Obédience : NC Loge : NC Date : NC


La Beauté


Le triptyque Sagesse Force et Beauté constitue, sans vouloir faire de jeu de mot, un des piliers du symbolisme fonctionnel de notre Loge.

J’évoquerais donc ce soir pour vous mes Sœurs, la Beauté, non point qu’elle soit à mon image, mais parce que ma fonction la représente.

Dans le Temple, le pilier de la Beauté est situé au centre de l'espace sacré.
De la même façon, la sphère de la Beauté (Tiphéreth en hébreu) constitue le centre l'Arbre de Vie de la Cabale.
En elle sont rassemblés, multipliés et distribués dans toute la création, les courants de cette mystérieuse influence spirituelle, que les kabbalistes appellent la Lumière, et que la théologie mystique appelle le Précieux Sang.

Pour la Cabale, une double expérience spirituelle se rattache à la sphère de la Beauté.
D'abord, une vision de l'harmonie des choses, où l'aspect apollinien correspond à la rose, puis une vision des mystères de la crucifixion.

Le sang se dit Dam en hébreu avec une valeur de 28
(Daleth, Mem final = 4+24 = 28)
et Tiphéreth, la Beauté ( 6ème Séphira) a une valeur de 82, nombre « miroir » de 28.
( Tav, Phé, Aleph, Resch, Tav = 22+17+1+20+22 = 82),
28 est aussi le poids numérique de Gan (Ghimel, Noun final), le jardin, et de Ahben (Aleph, Beth, Noun final), la pierre, ingrédients essentiels de la beauté architecturale. C’est aussi le poids de Nogah  (Noun,Vav, Ghimel,Hé), la planète Vénus qui symbolise la beauté féminine pour la culture occidentale.
82 est aussi la valeur de Taleh Amiti (Teith, Lamed, Hé : Aleph, Mem, Iod, Tav, Iod), l’agneau véritable, un des symboles Christique et Rose-Croix du REAA.

 La beauté du monde est la coopération de la sagesse divine à la création.
 "Zeus a achevé toutes choses, dit un vers orphique, et Bacchus les a parachevées".

Sur un autre plan, la beauté peut être considérée comme une structure scientifique.
En effet, La science a pour objet l'étude et la reconstruction théorique de l'ordre du  monde, par rapport à la structure mentale et corporelle de l'homme.
Contrairement aux  illusions naïves de certains savants, ni l'emploi des télescopes et des microscopes, ni l'usage  des formules algébriques les plus singulières, ni même le mépris du principe de non contradiction, ne permettent de sortir des limites de cette structure.

A l’opposé, du moins selon nombre de personnes, le travail manuel constitue, lui aussi, un contact spécifique avec la beauté du monde, et même dans les meilleurs moments, un contact d'une plénitude telle que nul équivalent ne peut s'en trouver ailleurs, car cet aboutissement ne peut être partagé que par ceux qui ont été initié à cette forme opérative de la beauté : la naissance de l’œuvre et la création du beau à travers la communion avec la matière.
L’homme participe a un acte d’amour tel le sculpteur qui crée en modelant la terre.

Allant plus loin, l'amour charnel sous toutes ses formes, est quant à lui, du plus haut état, (véritable mariage  ou amour platonique) jusqu'à l’état le plus vil, objet de la beauté du monde.
En effet, le désir d'aimer chez l’être humain, constitue la beauté du monde et réside essentiellement dans le désir de l'incarnation et c'est sans doute par erreur, qu'il croît être autre chose .  
L’incarnation seule peut le satisfaire.
Aussi est-ce bien à tort qu’on reproche parfois aux mystiques d’employer le langage amoureux : ils en sont certainement les légitimes propriétaires, les autres n’en ayant que le droit d’emprunt.

Enfin, Il nous faut comprendre que la beauté, centre de l'Arbre de Vie et pivot du mécanisme de la création, est la sphère où se joignent, s'échangent et se transforment les uns dans les autres, les plans divins, et les plans humains seuls accessibles à notre perception limitée.

C’est sans doute pour cela, qu’à travers ma perception limitée et notre belle fraternité, j’ai peine à ne pas aimer mes Sœurs, dans les moments difficiles comme dans les moments de joie partagée.

J’ai dit

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