations, les matières nobles employées ont permis de les faire perdurer dans les âges et les différentes générations.

L'ordre Corinthien

L'ordre corinthien est le dernier des trois ordres architecturaux grecs, dont le caractère est surtout déterminé par une grande richesse d’éléments et un chapiteau décoré de deux rangées de feuilles d’acanthe[1]. Si la forme évasée et la décoration végétale qui caractérise le chapiteau corinthien fit son apparition en Égypte, en Assyrie (ancien empire du nord de la Mésopotamie – Irak actuel) et dans d'autres contrées d'Orient, avant d'être adoptée par les Grecs. Ceux-ci ont le mérite d'avoir épuré et enrichi les types préexistants, ainsi que de les avoir appliqués à un nouvel ordre d'architecture. Les chapiteaux de l'île de Théria peuvent être considérés comme étant la forme la plus ancienne.

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Chapiteaux Corinthiens – façade néo-classique de la Poste de New York (Etats-Unis)
L'ordre corinthien a été inventé aux alentours de 380 avant J-C. Il est d'abord utilisé dans les parties secondaires des grands édifices, souvent à l'intérieur. On retrouve notamment des colonnes corinthiennes au temple d'Apollon à Bassae ou encore dans l’ancien sanctuaire de Delphes, temple dédié au dieu Apollon. Puis l'ordre corinthien va être utilisé seul. C'est notamment cet ordre qui est employé pour la construction du temple de Zeus à Athènes (l'Olympéion), un temple aux proportions assez exceptionnelles puisqu'il reste l'un des plus grands temples grecs jamais construits. Nous ne possédons que très peu de temples grecs purement corinthiens ; en revanche cet ordre sera sans conteste le préféré des architectes romains.
Le fût de la colonne corinthienne est ordinairement lisse; et cannelé quand elles sont de marbre. Le nombre de cannelures varie de vingt à trente-deux (il est le plus souvent de vingt-quatre), suivant le diamètre de la colonne ; et, comme il convient qu'une cannelure corresponde au milieu de chacune des quatre faces du chapiteau, le nombre de cannelures doit être divisible par quatre.
L'entablement caractérise l'ordre corinthien presque autant que le chapiteau. Mesures prise sur les plus beau bâtiments corinthiens (le temple de Vesta à Tivoli, le temple de Minerve à Assise, le panthéon et le temple d'Antonin à Rome), on trouve que la hauteur de l'entablement est le cinquième de la hauteur des colonnes. Toutefois, on peut élever l'entablement aux deux neuvièmes. Les proportions de l'architrave et de la frise sont très variables. Les Romains ont orné la bande supérieure de l'architrave d'une moulure, qui se compose ordinairement d'une cimaise et d'un filet, et qui, faisant saillir l'architrave, la sépare nettement de la frise. La frise corinthienne ne se distingue de l'ionique que parce qu'elle comporte généralement une plus grande magnificence d'ornements ; elle reste parfois lisse.
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Les architectes de la Renaissance ont été plus heureux dans leur imitation de l'ordre corinthien que dans celle du dorique ou de l'ionique ; les fautes qu'ils ont commises proviennent généralement de leur respect aveugle pour les antiquités romaines, qu'ils n'avaient point comparées aux monuments grecs. Ce fut pour avoir trop regardé quelques édifices romains mal conçus que l'illustre Andrea Palladio introduisit dans l'architecture de la Renaissance la frise bombée, innovation des plus malheureuses. La colonnade du Louvre de Claude Perrault est une habile application de l'ordre corinthien. Il faut en dire autant de l'église de la Madeleine, à Paris.

 Ordre Composite

L'Ordre composite est une continuation des trois Ordres grecs que nous avons vu précédemment : Ordre ionique, Ordre dorique, Ordre corinthien. Pour simplifier, l’ordre Composite est la combinaison d'une base ionique, d'un fût de colonne dorique, et d'un chapiteau ionique ou corinthien[1]. C'est au 16eme siècle que les architectes imaginèrent cet amalgame car ils en avaient remarqué un exemple dans l'arc de Titus. (arc qui commémore la prise de Jérusalem 70 ans après JC )
L'ordre composite allie la force dans la beauté, le tout supporté par un pilier lisse, blanc donc vierge et le tout posé sur la terre : nos racines.

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Ordre Toscan

L’ordre toscan, ordre de l'architecture classique, est une forme simplifiée de l'ordre architectural dorique grec. Les colonnes toscanes ont sept diamètres de hauteur, y compris la base et le fût. L'échine est plus arrondie et le fût plus galbé. Les Romains l'employèrent avant de faire la conquête de la Grèce. Sa principale caractéristique est l'absence de tout ornement, la pureté simple de l'art.
Ce n'est que par les historiens que nous connaissons l'existence de cet ordre car aucun spécimen de construction toscane antique ne nous est resté…

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Ces divers styles architecturaux se sont succédé dans le temps suivant l'évolution du goût des constructeurs, mais tous ont eu pour objet l'harmonie des édifices qu'ils devaient ériger. Ces différents ordres d'architecture nous révèlent encore ici que tout n’est que symbole; Depuis longtemps j’avais envie de découvrir et d’apprendre ces différents ordres architecturaux, c’est désormais chose faite. J’espère que cette planche vous aura, vous aussi,  fait découvrir, ou redécouvrir pour les plus aguerris, une autre face de la franc-maçonnerie, qui est l'élévation de la pensée par la connaissance…

Ces évolutions, ces embellissements architecturaux, nous ramène aussi sur un plan maçonnique, à notre recherche d’amélioration de nous même, en travaillant notre pierre cubique ; en effet la connaissance acquise associée à notre énergie, nous apporte la force pour gommer nos aspérités, polir ensuite notre pierre nous ouvrant ainsi peu à peu vers la voix de la sagesse.

En tant que compagnon, nous avons apparemment acquis assez de connaissance pour enfin envisager une construction sur des bases solides, qui nous permettrons de nous élever, telles les colonnes du temple; pour l’anecdote, les compagnons étaient d'ailleurs appelés au moyen âge, les enfants de Salomon, autrement dit nous suivons l'enseignement de nos maîtres, garants de la tradition maçonnique, au service de la veuve et de ses orphelins.

 Pour conclure, je citerai Vitruve : «Une construction ne tient debout que si les règles sont appliquées».

Effectivement, dans toute société il y a des lois, des règles à respecter, afin que chacun puisse s'épanouir grâce au bienfait de cette forme de liberté.

Vénérable maître, j’ai dit

D\ C\

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