GLDF Loge : NC Date : NC


La Liberté a-t-elle des Limites ?

A la recherche de définitions sur la liberté et ses limites, je me suis tournée vers Internet et toutes ses facilités d’accès à une très grande information. J’ai trouvé un site répertoriant 100 mots symboliquement forts en thème. Donc, voici les définitions réécrites de « liberté » et de « limite ».

Les définitions de la liberté : Nom féminin d’origine latine « libertas », dérivé de liber, « libre ». C’est l’état de celui qui n'est pas captif, qui ne subit aucune contrainte physique, aucune coercition. Tout prisonnier aspire à recouvrer la liberté et par extension c’est l’état de celui qui n'est pas esclave ou serf, ou vassal.

Dans l'ordre politique et social, c’est la jouissance de droits reconnus à l'individu en vertu de sa qualité d'être humain. Chacun des droits accordés aux citoyens en vertu du principe de la liberté en général : Liberté religieuse ou liberté de conscience. Liberté d'expression, d'association, etc.

Dans les rapports privés entre individus, c’est l’absence de dépendance ou d'appartenance. En parlant d'un seul individu c’est l’absence de contrainte intellectuelle ou morale : Préserver sa liberté de jugement.

En philosophie c’est l’état d'un être qui ne serait pas déterminé, soumis à une contrainte psychologique ou autre. La définition et la conception philosophique de la liberté varient considérablement d'un philosophe à l'autre. Une seule définition de la liberté apparaît en fait impossible.

Intellectuellement ou physiquement c’est l’aisance, la souplesse. La liberté de la démarche, des gestes :

Les Synonymes : Autonomie - Indépendance - Délivrance – Emancipation ;
Les Contraires : Captivité -Esclavage -Limite -Oppression - Servitude – Soumission ;
La Citation : « Sans la liberté de blâmer, il n'est pas d'éloges flatteurs » [Beaumarchais].

Les définitions des limites : Nom féminin d’origine latine « limes, limitis », « sentier, chemin », d'où « ligne de frontière, limite ». Point, zone ou ligne qui marque le terme d'une étendue quelconque. Les limites d'une propriété, son pourtour.

Par extension c’est un point marquant le terme d'une période. Être atteint par la limite d'âge.

Par analogie c’est un nombre, quantité qui indique le maximum à ne pas dépasser : Limite du poids accepté par la poste pour les colis.

Au figuré. Sans limite signifie, au sens propre, « sans bornes, illimité », d'où « immense, très étendu ». L'étendue sans limite du désert. « Très grand, qui est au-delà de ce qu'on peut concevoir ». Son ambition est sans limite.

En philosophie une situation limite est un état à la fois constitutif de l'être humain et mettant en jeu la conscience authentique de cet être. Selon Jaspers, la naissance, la mort et l'extase sont des situations limites.
 
La Citation : « La vertu même a besoin de limites » Montesquieu. La liberté s’applique dans bien des domaines. Ce soir j’aimerais vous faire part de ma réflexion sur quatre thèmes : la liberté du corps qui utilise les 5 sens pour vivre en parfaite harmonie avec l’espace, la liberté de l’esprit à travers les beaux-arts et l’art moderne, est-ce encore de l’Art ? La liberté de la recherche, le développement de la science a-t-on encore de l’éthique et de la morale ? Et la liberté de l’homme, l’humanité est-elle encore libre ?

Notre corps comporte cinq sens qui nous permettent de vivre en toute liberté dans l’espace qui nous ait donné. Sans cette perception peut-on encore être libre ? Chaque sens a une fonction bien spécifique qui permettait à nos ancêtres de survivre dans un monde hostile. Aujourd’hui avec la robotisation et l’assistance qui nous entourent, le toucher, l’odorat et le goût procurent des plaisirs et sont moins considérés comme des sens indispensables à notre survie. En effet, avec les normes européennes de sécurité, il n’est plus question de mettre sur le marché un produit dangereux sans un nombre important de précautions quant à son emballage, sa couleur et son parfum.

En ce qui concerne l’ouïe et la vue, le langage des sourds et le braille ont considérablement changé la vie des personnes souffrant de ces déficiences, leur offrant ainsi l’accès à la lecture et à d’autre forme de communication et surtout de pouvoir accéder au monde du travail. C’est justement en pouvant communiquer et en élargissant les champs de nos connaissances que nous accédons à une plus grande liberté. Le cas d’Internet est en cela très intéressant. Grâce à une petite machine nous communiquons avec le monde entier.

C’est grâce à l’ouïe, la vue et le toucher que nous sommes capables d’apprécier l’art musical, la peinture, la poésie, la sculpture, et l’architecture. De nos jours la liberté dans ce domaine est totale. Dans nos villes fleurissent de soient-disantes « œuvres d’art » qui ne sont qu’enchevêtrement de métal, de couleur et quelques fois de son. Le sculpteur Tinguely excelle dans cet art. J’aime ! Je n’aime pas ! Il interpelle quelque part et c’est l’un de ses buts. L’autre étant de mettre l’art moderne à la portée de tous. Des musées d’Art Moderne surgissent tels des champignons à l’automne. Qu'est-ce que cet Art Brut, Pop, et New- Age qui nous entoure, nous cerne et tente de nous absorber. Dans les clubs à la mode, le Rock n’Roll, le Disco, la Pop musique et maintenant le Rap et la Techno font vibrer la jeunesse. Résisteront-ils ? Résisterons-nous ? Cet Art Moderne, qu’il soit musical ou pictural sera-t-il jeté aux oubliettes comme les précédents ? En fait la réponse est très complexe.

Seuls les génies créateurs et des œuvres « originales » nous sont parvenus. Ne nous trompons pas l’Art dit traditionnel ou classique, a aussi produit des navets, des compositions artistiques qui ne passaient pas la première audition. Tous ces navets et compositions atypiques ont sombré dans l’oubli populaire. Aujourd’hui il en est de même. Seulement nous le ressentons plus fortement parce que nous le vivons et que nous avons peut-être une culture plus aiguisée, plus sélective et plus éclectique que nos ancêtres. Par le fait que nous avons à notre disposition un fantastique réservoir d’archives, d’annales musicales et artistiques dans lequel nous puisons notre savoir et notre connaissance.

Un exemple : Pour ou contre la Pyramide du Louvre, les Colonnes de Buren dans la cour du Palais Royal ou l’Arche de la Défense ? Chacun sa préférence. Personnellement je pensais que c’était des outrages. L’un d’ordre financier et le deuxième d’un point de vue purement esthétique : celui du plaisir des yeux. C’est en écoutant un des conservateurs du musée du Louvre que j’ai compris la démarche des architectes et sculpteurs. Le Louvre n’a pas été construit en un seul tenant. Diverses époques se côtoient, de ces fortifications du Moyen-âge au jardin des Tuileries. Jusqu’à Napoléon III et Louis Philippe le Louvre a changé. Même lors de l’incendie qui détruisit le palais des Tuileries, le Louvre se transforma. Et bien pourquoi ne pas accepter cette pyramide comme étant une continuité dans le temps. Un pont entre deux millénaires. C’est de l’architecture.

Je ferais un parallèle audacieux avec la Franc-maçonnerie. En chacun de nous sommeille un artiste. Certains effectuent le « pas » qui les fait sortir du rang. Qu’il soit artiste, compositeur ou architecte classique ou moderne l’homme ou la femme qui crée réalise une œuvre. Ils utilisent un chemin initiatique similaire à celui des Francs-maçons. En effet pour créer une œuvre, l’artiste devra apprendre de ses pairs des techniques de base. Puis il prendra une certaine autonomie et un jour il créera en toute liberté. Mais à ce stade, il aura encore un long chemin avant de maîtriser parfaitement son Art. Ainsi s’inscrivent dans nos villes des créations qui, espérons-le, sont le fruit d’un long chemin initiatique de la part de leur créateur. Et non une nouvelle élucubration d’un politicien désirant faire preuve de mécénat à l’égard d’un artiste en herbe.

La liberté dans l’Art a une limite. Cette liberté c’est le respect du public. L’artiste qui respecte et fait vibrer son public recevra de celui-ci une foi inaltérable. A l’inverse le public lâchera l’artiste en qui il ne croit plus et qui ne le transcende pas. Je suppose que c’est ce qui a permit et permettra à des œuvres de traverser le temps. J’aimerai vous faire partager aussi une réflexion de Yehudi Menuhin : seule la musique est intemporelle. Contrairement à la peinture, la sculpture, l’architecture et la poésie ; le compositeur une fois sa partition écrite ne peut plus opérer sur elle. Sa composition musicale sera jouée et interprétée par différentes personnes venant d’horizons culturels différents. Un tzigane n’interprétera pas de la même façon « Les rhapsodies Hongroises » que le chef d’orchestre Helvétique Armin Jordan. Chaque fois c'est une nouvelle création. Cela se remarque dans la grande variété d’enregistrement proposée au public. Sa destruction n’interviendra qu’avec l’oubli. Mais tel le phénix l’œuvre renaîtra sous la direction d’un nouveau virtuose ou d’un passionné qui redécouvrira la partition. Je pense que malheureusement il n’en est pas de même pour les sculptures, la peinture et l’architecture. Ces créations sont vouées tôt ou tard à la destruction, soit par l’homme, soit par le temps. De plus ces trois Arts ne sont aucunement libres dans l’espace. Ils ont tous et toujours besoin d’un support et d’un lieu d’exposition.

La Poésie et la Musique n’ont pas de frontières. Pas de nationalité. Ce sont des Arts accessibles à tous et en tous lieux. Jeunes ou vieux, riches ou pauvres, malades ou bien portant, libres dans son corps ou prisonniers dans l’âme la Musique et la Poésie sont deux outils très fort et très utilisés pour combattre la répression et le manque de liberté.

Des psychologues ont pris conscience qu’au travers des sons, des couleurs et des formes, les enfants pouvaient communiquer et pour certains se libérer. De nos jours de plus en plus d’artistes visitent les hôpitaux afin de procurer un peu de bien être à des enfants malades. Leur permettre un instant de rêve et de liberté dans le cauchemar qu’est leur quotidien. En fait cette approche récente est le résultat d’études effectuées sur des enfants en milieu scolaire. De plus en plus tôt les enfants ont un sens aigu de la liberté. Mais tout commence bien avant la scolarisation.

L’enfant qui vient de naître et à qui ces parents vont patiemment apprendre au fil des mois et des années à marcher, manger, parler, doit aussi apprendre à connaître les limites de sa liberté. C’est dès le plus jeune âge que cette notion de liberté apparait. Ce petit être qui ne sait pas encore parler exprime déjà ces préférences. Est-ce lui ou cet instinct de conservation qui le fait réagir ? Les deux peut-être.

La première chose que développe un nourrisson, puis l’enfant ce sont les cinq sens. Et au travers de ces sens, c’est une certaine forme d’apprentissage de la liberté. En effet si un bébé n’aime pas les carottes, vous pouvez toujours courir pour qu’il en mange. C’est peine perdue. Cette liberté est toute fois limitée par la volonté et les désirs de ses parents. Les carottes ne seront pas mangées nature mais avec de la purée de pomme de terre. Les seules défenses de l’enfant sont ces pleurs ou des réactions physiques auxquelles les parents se plient de bonne ou mauvaise grâce.

Brassens a bien raison de dire que la liberté est une perle rare. Le paradoxe est que le monde de l’enfance est perçu par les adultes, comme un temps de grande liberté. Et l’enfant perçoit le monde de l’adulte comme étant libre. Ni l’un ni l’autre n’a raison. Le rôle des parents est de préparer l’enfant au monde adulte. Les parents jouent un rôle essentiel dans l’apprentissage des limites de la liberté. C’est une partie du Civisme qui s’inculque à cet âge. Bien des maux de notre civilisation sont les bobos d’une jeunesse à qui nous n’avons pas su inculquer ces notions de civisme.

Nous attendons l’âge adulte pour être libre. Mais n'est-ce pas un leurre ? Nous regrettons les « chemins écartés » de la liberté enfantine et de l’adolescence. Ce monde d’adulte dans lequel nous évoluons est-il aussi libre que notre regard d’enfant voulait bien le croire et l’espérer ? De cet enfant, un adolescent prendra très vite le corps. A cet esprit jeune et malléable nous inculquerons les sciences. C’est durant ce long apprentissage que sont les études que le citoyen libre de demain se formera. C’est au travers des sciences naturelles et de la physique qu’il découvrira les limites de la nature. Pourtant la Science n’a pas de frontières, pas de limites, tant que l’homme désirera la conquérir. Qu'elle soit cartésienne comme les mathématiques et la physique ! Philosophique comme, la sociologie et la morale ou scientifique comme les sciences naturelles ! La Science n’a de limite que celle que nous lui mettons. C’est à dire celle de notre cerveau, de notre compréhension, de notre discernement et en quelque sorte de notre liberté de conscience.

A ce jeune qui découvre les merveilles de la science, quel futur lui préparons-nous ? En effet sur l’hôtel de la recherche fondamentale, jusqu’où ira le chercheur ? Qui peut dire que la liberté dans ce domaine n’a pas de limite si des laboratoires jouent à l’apprenti sorcier avec la génétique ? Les chercheurs ont-ils suffisamment de conscience pour ne pas toucher au fruit défendu ? La pression des grands laboratoires pharmaceutiques de recherches n’est-elle pas démesurée ? Je pense à ce chercheur qui inventa ce terrible produit la Thalidomide. Sa liberté de chercheur et de scientifique lui dicta un bien terrible chemin.

La liberté d’expression est tout aussi forte. Le Sunday Times publia plusieurs articles de fonds sur le danger d’utiliser ce médicament pour les femmes enceintes. Le journal fut toute fois condamné par la justice Anglaise qui estima qu’il y avait violation du secret de l’instruction. La Cour Européenne des Droits de l’Homme en décida autrement et cassa l’ordonnance du tribunal sur l’argumentation que ceci constituait une violation de la liberté d’expression. A la suite de cet arrêt le Royaume Uni modifia sa loi. Malheureusement nous n’avons pas à remonter aussi loin dans le passé n’y d’aller en Angleterre pour trouver pareille ignominie.

L’affaire du sang contaminé et celle de la vache folle sont encore trop récentes pour ne pas être oubliées. J’ai récemment assisté à une conférence avec le professeur Baulieu (concepteur de la pilule RU486/ et du Viagra) sur le thème « prolonger et améliorer la vie : enjeux scientifiques, économiques et ethniques ». La salle pouvant intervenir, j’ai posé une question sur la pilule RU486 qui devrait être retirée du marché prochainement. Tout ça parce que la multinationale qui la fabrique refuse de braver des groupes de pression américano-catho-facho-macho qui luttent contre l’avortement. Cette pilule permet à des femmes d’avorter en douceur. Alors que la mise en vente du Viagra de façon quasi burlesque et sans aucun problème ne dérange personne. Donc que la petite pilule bleue qui permet à ces messieurs de pratiquer des galipettes à tout âge soit vendu pourquoi pas. Mais ne cédons pas sur l’avortement. Heureusement que le Viagra n’est pas remboursé par la Séc

Nicolas Machiavel (1469-1527) et Charles Secondat Baron de Montesquieu (1689-1755)

Nicolas Machiavel (1469-1527) et Charles Secondat Baron de Montesquieu (1689-1755)

u. Mais qui sait si le PACS passe, il y aura bien un groupe de pression masculin du 3eme âge pour proposer le remboursement du Viagra. Donc où se trouve l’éthique de ces sociétés et de la société ? Ma question souleva une salve d’acclamations. Ouf il y a encore de l’espoir ! La réponse du professeur Baulieu je la connaissais. Une petite société a repris le flambeau, mais à quel prix ? Alors les politiciens doivent-ils écouter leur conscience ou faire confiance à des rapports économico-politico-copinage ? Les hommes politiques ont-ils suffisamment de liberté de choix ? Ne sont-ils pas menés par les sondages, les élections ou tout autre scrutin ? Le dernier scandale qui secoue l’hémicycle de l’Assemblée Nationale et divise la France, n’est-il pas révélateur de la lâcheté des politiciens.

La liberté de vivre en couple n’a rien à voir avec une remise en question des valeurs fondamentale de la famille. Notre société évolue et je comparerais le PACS à la loi sur l’avortement que défendis Simone Veil dans le milieu des années 70. En tant que maçonne je me dois de réagir et lutter pour que cette loi soit votée. Car qui sont ces groupes de pression qui luttent contre le PACS : le FN, l’Opus Dei et tous leurs acolytes. A l’heure où j’écris ces lignes, début novembre, les débats vont bon train à l’Assemblée Nationale. J’espère qu’en vous lisant ce travail, nous aurons bien avancé. Alors l’homme est-il encore et toujours libre ? Et cette liberté a-t-elle des limites ? A l’heure d’Internet et du multimédia une partie de la planète est « chébran » et l’autre pas encore connectée. Quelques continents vivent dans l’opulence et d’autres dans un dénuement total. Le quart monde est à la porte de nos villes. Si les bidonvilles n’existent plus et que le ghetto de Varsovie a disparu, ne nous trompons pas, nous avons créé bien pire dans nos banlieues. Il y a l’eau, l’électricité et le tout-à-l’égout, mais il y a aussi la solitude, l’agressivité, un mal être croissant et une violence sans limite. Oui les habitants des cités dortoirs sont libres de voyager : des Ulis à Paris intra-muros mais à quel prix. Pour tous ces jeunes sans le sou ou dealer, l’étalage de richesses est un appel à la petite délinquance. Puis c’est comme au Monopoly c’est direct en prison. Mais ce n’est pas un jeu.

Oui la liberté a des limites et comme le dit si bien la déclaration des droits de l’homme :

« La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui ». Mais aussi surprenant que cela puisse vous paraître, et pour celles qui ont eu la possibilité de visiter le Mémorial de Caen, j’aimerais partager avec vous la très belle phrase gravée dans le mur d’entr

Nicolas Machiavel (1469-1527) et Charles Secondat Baron de Montesquieu (1689-1755)

ée. « La douleur m’a brisée, la fraternité m’a relevée, de ma blessure a jailli un fleuve de liberté ».

Vue sous cet angle et seulement celui-ci la liberté n’a pas de limite.

J’ai dit,

V\ L\


7010-E L'EDIFICE  -  contact@ledifice.net \