GLFM | Bulletin : Bulim Misraïm | 02/2011 |
Le Miroir de la
Chevalerie Un
Prince de
France à écrit, je cite : « Les textes
sacrés, les contes de fées nous parlent
en profondeur un seul et même langage. Au travers des
paraboles, des mythes ou
des symboles qu’ils mettent en scène, au travers
des archétypes qu’ils nous
indiquent, ces contes initiatiques nous montrent la voie royale
à suivre
ici-bas afin que la Vie devienne et soit une merveilleuse symphonie
harmonieuse
et que notre humanité atteigne à la
royauté de l’homme » ! Un
Comte de la
Maison Royale de France a écrit : La
Chevalerie
implique, induit l’exploit. Plus encore : elle en est
purement synonyme, à
telle enseigne que l’on trouve normal et presque banal que le
« Chevalier » se
situe ainsi sur la crête de
l’héroïsme (militaire ou simplement
humain), que
tous comptent avec une confiance assurée sur sa force morale
et spirituelle,
sur sa vaillante abnégation et sa foi jurée sans
retour, ni tiédeur, ni
feintise. FF\ et SS\
mon but en cet exposé est de vous dire au mieux ce
qu’est la Chevalerie, sa
création son état, son maintient, ce
qu’elle à engendrée à
l’époque et ce
qu’elle est devenue à présent... Pourquoi
«
Chevalerie » dérivé
du mot
cheval, lui-même du bas latin « caballus
» mauvais cheval (à distinguer du
latin classique equus) dont les mots « cavalerie »
et « cavalier » furent
tirés. Le terme sous-entend
une forte distinction entre les Chevaliers combattants professionnels
d’élite
montés à cheval, et les paysans et les bourgeois,
souvent considérés comme
médiocres combattants, qui fournissaient la masse de
l’infanterie, et, plus
tard de l’artillerie. La
Chevalerie a peu
à peu développé ses valeurs et
coutumes propres, sous l’influence notamment de
l’Eglise et de la « courtoisie » (la
fin’amor) des troubadours et autres
trouvères, eux-mêmes fréquemment issus
de la noblesse. D’une façon militaire au
service de l’Aristocratie terrienne, la Chevalerie est
devenue une fraternité,
puis un groupe social, enfin une institution. Certaines traditions sont
remarquables, notamment la Cérémonie de
l’adoubement. Les
vertus
traditionnelles de la Chevalerie, vues par le prisme de la
littérature, sont de nobles sentiments de
piété, d’humilité, de
bravoure ; la
courtoisie, la foi, l’honneur, etc... Le
Terme de
Chevalerie désigne également l’ensemble
des Chevaliers d’un royaume ou d’une
région. Les Chevaliers sont des personnages souvent
présents dans les romans
qui puisent leurs sources dans grands cycles des légendes,
la matière de
Bretagne (légende Arthurienne) et la matière de
France (cycle des chansons de
gestes carolingiennes). Début
de la
Chevalerie : -Aux
alentours de
l’an mil, le terme latin « miles »
(guerrier) se répand. Il désigne alors le
CHEVALIER. Ce Chevalier se caractérise par le fait
qu’il soit guerrier à
cheval, mais il n’est que rarement
désigné par le terme « equites
» signifiant
« cavalier ». A
l’époque ou le
système féodal se répand, la
Seigneurie en est la structure de base. C’est un
système devant maintenir l’ordre et la justice en
ayant pour centre le Château
Fort. Le
Chevalier est
alors un guerrier appartenant à la maison du Seigneur :
celui-ci devant
s’entourer d’un groupe de soldats professionnels
qui l’aident à maintenir
l’ordre et à exploiter les habitants de la
Seigneurie et les passants. Ils
participent à cette exploitation du peuple tout en lui
donnant certaines
possibilités d’autonomie et
d’affranchissement selon les lois en vigueur,
allant jusqu’au rachat de sa servitude,
qui permet à certains hommes et femmes de devenir libres et
d’exploiter des
terres pour leur propre compte. Ce peuple au service du Seigneur
partage avec
lui dans une moindre mesure, les bénéfices de la
Seigneurie. Dès
le XIème
Siècle, MILES devient synonyme de VASSUS, le vassal. Le
Chevalier est bel et
bien le serviteur armé du Seigneur : il fait ses
premières armes contre les
paysans libres (les vilains) de l’an mil et impose le
système féodal et le
respect des coutumes par la force. Le Château Fort et son
donjon servent alors
plus à dominer la population qu’à la
protéger... ESSOR
de la
CHEVALERIE AU XIème Siècle : Ce Siècle
constitue un tournant et c’est une
évolution importante car il marque l’essor des
Châtelains et des Milites,
ceux-ci concurrençant et affaiblissant le pouvoir Royal. En
effet, ces deux
entités deviennent de plus en plus autonomes et
détiennent un pouvoir non
négligeable. La
Chevalerie va
alors progressivement se distinguer, se démarquer comme un
groupe social à
part, avec ses propres valeurs et normes mais aussi grâce
à un mode de vie
particulier, une certaine éthique et idéologie
qu’elle revendique et défend. En
outre, cette
catégorie va progressivement devenir un idéal
à suivre, un modèle. La
Chevalerie qui
se forme au cours du XIème Siècle se
définit réellement à partir des
caractéristiques suivantes : - Elle
constitue
tout d’abord une catégorie sociale à
part entière voire une catégorie
« socio
-professionnelle ». Cette dernière se situe
socialement au dessous de la
Noblesse. -
Elle rassemble tous
ceux qui n’ont ni la notoriété
d’un lignage Noble, ni la richesse d’un grand
propriétaire terrien, ni le droit de « ban
» d’un Sire. En d’autres termes, est
Chevalier un homme qui n’est pas issu de la noblesse
d’un point de vue
héréditaire, qui ne possède pas de
richesses considérables, que ce soit en
terre ou en argent, enfin
qui n’a pas le pouvoir de convoquer l’Ost (droit de
ban). Cependant, un
Chevalier a le droit de porter des armes, l’armement du
Chevalier étant, outre
coûteux, composé de la lance et de
l’épée pour le XIème
Siècle. Par
ailleurs, le
Chevalier combat à cheval, ce qui peut paraître
insignifiant mais qui a en
réalité de l’importance car un cheval
coûte cher et constitue de ce fait une
marque de prestige, de richesse, de supériorité. La
progression
Sociale des Chevaliers : L’accès
à la
Chevalerie constitue un bon moyen pour connaître une
ascension sociale.
Cependant cette promotion n’est pas systématique.
Le titre de Chevalier pouvait
se perdre si le Chevalier en question était malade par
exemple et que par
conséquent : Il ne pouvait plus assurer sa fonction
militaire. En
outre, le
Chevalier pouvait avoir subit des blessures graves durant une bataille
ou un
affrontement et ne plus pouvoir combattre par la suite. De fait, il
perdait son
statut et était petit à petit oublié
de la société. Au
cours du Moyen
Âge, les Chevaliers se sont rapprochés et
unifiés durant les combats, à la
guerre, et ont fini par former un véritable ordre social
à part. Pendant
les
tournois, les Chevaliers s’affrontaient pour
gagner du prestige et de la renommée et espérer
connaître une ascension sociale
par un mariage avec la fille d’un Seigneur, par exemple.
Aussi, par ce facteur
d’union entre membres de la Chevalerie et de la Noblesse, un
processus de
fusion s’est opéré au cours du moyen
âge entre la Chevalerie et la Noblesse, si
bien qu’il devenait de plus en plus difficile de distinguer
les deux ordres,
les deux ensembles. Mais
ce processus
majeur dans l’histoire de la Chevalerie s’est
opéré sur plusieurs siècles, ce
fut un long et lent processus qui a abouti à une
véritable réunion, une
assimilation des deux groupes sociaux au XIVème et
XVème Siècles. D’un point de
vue militaire la Chevalerie va imposer progressivement sa
prépondérance sur les
champs de bataille. En effet, les Chevaliers deviennent les
combattants, les
guerriers par excellence, l’élite de
l’armée, un ordre militaire prestigieux
qui bâtit sa renommée sur ses exploits et
victoires militaires. Son
action se
révèle de plus en plus décisive lors
des batailles, c’est elle qui décide de la
victoire ou de la défaite ! par conséquent son
prestige se trouve rehaussé. La
bataille de
Bouvines qui se déroula le 27 Juillet 1214 est un bon
exemple pour illustrer
cette idée. En effet l’action de la Chevalerie
décida en grande partie de la
victoire Française. Mais
cette place
centrale qu’occupe la Chevalerie sur le champ de bataille
s’appuie sur un passé
qui les prédisposait déjà à
s’imposer. En effet dès
l’époque Carolingienne, la
cavalerie tenait une place centrale dans l’armée.
Les Rois Francs, dès Charles
Martel, avaient privilégiés
l’utilisation de la cavalerie lors des
affrontements. De fait la Chevalerie était encline
à s’imposer par la suite
comme un ordre social à part, supérieur. A
ses débuts, la
Chevalerie n’était nullement valorisée
par l’Eglise. Effectivement si cette
dernière soutenait et défendait
entièrement les Chevaliers partant en Croisade,
elle dénonçait ceux qui risquaient leur vie non
pas pour Dieu, mais pour de
l’argent dans les tournois notamment. A
la base elle
voyait les Chevaliers comme des hommes obéissant
à leur Seigneur et usant de la
violence pour s’imposer et appliquer leur autorité
dans les domaines qu’ils
devaient contrôler et surveiller. Il
y avait
également cette vision du cavalier errant sans but ni
objectif précis, qui
pillait et commettait des vols et autres rapts, pour subvenir
à ses besoins !
l’Eglise à fortement contribué
à influencer la Chevalerie et à modifier ses
valeurs, ses devoirs. Elle
a utilisé cet
ordre pour en faire les défenseurs de leurs propres causes.
Elle a en cela
incité les Chevaliers du Siècle à
devenir les « Milites Christi », autrement
dit des « Chevaliers du Christ » au service de Dieu. Pour
ce faire,
l’Eglise a ainsi assuré la rémission
des péchés à tous les Chevaliers
désirant
combattre les infidèles en Terre Sainte. Les
Croisades ont
donc joué un rôle central dans la «
réunion », la «
réconciliation » en quelque
sorte entre l’Eglise et la Chevalerie. Il était
désormais possible à partir du
XIIème Siècle, notamment lors de la
première Croisade prêchée par Urbain II
en
1095 d’être Chevalier et de combattre pour Dieu.
Durant cette période, il
existe donc bien une opposition totale entre la Chevalerie du Christ et
la
Chevalerie du Siècle. La première
étant valorisée et défendue par
l’Eglise, la
seconde méprisée par celle-ci.
L’exemple des Templiers illustre bien cette
opposition.
Ces derniers sont en effet des « nouveaux Chevaliers
» car ce sont des croisés
permanents, sorte de moines guerriers. Ils sont donc soutenus par
l’Église car
ce sont des Chevaliers servant et défendant une cause
considérée comme juste
par cette dernière, à savoir la lutte contre les
musulmans ayant pris
possession de Jérusalem et de la Terre Sainte.
S’ils tuent, ils ne risquent pas
la damnation selon l’Église car c’est
pour le Christ qu’ils le font, autrement
dit pour une juste cause. En combattant pour le Christ
l’Église assure à ces
derniers une vie éternelle après la mort. L’âge
d’or de la
Chevalerie : La
Chevalerie
s’épanouit tout particulièrement au
cours du XIIIème Siècle dans toute
l’Europe
Occidentale. C’est aussi l’époque
où l’image du Chevalier modèle
paré de toutes
les vertus propres à la Chevalerie se développe
beaucoup grâce aux nombreux
écrivains et poètes qui glorifient dans leurs
textes les valeurs
Chevaleresques. Ainsi
se dégagent
des figures emblématiques telles que Guillaume le
Maréchal au XIIème siècle,
Ulrich Von Liechtenstein au XIIIème siècle ou
encore Bertrand du Guesclin et
Geoffroy de Charny au XIVème siècle. Ces
Chevaliers
incarnent des valeurs communes, des comportements et des
mentalités
caractéristiques de la Chevalerie, à savoir la
valeur guerrière, l’audace, la
soif de gloire, le souci de la réputation, le sens de
l’honneur, le respect des
promesses et de la parole donnée ainsi que
l’engagement personnel mais aussi la
largesse, la prouesse, la courtoisie. Cette
dernière
vertu est devenue progressivement
indissociable de la Chevalerie. Les Chevaliers de la Table Ronde
jouèrent un
rôle actif et majeur sur les mentalités des
Chevaliers qui les considèrent
comme les modèles par excellence de la Chevalerie. Par
conséquent, ils
sont pris pour exemples et imités dans leurs exploits.
Guillaume le Maréchal
fait ici figure de Chevalier exemplaire. Son ascension fulgurante
malgré son
origine modeste, ses nombreuses victoires lors des Tournois le firent
à
l’époque désigner comme « le
meilleur Chevalier du Monde ». Les
chansons de
gestes qui deviennent très populaires au XIIème
et XIIIème siècles glorifient
les Chevaliers et les élèvent au niveau de
Héros. L’Eglise quant à elle,
utilise ses chansons pour promouvoir la guerre Sainte contre les
musulmans. On
a ainsi les
histoires épiques des Chevaliers de la Croix, futurs
Croisés, qui luttent
contre les Infidèles installés à
Jérusalem. Le lien féodal entre le Chevalier
et le Seigneur est également très
présent dans les chansons de gestes. Le
service vassalique est au cœur des devoirs Chevaleresques. La
largesse est
l’une des autres vertus que se doit d’exercer un
Chevalier. Elle est considérée
comme « venant d’en haut », autrement
dit, une valeur Aristocratique, et même
Royale à l’origine. Elle
consiste pour
le Chevalier à redistribuer des richesses de toutes sortes,
à faire dons de
Chevaux, d’étoffes précieuses par
exemple. Le
Chevalier se
doit d’être généreux. Cet
idéal s’oppose à la bourgeoisie qui,
obtenant de plus
en plus de pouvoir au cours des XIIIème et XIVème
siècles et
se rapprochant des Rois, est vue comme un adversaire, un concurrent
pour la
Chevalerie. Une
des aspirations
du Chevalier était de se marier avec une riche
héritière car cela signifiait
pour lui, l’accès à des terres, un
domaine foncier mais aussi à la
société
Aristocratique. Par le mariage, le Chevalier pouvait espérer
en effet en
quelque sorte « se mettre à son compte ». Qui
pouvait devenir
Chevalier : Même
si les romans
courtois désignent la Chevalerie comme un Ordre (ordo), la
Chevalerie est
socialement composite. Elle entretient des rapports assez complexes
avec
l’Aristocratie « la Noblesse ». Celle du
moyen- âge n’est en effet pas un
statut ou un privilège, mais une «
qualité d’intensité variable
». NOBILIS est
un adjectif : on peut être plus ou moins Noble ; alors que
MILES est un
substantif : on est Chevaliers ou on ne l’est pas ! Et
si tous les
Chevaliers ne sont pas nobles, loin de là, tous les nobles
se disent bientôt
Chevaliers. Se sentant investis de l’idéal
Chevaleresque, partageant des
valeurs de prouesse et de loyauté, l’aristocratie
s’est peu à peu identifiée à
la Chevalerie. Quelques
soient les
origines du Chevalier, la vie Chevaleresque a un prix
économique de plus en
plus important. Au XIIème siècle,
l’équipement de base du Chevalier (cheval,
heaume, haubert, épée) représente le
revenu annuel d’une Seigneurie moyenne de
150 hectares. Trois siècles plus tard,
l’équipement nécessaire engloutit le
produit du travail de 500 hectares. Comment devient-on Chevalier : L’adolescent,
le «
bachelier », fils de Chevalier, accède
lui-même à ce titre et à cet
état après
un apprentissage et une cérémonie
appelée « Adoubement » Vers
17-21 ans, il
passe l’adoubement cérémonie officielle
à laquelle de nombreux nobles
assistaient et qui consistait à consacrer un homme comme
Chevalier du Roi.
L’adoubement était une
cérémonie qui marquait le passage de
l’état d’écuyer à
celui de Chevalier. Cette cérémonie avait lieu en
général en Septembre ou en
Octobre. La
nuit précédent
son adoubement, il la passait en prières dans une Chapelle
en compagnie de son
parrain, revêtu d’une tunique blanche, avec une
croix rouge. Le blanc
symbolisant la clarté (la pureté de ses
sentiments) et le rouge le sang que le
Chevalier est prêt à verser. Puis le Seigneur
organise une fête dans son
château ; en attente sur une estrade, le Chevalier
était prêt à se faire
adouber. Agenouillé il prête à haute
voix le serment des Chevaliers, une main
sur l’évangile ; ses armes de Chevalier lui sont
ensuite remises par son
Seigneur et parrain, bénies par l’Eglise qui
encadre la cérémonie. Une fois
revêtu de son équipement, il
s’agenouille de nouveau pour recevoir «
l’accolade
». Après
la cérémonie
on organise des tournois auxquels se joignent les Chevaliers
adoubés et les
vassaux du Seigneur et on finit au banquet
célébré en leur honneur. La
cérémonie de
l’adoubement confère à celui qui la
reçoit un pouvoir principalement militaire
puisqu’il obtient le droit de ban (convoquer l’ost,
autrement dit l’armée) pour
partir en campagne militaire, mais également un pouvoir plus
politique et
judiciaire, puisqu’il accède à la
fonction de gouvernement des hommes soumis à
sa juridiction, à son pouvoir. CONCLUSION
: Le
XIIème et
surtout le XIIIème siècle furent sans nul doute
les siècles d’or de la
Chevalerie. Celle-ci se structurait comme une véritable
classe avec ses codes,
ses valeurs et son mode de vie. Au bas moyen-âge, les
adoubements se firent
moins nombreux et, parallèlement, la cavalerie perdit sa
primauté sur les
champs de bataille, du fait de la réutilisation de tactiques
anciennes revues
et corrigées, notamment (formation compactes de piquiers) ou
de la mise au
point de nouveaux armements (arcs longs), les batailles de Courtrai et
de Crécy
furent à cet égard
révélatrices de la
vulnérabilité de la cavalerie lourde
utilisée isolément. Si
l’alourdissement
des armures des cavaliers et des montures put un temps, palier ses
faiblesse,
la diffusion des armes à feu sur les champs de bataille
dès la seconde moitié
du XVème siècle porta un coup fatal à
la Chevalerie comme force militaire. Parallèlement,
le
titre de Chevalier se banalisait, étant acquis, moyennant
finances, par les
bourgeois enrichis des villes devenues prospères, et ne
devenait plus guère
qu’un terme honorifique. Cependant à la
même époque apparaissaient les Ordres
de Chevalerie au rôle essentiellement politique, «
mais ceci est une autre
histoire ! ». LA
CLEF DU MIROIR
(miroir de la Chevalerie, entête de cet exposé)
: Les mots (maux)
d’aujourd’hui traduisent,
révèlent l’âme de notre temps
qui vampirise et
gangrène tous les rapports humains, individuels et sociaux ;
qui les
dépouillent de leur noblesse originelle, de leur sens
sacré et véritablement «
édifiant » pour les avilir sous les oripeaux dont
l’arrogance le dispute au
tragique ! Les
termes du
vocabulaire de l’entreprise, du marché de
l’emploi ( on ne parle plus guère du
Métier) et du « positionnement » social
en particulier, sont significatifs de
cette « marque » du monde contemporain : on
évoque, on privilégie, en effet,
pour définir, « cerner » un individu (
nous n’osons pas ici parler de «
personne ») le profil qui, à condition
d’être bien adapté, lui permettra ainsi
de se vendre... Or
et spécialement
dans le cadre de la spiritualité telle que nous la
définissons, toute
rencontre, sur quelque plan que l’on se place, a toujours
lieu de face ; elle
ne peut d’ailleurs se réaliser autrement. Au
cœur même de
l’expérience humaine et spirituelle et plus
particulièrement celle de la
Chevalerie, est une vérité trop connue pour que
l’on prenne le temps de s’y
attarder ; si l’on « tourne le dos »
à ce qui ne nous convient pas, le « profil
» lui, connote de manière systématique
un vice rédhibitoire, à tout le moins
une faiblesse honteuse, ou une esquive dont
l’habileté « maligne » trahit
d’autant plus la culpabilité
intrinsèque où, à tout le moins , une
faiblesse
qui ressemble beaucoup à de la lâcheté
où a de la compromission ( on adopte
ainsi un « profil bas »). De
même cette
rencontre suppose, implique et réalise, non un rapport
vénal et mercantile, voire
manipulateur,
mais un « échange » par nature et dans
ses effets mêmes, GRATUIT parce que
précisément fondé, construit sur un
élan et une vérité de
l’être qui ne peut
donc que se donner tout entier dans cette relation. Cette
constante est
ainsi connaturelle au chemin de rencontre, donc face à face,
de l’homme que le
G.A.D.L. U. a appelé au Saint état de Chevalier ;
elle lui est certainement une
exigence fondamentale en ce qu’elle incarne le premier combat
de l’âme contre
sa propre malice, qui tente souvent de se soustraire à sa
vocation spirituelle,
en tournant précisément la «
tête de côté », se
plaçant alors de profil par
rapport à la Sainte Face du G.A.D.L. U. où pire
en lui tournant carrément le
dos. En
évitant ainsi le
regard de l’Amour et donc, à tous les sens du
terme, en perdant la Face,
l’homme s’enfonce de sa seule et propre initiative
au sein des ténèbres dont la
racine n’est autre que le refus ( et non pas
l’absence ) de l’Amour... On
rapproche ici le
secret du miroir qui, tout comme l’icône ou le
blason, ouvre en son intime
réalité, non sur un regard «
porté » mais sur un regard «
reçu » et plus encore
échangé, partagé ou
l’être contemple du « dedans »,
son origine et son terme,
sa vraie personne dans et à travers cette surface
réfléchissante, révélatrice
au double sens du mot. C’est, « le secret du miroir
». Quelle
meilleure «
image » que les actes qui traduisent le visage de
l’âme ; qui précisément, la
reflètent. Ce sont eux que, sous la dénomination
de « hauts faits » (car il
s’agit d’actions remarquables et
distinguées), la tradition Chevaleresque va
qualifier de miroir de l’âme, individuelle,
familiale ou d’Ordre. Ainsi
compris, le
miroir se définit comme lieu «
épiphanique » le «
théâtre » de la manifestation
de l’héroïsme et de la gloire
Chevaleresques. Lieu
secret car «
Sacré », qui ne s’offre donc
qu’aux regards et aux cœurs lucides,
c'est-à- dire
purs et transparents, vrais et fidèles, à
l’imitation du G.A.D.L. U. Pour
finir nous
dirons que si le Chevalier se conforme à cette vocation,
alors son reflet est
celui de la Chevalerie en soi. Pus encore, il devient lui –
même le miroir
vivant de la Chevalerie. Un Frère de MISRAÏM |
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