Obédience : NC | Loge : NC | Date : NC |
Les trois mauvais compagnons Avec la mort d’Hiram, la Franc-maçonnerie est plongée dans une grande tourmente, celle de la trahison. De l’intérieur de sa propre chair, trois compagnons, plus téméraires que les autres, censés avoir acquis l’équilibre entre la sagesse, la force et la beauté ont conspirés pour tuer le Maître et s’octroyer ainsi le pouvoir. Mais qui sont ces compagnons ? Dans la légende d’Hiram, ce sont incontestablement des scélérats pour qui nous ne pouvons souhaiter que le pire, car ils ne méritent pas la reconnaissance de leurs FF\. Mais au quotidien, ne sont-ils pas tout simplement autour de nous, voir à des degrés divers, dans chacun d’entre nous, guidés par les défauts qui les habitent, qui nous habitent : L’ignorance, le fanatisme et l’ambition. Ces imperfections, que nous voyons si facilement chez les autres sont tellement minimisés quand ils s’adressent à nous même. L'ignorance : Ce défaut général de connaissance, ce manque de savoir, cette absence d’intelligence du cœur est redoutable quand l'Homme s'abandonne à elle. Je dis bien s’abandonne, car c’est la recherche de la facilité qui conduit à l’ignorance. Tu tourneras ta langue 7 fois dans ta bouche avant de parler, disait ma grand-mère. « Si ce que tu as à dire n’est pas plus beau que le silence, alors tais-toi ! » C’est en s’adonnant à une quête personnelle de la connaissance et l’expérience commune en loge, que l’initié se construit intérieurement. Le Fanatisme : que représente le second mauvais compagnon est l’attachement passionné à une idée. Il ne peut apporter que douleurs et peines dans la vie de celui qui est sous son emprise. Le fanatisme nait d’ailleurs de l’ignorance. Ces maçons infaillibles, guidés par des dogmes construits sur des explications bien à eux, forcent leur entourage à suivre leurs pas, pour souvent commettre l’irréparable. L’Ambition : que représente le troisième mauvais compagnon sous son aspect le plus négatif et le plus dangereux aussi, lorsqu'il prend des formes les plus élaborées et les plus insidieuses. L’ambition est certainement le défaut le plus difficile à discerner. C’est un état nécessaire à tout homme qui veut évoluer et sortir de son ignorance. Sans ambition, comment travailler à la construction de soi-même, à la construction de l’édifice maçonnique. Attention, pas d’ambition conduit au laxisme et à la décadence, mais trop d’ambition peut conduire à contrario à l’impatience et à la jalousie ; ce dernier étant certainement un des plus gros défauts que l’homme ait à combattre. L’ambition peut aussi prendre une forme plus insidieuse en se manifestant au travers d’un groupe d’individus. Cette ambition est plus perverse car moins visible. Pour l’ambitieux, elle prendra les apparences d’un abandon de soi au profit du bien du plus grand nombre. C’est à dire tromper des masses à des fins personnelles. Dans ce cas, c’est par fanatisme ou ignorance que les membres du groupe cautionneront cette démarche et qu’ils se rallieront en général à un dogmatisme orienté. Nos sociétés actuelles fonctionnent d’ailleurs beaucoup dans ce sens. Enfin l’ambition conduit aux délices du pouvoir, sans vouloir en supporter les efforts et les responsabilités. Un travail abouti mais non accompli est comme une réponse juste mais sans cheminement. Si la Franc-maçonnerie doit se préserver, c’est d’abord de ses propres membres. Ce n’est pas un hasard si les mauvais « compagnons » sont figurés par les trois plus hautes autorités de la Loge : Le Vénérable Maître descendu de son trône et ses deux surveillants jouent les rôles des trois traites. Ces trois mauvais compagnons prennent les noms d’Ignorance, de Fanatisme et d’Ambition. L’ignorance représentée par le second surveillant ou Jubelas (à la porte du Sud) dont le symbole est le fil à plomb et qui utilise la règle ; le fanatisme représenté par le premier surveillant ou Jubelos (à celle de l’Ouest), dont le symbole est le niveau et qui utilise le levier ; et l’ambition représentée par le Vénérable Maître ou Jubelum (à la porte de l’Orient), dont le symbole est l’équerre et qui utilise le maillet. C’est alors que tout devient incompréhensif. La logique humaine ne repose plus sur ses bases et l’impensable se produit sans que personne ne puisse arrêter le cours des évènements. En théologie, ces trois bandits représentent les trois tribunaux qui ont jugé Jésus-Christ: la cour de Sanhédrin (Jubelas) ; la cour d'Hérode (Jubelos) et enfin, le tribunal de Pilate (Jubelum). Ces trois justices rappellent trois axes de pouvoir : le pouvoir religieux (Cour Sanhedrin) ; le pouvoir politique (Cour d'Hérode), et le pouvoir social (Cour de Pilate). Pourtant cet évènement n’est il pas indispensable pour que le compagnon renaisse en nouveau Maitre, pour que la Parole Perdue retrouve Vie. En infligeant au récipiendaire une mort successivement physique (un coup au côté droit), puis affective (un coup sur le côté gauche) et enfin psychique (un coup sur la tête), les sacrificateurs permettent au Compagnon de se dépouiller complètement du vieil homme qui est en lui, pour pouvoir renaître sous la forme d’un nouvel Hiram, le Maître Idéal. Car c’est en quittant ses passions destructrices que le récipiendaire pourra renaître dans un nouvel état de pureté, exempt des défauts qui l’empêcheraient de continuer son chemin initiatique. C’est cette quête initiatique que nous devons poursuivre au quotidien dans notre vie profane. Les actes des mauvais compagnons sont autant d’exemples qui doivent guider notre perfectionnement intellectuel. Le discernement et le détachement des valeurs matérielles ne s’acquièrent que par le combat que nous devons mener sur nous même pour construire et faire grandir notre idéal maçonnique. J’ai dit. T\ V\ M\, P\ P\ |
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