Reconnu et adopté par la GLNF depuis une dizaine d’années, le Rite Standard d’Ecosse est pratiqué par une trentaine de loges en France, dont une seule en Bretagne. Mais après la RL Sklerijenn a Vro Skos n°1366 à l’Orient de Brest qui travaille à ce rite depuis 2002, la RL Ar Skouer sera consacrée à l’automne à Lorient, et d’autres projets voient le jour.

Mais qu’est-ce que c’est encore que ce nouveau rite, le sixième, qui intrigue et surprend ? C’est vrai qu’avec ses tabliers colorés, ses cravates et baudriers assortis et sa gestuelle originale, il se remarque.

Contrairement au REAA et au RER, le Rite Standard d’Ecosse (RSE) est réellement écossais. C’est le rite de la Grande Loge d’Ecosse, tel qu’il est pratiqué depuis des siècles, et encore de nos jours. Mais pourquoi " Standard " ?

Bien qu’un seul rite soit pratiqué en Ecosse, il n’existe pas de version de référence du rituel, et on en trouve plusieurs variantes. Chaque loge y apporte sa " touche personnelle " en prenant bien soin de ne pas le dénaturer. D’ailleurs, l’Ecosse n’a jamais connu les irrégularités maçonniques. Mais lors des tenues de Grande Loge, les frères se retrouvent autour d’un rite" standardisé ", celui que nous pratiquons en France.
Les décors portés en France sont ornés de tartan " Royal Stuart ". Mais en Ecosse, le tablier, porté sous la veste, ne permet pas d’identifier un rite mais une loge. En effet, chacune a son tartan. Et il faut avoir assisté à une tenue à Edimbourg, rien que pour le plaisir des yeux. Car à ce festival de couleurs viennent parfois "ajouter" les kilts ! (En Bretagne aussi d’ailleurs. C’est rare, mais j’en ai vu !).

A la lecture du rituel, le maçon expérimenté découvrira immédiatement de grandes similitudes avec le Rite Emulation. Et c’est vrai que des pages entières sont rigoureusement identiques. Cependant, l’ouverture et la fermeture diffèrent quelque peu, et le texte des cérémonies parait plus précis, plus complet. Par exemple les outils, beaucoup plus détaillés, et des exhortations supplémentaires. La gestuelle, elle aussi, est très différente.
Mais le RSE est également un rite d’oralité, et les frères connaissent (ou s’efforcent de le faire) leur rituel par cœur. La grande originalité du RSE, c’est son esprit. Tout est fait pour que chacun se sente à l’aise. Bien sûr, on ne supprimera jamais l’émotion d’un candidat à l’initiation, mais rien n’est fait pour l’impressionner, tout lui est expliqué. La chaleur et la fraternité doivent toujours être ressenties de manière quasi palpable. Et que dire de l’accueil ? Chaque visiteur, chaque candidat aux différentes cérémonies se souviendra toujours d’avoirété chaleureusement applaudi.
Pour terminer ce bref aperçu, je citerai quelques dates. Dans le temple de la RL Mary’s Chapel n°1 à Edimbourg, le nom de tous les vénérables qui se sont succédés depuis sa création sont gravés sur le mur. Le premier fut installé en 1599. Quand à la Loge Mère Kilwinning n°0, c’est la plus ancienne loge au monde encore en activité. Ses origines se perdent avant 1598. Autant dire que si le RSE est d’apparition récente en France, il n’est pas nouveau. D’après les Ecossais, il serait même LE rite originel de la Franc-maçonnerie. Mais c’est un autre débat.