Obédience : NC | Loge : NC | 04/2008 |
La Signification du Mythe d'Hiram Planche destinée à servir de base de réflexion lors de la Tenue d’instruction au 3ème degré. D’après le récit mythique, Hiram fut assassiné à la fin des travaux du temple par trois compagnons pour avoir refusé de les initier aux secrets de son art. Les trois compagnons enterrèrent le Maître sans connaître son secret. Ils plantèrent un rameau d’acacia, arbre de vie, sur l’endroit de la sépulture d’Hiram. Dans la cérémonie maçonnique, le récipiendaire au titre de Maître s’identifie à Hiram : il doit d’abord mourir pour renaître, investi des qualités du Maître. Différentes possibilités laissent croire que plusieurs légendes se sont mélangées pour créer ce mythe, en particulier, -la légende des enfants de Noé qui relevèrent le cadavre corrompu de leur père par les cinq points, pied contre pied, genou contre genou, poitrine contre poitrine, joue contre joue (main droite formant la griffe au REAA) et main dans le dos. -la tradition qui rapporte que Hiram a mis en place un système habile permettant de rémunérer les manœuvres, maçons et les maîtres sans que l’un connaisse le salaire de l’autre par l’usage d’un mot et d’un signe confiés aux maçons et aux maîtres. Le propre du mythe est qu’il comporte des éléments anciens ayant existé mais ayant pu se trouver altéré ou modifié à travers les siècles, avec, parfois même dans notre cas, des interprétations différentes du déroulement du meurtre. Les motivations, les outils utilisés, les circonstances de la recherche de la tombe, la vengeance, sont rapportés de manières sensiblement différentes suivant les auteurs. Si l’outil utilisé par le troisième compagnon, est toujours le maillet, ceux utilisés par les premier et deuxième compagnons varient selon les descriptions. Dans notre rite au REAA, les trois compagnons frappent le Maître Hiram : - Le premier compagnon, en donnant un coup de règle, détourné, sur l’épaule, provoquant une mort physique - Le deuxième, en donnant un coup de pince, sur la nuque, provoquant une mort spirituelle. - Enfin le troisième compagnon en donnant un coup de maillet sur le front, le tuant, et provoquant une mort mentale et détruisant son ego. Le Mythe décris dans le Rituel peut être défini : Le nouveau Maître se substitue au corps d’Hiram et s’ouvre la porte d’une renaissance. Le compagnon meurt symboliquement pour renaître à une nouvelle vie. Comme le profane meurt lors de l’initiation pour renaître à une nouvelle vie que lui offre la FRANC-MAÇONNERIE en lui permettant de se découvrir pour ensuite progresser vers la Lumière. Cette renaissance peut aussi se retrouver dans le fait que ce sont, lors de la cérémonie, les trois compagnons représentés par les trois principaux Officiers de la Loge qui ont tué symboliquement Hiram, qui ensuite permettent de le relever par les Cinq Points Parfaits de la Maîtrise. Mais l’instruction au 3ème degré précise également que le fait que les trois mauvais Compagnons soient représentés par les trois principaux Officiers de la Loge nous amène à penser à leur insuffisance dans l’exercice de leurs fonctions, ce qui causerait la ruine de l'Atelier et affaiblirait l'Ordre Maçonnique tout entier car : - le 2e Surveillant, porteur du Fil à Plomb, qui devrait être particulièrement instruit dans le Symbolisme et la Tradition de la Franc-Maçonnerie, se trouve parfois dans un état de complète Ignorance, - le 1er Surveillant, porteur du Niveau, qui devrait exercer un contrôle éclairé sur les Travaux de ses Frères, peut leur faire subir, par contre, une contrainte étouffante, à cause de son Fanatisme, et le Vénérable Maître, enfin, qui devrait diriger les Travaux avec un dévouement total, peut être, parfois, préoccupé par des visées personnelles, dérivées de son Ambition. Son Maillet symbole de son autorité fraternelle, devient alors l'instrument par lequel Hiram est abattu. Le rite de l’élévation est toujours centré sur la mise en scène de la mort et du relèvement d’Hiram. Cette constance confère à la légende d’Hiram une place privilégiée et en fait le mythe fondateur de la FRANC-MAÇONNERIE spéculative. Le Mythe d’Hiram, lors de sa mise en scène dans le cadre du rite, se superpose au parcours du compagnon en train de vivre la dernière phase de son initiation ; pour enfin que le compagnon prenne la place d’Hiram, d’une manière symbolique, lorsqu’il est étendu au centre du Temple et recouvert d’un linceul. Le Maître, à ce moment, s’identifie à Hiram. Lorsqu’il est relevé par les cinq points, il se substitue à Hiram pour renaître en « nouveau Maître », phase où, passant de l’horizontale à la verticale, il prend une dimension supérieure. Il passe du plan terrestre, horizontal, au ciel, par le plan vertical qui sert de trait d’union. De plus la mort acceptée d’Hiram possède au moins trois significations : -morale, c’est celle d’un homme qui sacrifie sa vie pour garder un secret (Livrer le mot des maîtres, c’est admettre aussi que la violence soit légitimée, feindre de croire que l’homme peut accéder à un niveau supérieur sans effort). -symbolique : c’est l’illustration de la parole du Christ. « En vérité, en vérité, Je vous le dis, si le grain de blé qui tombe en terre ne meurt pas, il reste seul ; si au contraire il meurt, il porte du fruit en abondance ». -initiatique : le récipiendaire incarne Hiram, car il est soupçonné, éprouvé, tué, relevé par les cinq points.. il comprend qu’en lui le vieil homme est mort et qu’un nouvel homme est né, qui va s’engager dans une quête spirituelle. On découvre, à travers le Mythe, une illustration d’un cycle de mort-renaissance… comme dans tout ce qui concerne l’homme et son univers : - Inspiration-expiration -Gestation-mort -Création de cellules-mort des cellules -Apparition-disparition des astres -Le Rite Solaire illustre aussi ce cycle par une disparition et réapparition journalière du Soleil, et par une descente et une remontée dans notre horizon, au cours des douze mois de l’année. Ce Rite Solaire est perpétuel… voire éternel, si l’on ne savait que le Soleil, à son tour, est amené à disparaître. L’instruction au 3ème degré précise également que le drame d'Hiram peut se référer à la marche apparente du Soleil : les trois meurtriers seraient alors les trois derniers mois de l'année, pendant lesquels le Soleil descend dans les Signes Inférieurs et semble fuir à jamais notre hémisphère. Cependant, après le Solstice d'Hiver, on le voit se relever et bientôt il reparaît dans tout son éclat. De manière analogue, nous voyons notre Maître Hiram sortir de son tombeau et revenir à une vie nouvelle. L’Elévation, fondée sur le meurtre d’Hiram, marque une étape importante de toute vie maçonnique. Dans les deux premières cérémonies, Initiation et Passage, le récipiendaire n’a pas toujours tout assimilé sur le moment. Par contre, le déroulement de l’Elévation, moins stressant, permet d’écouter et d’entendre la portée des paroles du V…M…, et la portée du symbolisme de la cérémonie. Et cette étape apparaît comme un début d’un nouveau cycle, d’une nouvelle vie maçonnique, notamment dans la connaissance symbolique. Je me référerai pour conclure à l’instruction au 3ème degré qui apporte une signification plus générale en rappelant que ceux qui œuvrent pour le progrès de l'Humanité ont des adversaires et doivent résister à leurs menaces. Il apprend aux Francs-Maçons, qui édifient le Temple de la Fraternité humaine, que leur Travail comporte une lutte continuelle contre l'ignorance, le Fanatisme et l'Ambition, que représentent les trois mauvais Compagnons. Hiram
apparaît alors
comme l’Homme du Devoir, prêt à tout lui
sacrifier, même la vie : le
Penseur, bâillonné par les tenants des routines et
les suppôts du faux-ordre
établi ; le Juste, qui souffre et périt
pour une noble cause ; le
Libérateur, qui succombe pour affranchir
l'Humanité et qui revient toujours
poursuivre son combat.
Le mythe, enfin, décrit un processus d’initiation spirituel qui permet à l’homme d’espérer devenir semblable à Dieu. J\P\ B\ |
7068-L | L'EDIFICE - contact@ledifice.net | \ |