La règle à 24 divisions

Au sens propre une règle est un instrument long et droit à arêtes rectilignes servant à tracer des traits droits ou à mesurer des longueurs.

Au sens figuré la règle est ce qui sert à diriger, à conduire, à régir.

Au sens symbolique, notre rituel nous indique que « la Règle à 24 divisions rappelle l'allégorie égyptienne des 24 Portes franchies par le Soleil dans sa marche et symbolise la journée du F\ M\ ».

La Règle à 24 D représente donc la journée du Maçon, la mesure de son travail de Midi à Minuit et de Minuit à Midi, c'est à dire de l'intensité au repos, et du repos à l'intensité. Cela veut dire que les travaux commencent à midi en pleine lumière quand le soleil est a son zénith, la pleine lumière étant nécessaire pour éclairer notre travail et notre esprit.

Les travaux s’achèvent à minuit plein quand la nuit prend possession de la voûte céleste et que l’obscurité est la plus profonde. C’est l’annonce du repos et la fin du travail du jour. Le temps maçonnique ne se soucie pas du temps astronomique. Il reprend la forme primitive de l’Egypte ancienne où le jour et la nuit comportaient chacun douze heures. Le travail est le point central de l’enseignement en loge. La règle à 24 divisions fait partie - avec le ciseau et le maillet - des outils de l’apprenti et participe à la méthode avec laquelle ce travail doit être mené. Outre la journée du maçon, Elle symbolise également la rectitude et la précision, le respect des règles.

La règle sert à mesurer, à tracer et à vérifier l’ouvrage.

Mesurer le temps durant lequel nous nous devons d’employer utilement toutes les heures du jour. Rappelons nous donc que nos frères opératifs faisaient les 3 huit : huit heures de travail, huit heures pour servir Dieu et les hommes, huit heures de repos. On retrouve la le rythme ternaire propre à l’apprenti.

La mesure renvoie aussi au sens de la proportion et de la nuance. Il faut souvent mesurer et doser ses paroles pour modérer un conflit, tempérer un emportement ou ménager des susceptibilités. Mesurer ses paroles et ses actes revient à anticiper les conséquences de ceux-ci par avance. La règle mesure l'omniprésence de l’engagement accepté par l’initiation durant les 24 heures que comporte une journée.

Tracer sert aussi à établir, en tant qu'instrument précis, les plans de notre édifice intérieur suivant les méthodes de travail que la maçonnerie nous propose, elle nous aide à établir la conscience et à l'appliquer, à identifier ce qui est juste.

Vérifier enfin : La règle nous permet de mesurer la cote de la pierre de vérifier sa qualité à s’insérer dans l’édification de notre ouvrage, de participer à l’œuvre que nous poursuivons.

La règle nous enjoint à la droiture, la réflexion, la sérénité et le devoir d'agir en tant que maçon libre et de bonnes mœurs. Un maçon se reconnaît surtout à son comportement en dehors du Temple la règle rappelle que nous ne devons pas agir comme des profanes. Cet outil trace une ligne droite, ligne susceptible d'être prolongée à l'infini dans les deux sens, de l’alpha à l’oméga, du commencement à la fin, de la naissance à la mort. Les 24 divisions se répétant à l’infini nous invitent à la réflexion sur l’étendue du chemin à parcourir.

De la naissance à la mort où notre vie va d’étape en étape souvent difficiles, contradictoires. Moments de crise, remise en question de soi, de ses valeurs, de ce qui fait notre quotidien. Ces recherches tâtonnantes ouvrent un temps auquel nous nous sommes tous ici confrontés.

C’est en cela que cet outil prend pour moi une dimension particulière, confronté à la difficulté de tracer une voie de la suivre sans déroger et d’en mesurer les conséquences sans les craindre. Utilisée à bon escient, la règle m’amènera à trouver la bonne mesure, et l’attention nécessaire à l’édification.

Si tu peux être dur sans jamais être en rage…nous, disait notre TCF Kipling.

Mesure, régularité, bon ordre, exemplarité : tous les sens recouvrant le vocable règle concourent à définir la tenue la présentation la politesse les bonnes manières pour tout dire la règle de notre comportement de maçon dans et hors le temple.

Montaigne ne nous nous disait il pas : Ne pouvantrégler les événements, je me règle moi-même.

M\ D\