Obédience : NC | Loge : NC | Date : NC |
Mon morceau d’architecture : « M\ B\ » M et B ces 2 lettres que les apprentis et compagnons côtoient lors des tenues, sur les tabliers de maîtres visiteurs. Ils s’interrogent certainement sur leur signification, mais ils en découvriront seulement la signification « chuchotée » que lors de leur élévation ! En effet lors de la cérémonie, après avoir prêté serment le nouveau maître reçoit les secrets du grade de Maître par le T\ V\ M\ en chaire, à savoir les 4 signes, l’attouchement, 2 mots (le mot de passe et le mot sacré), les 5 points parfaits et une nouvelle marche. C’est seulement dans la position des 5 points parfaits de la maîtrise qu’est communiqué le mot sacré (extrapolation de ces 2 lettres M&B) au moment ou le Très Vénérable Maître verticalise le récipiendaire « Hiram substitué », tout en lui insufflant l’essentiel « l’Essence Ciel » : le souffle revitalisateur, souffle Divin. Mon travail portera dans cette planche sur ces 2 lettres, leur signification, le mot substitué, l’intérêt de la substitution et transmission de notre quête incessante de la vérité et de la connaissance, en entière connaissance que le rituel du 3ème degré n’apporte aucun indice pour retrouver la parole véritable. Au R\ E\ A\ A\, le mot sacré de Maître, est épelé par syllabe et est transmis discrètement en passant alternativement d’une oreille à l’autre, (l’Ouïe est bien le premier des 5 sens) et ce mot est « M\ /...N\ » (Moabon), 3 syllabes dont celle du milieu, le A est à la fois la reprise de souffle et l’accentuation de transmission de celui-ci. Inspiration + expiration, la régénérescence s’opère ! Il nous est précisé que dans d’autres rites il est employé d’autres mots comme « M\ //…C\ » Macbena ou Machaben et dans la Bible il est question de « Makhabanaï » qui pourrait avoir pour signification « mon pauvre fils » et il semble qu’en 1725 un manuscrit parle de « Macboe and Boe » qui serait : « la moelle dans l’os ». Ces mots signifient en fonction des rituels, et selon mes recherches, la mort de l’architecte, l’architecte est mort, c’est l’architecte, la chaire quitte les os, il vit dans le fils, issu du père, le fils du père, la nouvelle vie, la moelle dans l’os. Pourquoi ces différences ? Tout simplement parce que la vérité est obscure et nous tendrons en permanence vers elle, sans jamais l’atteindre ! En réalité, nous somme en présence d’un métissage de ces traductions, une sorte de paragénésie. Nous n’avons plus que des perspectives de vérité et peu importe la véritable traduction ! L’essentiel c’est l’intérêt et le but de la substitution. La création d’un état d’esprit de quête de cette parole primordiale, sans jamais l’atteindre pour autant, par un travail de remise en question permanente. Le fondement de cette recherche continuelle, par ces multiples interprétations possibles, est extraordinaire car il évite les pièges engendrés par le dogmatisme et le fanatisme. Les lettres M\ B\ en
Hébreu. M relié à B suggère par l’union des 2 sexes et par voie de conséquence l’idée de génération, comme la lettre G, la poursuite d’un chemin, guidé par l’inaccessible étoile et par là même, la quête de la Parole Perdue. Le Roi Salomon ordonna à la mort d’Hiram, que les signes, l’attouchement et les mots deviennent les signes de reconnaissance des Maçons du monde entier jusqu’à ce que le ou les mots authentiques soient retrouvés. Depuis ce temps mémorial, ou plutôt depuis le XVIIIème siècle, réel début de la maçonnerie spéculative, les maçons véhiculent la Légende d’Hyram par une démarche d’enseignement alchimique cherchant enfin à dévoiler la parole perdue. La parole (pas forcément acoustique, vibratoire, souffle divin « souffle de vie ») est le symbole de la Connaissance, (pour rappel, le Prologue de St Jean : Au commencement était la parole et la parole était près de Dieu et la parole était Dieu, tout a été fait par elle, et rien de ce qui a été créé n’a été fait sans elle, en elle était la Vie… La Parole, symbole de vie, me rappelle le Graal, union de celui qui est, de celui qui connait et de celui qui est connu. En effet le mot Substitué MO.A.BON. Exprime la filiation entre le Maître, à savoir entre le fils et son principe créateur : le père. M \B\ ou la Recherche de la Parole perdue peut s’apparenter au Graal qui est représenté sous 2 formes : le livre : représentant
la transmission virtuelle de la connaissance La quête des Francs Maçons à la recherche de la parole perdue, s’apparente à mon humble avis à la quête du Graal (Mystique recherche des Chevaliers de la Table Ronde), la quête du Soi et sa part Divine. L’interrogation première d’un Maître Franc Maçon est que si la parole pouvait être retrouvée, nous travaillerions alors à la Parole égarée puis retrouvée! Néanmoins cette parole existe aujourd’hui sous la forme d’un mot substitué donc bien en remplacement d’un mot véritable qui semble bien avoir été non pas égaré mais perdu à jamais. Nous sommes en droit de nous questionner : Si ce mot était connu
ou retrouvé quelle quête aurions-nous ? Cette substitution a vraiment pour but de faire revivre, de matérialiser l’absence du vrai mot et d’éveiller le maçon à la connaissance de la Maçonnerie au plus profond de lui-même, la recherche de sa pierre occultée, comme le rappelle les lettres V.I.T.R.I.O.L. du cabinet de réflexion. Un mot, d’autant qu’il en existe plusieurs versions ne peut être imposé, surtout en Maçonnerie, d’autant que généralement les vérités imposées sont rarement en osmose avec l’authenticité. La quête de la parole perdue est un réel outil de réflexion humain, à la fois symbole spirituel de méditation, de révélation dans la contemplation, bien loin de la béatitude. La Franc Maçonnerie emploie donc historiquement une méthode, LA METHODE ! Laquelle regroupe et potentialise les volontés, les énergies individuelles afin de les insérer dans un schéma communautaire permettant la poursuite du Gand Œuvre dans un esprit de solidarité, de fraternité et de volonté constructive incontournable. La recherche de la parole perdue est matérialisée dans nos rituels sur le plan physique par l’escamotage du corps d’Hiram qui est lui-même substitué par le postulant au grade de Maître. Le récipiendaire représentant Hiram lui-même s’imprègne alors des Mystères antiques. Cette cérémonie macabre n’a aucun effet ni but diabolique mais bien purement symbolique perdurant la descente à l’intérieur de soit, la recherche de la pierre occulte, travail qui pour le Franc Maçon ne s’arrêtera jamais… Le nouveau Maître ne cessera pas de s’imprégner en permanence des potentialités Hiramiques. Tout est dans l’art de la substitution : Le signe maçonnique tout comme le symbole n’a valeur de signe ou de symbole que par la substitution du sens et son interprétation. En effet, interpréter c’est retrouver le sens au moyen des signes ou des symboles que l’on a substitués aux choses. C’est la technique Herméneutique, l’interprétation en philosophie. L’Herméneia, la parole messagère, l’expression, la parole qui transmet et exprime. Il existe à Madagascar une belle cérémonie que l’on nomme la cérémonie de retournement des morts. Régulièrement, le village va déterrer les morts, leur change de linceul, de cercueil, même si la poussière s’est substituée au corps. Dans cette cérémonie, l’essentiel est de faire revivre le disparu dans le monde du vivant, et de la substitution ou de la putréfaction ressurgit l’histoire, la Lumière… Dans cette cérémonie malgache le linceul fait vraiment penser au cénotaphe d’Hiram et dans notre cérémonie d’élévation, au linceul dont est recouvert le récipiendaire. Au fond, on ne symbolise bien que l’Absolu, c’est-à-dire quelque chose qui n’a de réalité que pour la pensée qui y substitue un symbole, par défaut de représentation. L’escamotage du corps d’Hiram, auquel se substitue le récipiendaire au grade de Maître, est la métaphorisation au plan physique de la quête de la Parole Perdue par le mot substitué. D’où l’imparfaite union, dans la substitution, du substituant avec le substitué. Le symbolisme est et reste toujours la lutte entre la forme et le fond, ou le symbole ne doit pas ressembler complètement à l’idée qu’il représente en s’y substituant, car sinon ce ne serait qu’une pure et simple représentation empirique, mais doit essayer de ramener l’invisible, par le visible, afin de donner à penser. La quête de la Parole Perdue est l’essentiel de notre démarche maçonnique la parole est dans le sens littéral le phénomène lumineux qui s'accomplit lorsqu'un homme exprime sa pensée par des sons et des signes. C'est l'acte créateur, le souffle, qui fait naître des impulsions et des idées nouvelles, et qui crée chaque jour le monde humain. Au commencement était la parole… Toutes les traditions parlent d'un âge heureux où les êtres pensants, dans la paix et dans l'innocence, vivaient dans le sein de la vérité. Dans cet âge dont nul voile ne couvrait la réalité et la Parole universelle pénétrait uniformément tous les degrés de l'intelligence. Un mythe très ancien est à rappeler celui d’OSIRIS et d’ISIS. C’est le mythe fondateur de l’histoire Egyptienne qui se déroule sur les rivages du Nil, et qui est souvent décrit comme le mythe des mythes et dont les rapprochements avec le Mythe d’Hiram et de la recherche de la parole perdue sont nombreux. Osiris, roi mythique de l’Egypte antique règne sur le pays avec ISIS, sa sœur et son épouse. Inventeur de l'agriculture et de la religion, son règne est bienfaisant, civilisateur et Osiris est admiré de tous, mais son frère jumeau SETH est jaloux de lui. Je ne reprendrais pas ici ce mythe bien connu mais des extraits : Seth tue et découpe son frère Osiris en morceaux et les disperses. Isis se met en quête de rechercher les morceaux de son frère et mari Osiris, les retrouve et reconstitue Osiris excepté le sexe qui a été avalé par un poisson, mais dont elle en réalise une imitation (Le Phallos substitué dont aujourd’hui encore les égyptiens en célèbrent le symbole devenu culte). Par un baiser « Souffle Divin, et fécond » Isis donne naissance à Horus, Dieu de la Lumière, le fils selon l’Esprit, on retrouve ici : l’immaculée conception. Horus combat son oncle Seth, qui ayant déjà perdu un œil dans un de ses combats offre son 2ème œil à Iris qui ressuscite alors Osiris. Osiris est donc ressuscité par l’œil de son propre fils, l’œil de la lumière divine, l’œil du principe créateur. Seth retrouve le corps de son frère qui malgré le démembrement de son corps, retrouve la vie par la puissance magique de ses sœurs ISI et NEPPHTIS. SETH lors d’un complot (Belle ressemblance avec le complot des 3 compagnons) enferme OSIRIS dans un cercueil, le fait dériver et Osiris se noie dans le fleuve NIL. Le cercueil dérive dans les joncs, et en osmose avec la nature devient arbre. Le roi de Byblos de cet arbre réalise alors une colonne. Une colonne cercueil, arbre de vie, arbre Dieu, liant la terre au ciel, émergence de la conscience. Le corps-arbre symbolique passé de l’Horizontalité à la Verticalité est à rapprocher du lever du corps du récipiendaire lors de la cérémonie d’élévation et la renaissance du récipiendaire par transmission du mot substitué. Tout comme le Christ cloué à la Croix, autre verticalisation qui nous est familière, et qui peut représenter la moelle épinière, épine dorsale d’un nouveau Temple, par le Verbe et la liberté de conscience, Osiris et Hiram naissent et re meurent constamment en chacun de nous. Ces morts symboliques (d’HIRAM, d’OSIRIS ou du Christ) ne sont pas une mort par destruction de l’Etre, mais une métamorphose, un renouvellement sous une forme de résurrection, de vénération, d’immortalité. Il est à
noté une différence essentielle dans la
Légende d’Hiram, par rapport au mythe
d’Osiris et à l’histoire du Christ, qui
est l’absence de sang. Cela laisse bien à penser
que notre philosophie maçonnique, à la recherche
de la parole perdue, avec le seul mot substitué, souffle
Divin, créateur la Materiae Prima, est d’une
puissance exemplaire par son pacifisme et sa tolérance. Tout comme ces récits inachevés qui le sont volontairement pour induire la réflexion perpétuelle sur le sens du Divin. M\ B\.Mot substitué de la Parole perdue est pour le Maître Maçon, la recherche perpétuelle de lui-même (Pour rappel selon Platon « tout est en nous ») et lui permet tel un pèlerin de rayonner sa vie durant, imprégné de l’esprit de l’architecte assassiné. J’ai dit. G\ B\ |
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