GMLMI | Loge : La Persévérance - Orient de Bandol | 25/05/1999 |
Le Rire Sur
le coup je suis piqué au vif et un peu vexé par
ce
sentiment que j’inspirais. Mais loin de me laissé
abattre je vois la une
possibilité pour moi de montrer une autre facette de mon
personnage et de
plancher sur un sujet autre que la symbolique habituelle. Après
la lecture de ma planche, se Frère m’a
écrit (depuis
je garde toujours sa lettre avec mes rituel). Le propos de cette lettre
n’a
d’intérêt que lui et moi. Le plus
important a été ce que nous avons
retiré tous
les deux de cette expérience. 1
– Ne pas
se fier
aux apparences pour juger. 2
– Ne pas croire que les remarques sont toujours faites
pour nuire, mais elles sont aussi faites pour vous
s’améliorer. Après
ce préambule, venant en au sujet. La
planche que je vais vous lire ce soir a pour sujet,
comment dire, une réaction instinctive et
incontrôlée de l’être
humain.
Cette réaction c’est : Le
RIRE Rabelais à
dit « Le rire est le propre de
l’homme » il est parait il ce qui nous
différencie de l’animal. Doit-on pour autant se
sentir supérieur à lui pour
cela, la question est posée. Mais
d’abord qu’est ce que le rire exactement,
à quoi sert-il, pourquoi rit-on, de
qui ou quoi rit-on, comment rit-on, comment le rire est-il
perçu par celui qui
le provoque ou le subit, peut on rire de tout ? Pierre
Desproges avait une réponse à cette
dernière
question, il disait « On peut rire de tout, mais pas
avec tous le
monde ». Comme
vous le voyez, cela fait beaucoup de questions et il y
en a encore bien d’autre, pour une réaction somme
toutes des plus banale et des
plus incontrôlées. Une
situation incongrue, un trait d’esprit et nous voila
entrain de hurler, de hoqueter, de pleurer ou de nous tordre de rire. Mystérieux
phénomène que philosophes et psychologues et
médecins de tous poils on tentés
d’expliquer avec un sérieux qui frôle le
comique ; Un
vrai éclat de rire ne se programme pas. Sa
caractéristique,
c’est qu’il se produit de manière
totalement inattendue, dans une situation
souvent saugrenue. A l’origine du
déclic : le contraste entre l’image
cohérente que nous nous faisons de la
réalité et l’irruption soudaine de
l’absurde dans ce monde bien ordonné. Un
télescopage si bien enregistré et
répercuté par nos neurones que nous nous
retrouvons agités de spasmes plus ou
moins violents qui dans les cas extrêmes nous laissent
pantelants et
ruisselants de larmes mais envahis par une exquises sensation de
bien-être. De
tous les temps, les médecins ont souligné les
effets
bénéfiques du rire sur la santé.
Rabelais le prescrivait à ses patients comme à
ses lecteurs. Le rire est véritable stimulant psychique qui
aide à surmonter
soucis et angoisses de la vie quotidienne. De qu’elle
manière me
direz-vous ? Sans entrer dans des explications scientifiques
intéressantes
soit mais peut drolatiques, relevons tout de même que le rire
se traduit par
une augmentation de la production d’endorphines (nos
analgésiques naturels), un
renforcement des défenses immunitaires et une meilleure
oxygénation du sang en
raison d’un accroissement de circulation d’air dans
les poumons. Ralentissement
du rythme cardiaque, favorisant le sommeil et la relaxation musculaire,
diminuant l’anxiété, le rire est le
remède antistress par excellence. La potion
magique ne se laissant pas mettre en bouteille, il ne nous reste plus
qu’a
cultiver notre sens de l’humour ! Les
gens, vous, moi, nous reprochons tours à tours aux uns
de trop rire ou sourire, d’être
désinvoltes tandis que nous reprochons aux
autres de ne jamais rire, d’être et de se prendre
trop au sérieux. Ou est la
limite entre les deux. Elles dépens peut-être du
caractère et de la perception
souvent différente de celui qui émet le rire et
de celui qui le reçoit. Le
rire à mes yeux n’est pas le contraire du
sérieux, c’est
le contraire de l’uniformité dans le
débat, dans la discussion, le contraire de
l’ennui. Ceux qui ne rient pas ne sont pas plus
sérieux que les autres, ils
sont simplement plus crispés, incapables
d’établir une certaine distance par
rapport à une situation, une idée. Celui
qui rit sait pourquoi il rit, il rit pour se rassurer
pour dédramatiser « il faut mieux en rire
quand pleurer », il parait
que plus la société à des
problèmes, plus elle cherche à rire….
Plus l’avenir
est incertain, plus les humoristes font salle comble. Doit-on en
conclure que
le rire est le miroir de notre société. Je
m’inquiète quand je vois le nombre
de comiques de talents que nous avons en ce moment
« Dis mois de quoi tu
ris et je te dirais qui tu es ». Il y a un proverbe
Québécois qui dit
« Le sens de l’humour a
été donné aux hommes pour les consoler
de ce
qu’ils sont » Je vous laisse
méditer la dessus. Ce
qui fait le plus rire le commun des mortels que nous
sommes, c’est d’abord la misère des
autres qui nous fait oublier la notre. Baudelaire
voyait dans le rire, le signe de la double nature
de l’homme, à la fois angélique et
diabolique. Baudelaire écrivait aussi
« Qui a-t’il de si réjouissant,
dans le spectacle d’un homme qui tombe sur
la glace ou sur le pavé, pour que les muscles du visage se
mettent à jouer
subitement… Cependant le rire set parti,
irrésistible pour dire : moi,
je ne tombe pas, moi, je marche
droit, moi, mon pied est ferme et
assuré, ce
n’est pas moi qui
commettrais la
sottise de ne pas voir un trottoir interrompu ou un pavé qui
barre le
chemin ». Le besoin de se sentir
différent de celui qui fait rire est
important, ce moi est
supérieur. Celui
qui reçoit le rire lui doit
l’interpréter, car il peut
en être l’origine volontaire ou involontaire.
S’il en est l’acteur volontaire,
se rire sera perçu comme le résultat voulu
d’une action et valorisera son
auteur, par contre s’il en est l’acteur
involontaire ses réactions seront très
variées et sont ressenti aussi. Il peut se sentir mal
à l’aise, voir même
humiliée ou alors il en rira aussi. Baudelaire, toujours
lui, disait « Ce
n’est point l’homme qui tombe qui rit de sa propre
chute, à moins qu’il ne soit
philosophe ou n’ait acquit par l’habitude la force
de se dédoubler rapidement
et d’assister comme spectateur
désintéressé aux
phénomènes de son moi. C’est
lorsque l’émotion et la tendresse montrent le bout
de
leur nez que les choses changent, le rire se fait sensible. Comme
on le voit le rire est plus complexe que l’on ne
croit. Le rire est peut être une chose trop
sérieuse pour pouvoir en rire. Il
n’y a pas un rire mais plusieurs rire, le rire de joie
qui détend, le rire jaune quand on en est la victime, le
rire de dépit quand il
ne reste plus rien à faire et bien d’autres rires
encore. Mais
peut-on rire de tout. Comme je le disais plus haut
« pas avec tous le monde ». Le
rire peut faire prendre conscience à
la société, de drames, d’injustices,
d’inégalités. Face à la
bêtise humaine,
rire est sans doute la meilleure façon d’agir.
Face à l’agression aussi,
qu’elle soit verbale ou même physique. Le rire
comme bouclier à la violence et
la haine. Les
grands comiques, ceux qui portent un regard d’une
qualité ethnologique sur notre
société, comme Raymond Devos, Guy Bedos, Pierre
Desproges, Coluche….. Ils passent en revue des choses
essentielles de la vie
comme la bêtise, le racisme, l’avarice, la
cupidité, la jalousie etc.., la
liste est longue. Ces travers éternels qui sont
discutés de génération en
génération.
Ils contribuent à une prise de conscience collective, ils
désacralisent les
institutions et les hommes politiques qui ont oublié que
dans « homme
politique » il y a le mot HOMME. Une
autre facette de rire quand celui-ci devient une arme
contre l’oublie. Il
vient de sortir sur nos écrans de cinéma, un
magnifique
film « la Rafle». Rien que par son titre,
l’angoisse et l’inquiétude nous
prend. D’autres films, tous aussi magnifiques et
dramatisants, comme « la
Liste de Schindler » parlent de cette
période si dramatique ou la
sauvagerie des hommes a atteint des limites
inégalés. Ces
films portent un message aux générations avenir,
un
devoir de mémoire. Ils ont leur utilité en
montrant toute l’horreur du moment,
ou des êtres on été de
l’homme la négation. Des films pour nous faire
mesurer
toute l’horreur de notre nature. Mais
le message à des fois du mal à passer car trop
dure à
regarder. Il
y a un film sur cette période sombre de l’histoire
humaine, C’est le film de Roberto Benigni
« la Vie est Belle ». Que
je vous invite avoir ou revoir. Comme
le dit lui-même Roberto Benigni, ce film c’est son
« Rire d’Amour ». Il ne
se moque pas de cette période si dramatique
de la Shoa, ce film raconte l’histoire d’amour
d’un père pour son fils, emmené
avec lui dans des wagons à bestiaux vers les camps de
concentrations. Les camps
de la mort. Un
père qui n’a trouvé d’autre
moyen de cacher l’horreur de
la vie à son fils que par le rire, la dérision et
le jeu. Il emmène son enfant
dans un rêve éveillé ou le rire est
fait de l’armes et aussi d’espoir. Ce
film a été assez critiqué à
sa sortie par une sorte
d’élite soit dis en intellectuelle et bien
pensante. Une élite qui n’a jamais
eu à subir le drame d’un génocide
organisé et planifié. Ce même film qui
à sa
projection en Israël, a reçu une ovation
d’un public par contre de Connaisseur.
Un public qui aurait pourtant légitimement pu
s’offusquer de cette vision donné
à l’évènement. Mais
je pense et je ne suis pas le seul je crois, que ce
n’est pas en parlant ou montrant d’une
façon toujours grave sérieuse et
dramatique des « problèmes et
horreur» de notre monde, que les gens
si intéresseront et qu’ils arriveront à
ne pas oublier. Nous ne ferons, par
cette façon d’agir que les faire
détourner les yeux tant la vision est insoutenable.
De
le montrer sous cette angle emprunt d’humour et de
tendresse, m’amène pas un sourire de moquerie mais
plutôt un sourire de
compassion, d’affection et surtout on regarde cette
réalité et on ne l’ignore
plus. Le
rire comme une arme contre l’oublie, pour pouvoir encore
entendre le rire clair d’un enfant. Plus
je réfléchie sur le rire et plus j’en
découvre de
nouvelle facette et interprétation. Je ne peux
malheureusement pas toutes les
aborder ce soir et ce n’était de toute
façon pas le but de cette planche. Je
vous laisse le soin, par vos recherches et réflexions
à
aller plus avant sur le sujet. Et
à la question. Peut-on rire de
et en Franc Maçonnerie ?
Le rire est le propre de l'Homme et ce rire Franc c'est le garant de notre humanité. W\ L\ |
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